L’interdiction des syndicats propulse les mouvements de jeunesse sur le devant de la scène. La J.O.C. devient rapidement, surtout en zone occupée, un milieu privilégié de résistance, la L.O.C., après un temps d’hésitation, se transforme en août 1941 en Mouvement Populaire des Familles (M.P.F.) pour élargir son champ d’action. Les militants démocrates chrétiens se retrouvent ainsi à l’origine d’un certain nombre de pratiques sociales et familiales durant la guerre. En Bretagne, en Normandie, dans le Nord de la France se mettent en place des associations familiales rurales qui prennent en charge le ravitaillement des populations mais aussi l’aide aux femmes de prisonniers. L’occupation est donc un laboratoire fécond d’expériences sociales et familiales dans le pays où les chrétiens jocistes et syndicalistes sont aux avant-postes.
À l’aube de ses vingt ans, Maurice Schumann est donc partagé entre son engagement « social » auprès de Léon Blum et son engagement chrétien. L’anticléricalisme qui règne alors à la SFIO ne peut donc que le heurter. C’est ce qui le décide à quitter le parti de Léon Blum, chez qui il ne cessera cependant d’admirer l’homme de grande culture et l’humaniste et avec qui il gardera d’ailleurs des contacts.