Les années 60 marquent une certaine consolidation du développement économique de la région. Depuis le début des années 70, la grande industrie paraît incapable d'assurer un niveau soutenu d'investissements et de création d'emplois. Pendant une certaine période, l'État semble se substituer à l'entreprise privée. La nationalisation de l'électricité s'inscrit dans ce désir du gouvernement québécois de prendre en mains certaines richesses collectives pour donner à la province les outils de son autodéveloppement. Il faut rappeler, toutefois, que la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean est oubliée par René Lévesque lorsqu'il réalise la nationalisation de l'électricité. Alcan, comme entreprise privée, réussit à maintenir la pleine propriété de son réseau électrique dans la région. Tout se passe comme si les représentants de l'État se résignent, lorsqu'il s'agit de mettre en valeur une région comme le Saguenay Lac-Saint-Jean, à laisser à la grande entreprise la maîtrise d'œuvre de l'exploitation des ressources naturelles.
Dans le domaine de l'éducation, l'État applique aussi sa politique sur une base régionale. La nouvelle politique en matière d'éducation bénéficie également à la région. Au cours des années 60, celle-ci se pourvoit en institutions qui dispensent l'enseignement public supérieur, ce qui facilite l'accès des gens à l'éducation. Les maisons d'éducation fondées par l’Église et le milieu régional au cours des années 1930 à 1950 ont servi de fondement à la plupart des nouvelles institutions publiques. La mise sur pied de quatre cégeps et de l'Université du Québec à Chicoutimi, entre 1967 et 1971, comble une bonne partie des besoins de la région. Dans le cas des cégeps, les tenants de la régionalisation ont voulu pousser le processus jusqu'à la création d'une direction régionale des cégeps, mais ce sera un échec.
Actuellement, sur les quelque 280 000 habitants de la région, environ 3 000 sont des Montagnais/Ilnu de Mashteuiatsh. Plus de 7 000 autres Ilnu vivent sur la Côte-Nord. Au total, les autochtones de la région font partie de la nation ilnu, qui regroupe plus de 10 000 personnes, et l'on estime que plus de 80% de cette population parle encore le Montagnais . Sous ce rapport, la langue montagnaise est parlée davantage dans les communautés situées sur la Côte-Nord. La région se caractérise aussi par le fait que sa population est francophone et catholique à 98%, laquelle ne provient pas de l'immigration étrangère comme cela est souvent le cas dans d'autres régions du Canada ; le peuplement de la région vient principalement des vieilles zones rurales des régions de Charlevoix ou de la Côte-du-Sud.