AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Carlo Gébler (11)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Comment tuer un homme

Thomas French est le nouvel administrateur anglais des terres irlandaises de Mrs Beaton. Celle-ci veut récupérer les fermages impayés depuis des années ou voir expulser les mauvais payeurs. Mais Thomas French a une stratégie différente : plutôt que d’expulser les tenanciers, il rachète leurs impayés à hauteur de la valeur estimée du terrain, laquelle correspond toujours à la valeur des loyers indus. Il leur offre ensuite un billet pour l’Amérique contre l’abandon pur et simple des terres qu’ils occupaient. La proposition est ingénieuse et Thomas French est certain que les tenanciers endettés verront là une belle façon de se débarrasser de leurs arriérés sans passer par la cour de justice. Mais dans les années qui suivent la grande famine, certains Irlandais ne veulent plus plier l’échine devant l’occupant anglais. C’est ainsi que la loge ribboniste de Beatonboro’ condamne à mort Thomas French, cet Anglais qui ne respecte pas le droit des tenanciers et les traditions. « Votre plus grand péché est de vouloir changer la coutume ancestrale. » (p. 343) Étrangement, pendant plusieurs mois, toutes les tentatives d’assassinat contre Thomas French vont échouer. « C’est plus que de la malchance. On dirait plutôt la providence. » (p. 367) Il faudra pourtant bien que quelqu’un paye. Sera-ce Micky, le régisseur du domaine ? Ou Tim et Kitty, les jeunes amoureux ? Ou peut-être de parfaits inconnus ?



Le Ribbon était une assemblée irlandaise qui recrutait parmi les pauvres et les désespérés et qui menait des expéditions punitives où la justice était aussi sommaire que cruelle. S’il s’agissait de montrer à l’occupant anglais qu’il avait affaire à forte partie, le Ribbon terrifiait également le peuple. « Cogner, tuer, estropier pour faire les importants… et le pire, c’est que c’est principalement à des gens comme nous qu’ils s’en prennent ! Et quand, de temps en temps, il leur arrive de descendre un policier ou un propriétaire, nous sommes censés nous exclamer : ‘Bravo ! Vive l’Irlande !’ » (p. 147) Je ne connaissais pas ces sombres épisodes de l’histoire irlandaise et c’est avec un plaisir mêlé d’effroi que j’ai lu Comment tuer un homme. Adapté des mémoires d’un administrateur ayant eu à subir les foudres du Ribbon, ce texte est porté par un style vif et déterminé, très visuel. Cette histoire a tout pour devenir un film époustouflant et, pourquoi pas, un nouveau chef-d’œuvre de Ken Loach. S’il m’entend…

Commenter  J’apprécie          210
L'histoire de Foxy Moll

Dans l’Histoire de Foxy Moll, centrée sur New Inn, dans le Comté de Tipperary, Carlo Gebler (le fils de l’éminente Edna O’Brien, pour l’anecdote) part d’un fait divers réel : « En 1940, une femme de trente-neuf ans aux mœurs légères, Moll McCarthy, fut assassinée de deux balles en pleine tête. Aussitôt l’un de ses voisins, Harry « Badger » Gleeson, fut arrêté, jugé et condamné à mort malgré des preuves approximatives. ».



L’auteur ne recherche ni la véracité pure et dure, ni les effets de style. Du coup, son écriture sobre et faussement banale efface totalement sa présence et permet au lecteur de plonger quasi immédiatement dans un monde réaliste, une galerie de personnages bien campés, guère aimables, et toute une époque. Celle d’une Irlande rurale, catholique, coincée entre la politique et la religion, hypocrite et donneuse de leçons où deux innocents, l’une rouquine et sensuelle, l’autre droit et simple, se retrouvent chacun à leur manière sacrifiés sur l’autel de la bonne conscience collective.



J’ai trouvé les cent premières pages (sur quasiment quatre cent) un peu longuettes, trop linéaires peut-être, mais ensuite, le roman se lit vite et bien. Foxy Moll est libre, jamais vénale, c’est un personnage qui devient attachant. J’ai apprécié aussi l’immersion historique du récit, mine de rien (les anciens RIC – la police royale irlandaise – devenus Gardai – le pluriel de Garda Siochána, signifiant « Gardien de la paix » en gaélique – dont se méfient les partisans du traité anglo-irlandais ; la police de l’état libre d’Irlande qui traque ceux de l’IRA – l’armée républicaine irlandaise – qui y sont opposés. Etc.)



L’Histoire de Foxy Moll est un bon roman, qui mériterait de faire plus parler de lui.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
Commenter  J’apprécie          70
L'Exorciste

Je l'avais acheté il y a maintenant plus de 10 ans, je l'ai sorti de la bibliothèque.... et j'ai été déçu. L'histoire est assez simple. Une femme tombe malade après un furieux "coup de vent". Mais dans ce village perdu (nous sommes fin XIX éme) le docteur n'a que peu de pouvoir. Les traditions demeurent et la sorcellerie, les potions et autres sortilèges, sensés guérir, vont finir par tuer la triste héroïne. Le mari, les voisins, le curé, le rebouteux, chacun est là, apportant son avis, ou une aide afin de "désenvoûter la belle"...Mais ce sont ces excès qui vont pousser l'entourage à l'irréparable...

J 'adore ce genre de livre, mais là, c'est long, ça se répète, ça n'avance pas. Trop de mots, trop de pages. Là ou une nouvelle aurait fait "l affaire", l'auteur s'étale sans grand intérêt. Le sujet ne méritait pas un roman, ou le roman est mal écrit. C'est dur, certes. C'est mon humble avis...



Commenter  J’apprécie          30
Comment tuer un homme

Thomas French est un administrateur de biens irlandais. Son rôle est de rétablir les créances des propriétaires et de régler le problème des loyers impayés par les exploitants des terres (les tenanciers). Thomas est habile dans son métier et il a jusque là réussi les missions qu'on lui confiait. En 1854, il arrive à Dublin dans l'espoir de travailler pour Mrs Beaton dont les terres se situent dans la province de Beatonboro'. Ses tenanciers ont de nombreux loyers en retard et Thomas comprend rapidement la situation : “Elle désirait vendre ses terres et le travail de Thomas était de mettre de l'ordre dans ses affaires. Elle avait fini par détester la campagne : trop de dur labeur et trop peu de distractions. Il avait vu nombre de propriétaires terriens éprouver le même sentiment. Ils prenaient goût à Dublin ou à Bath et abandonnaient leurs domaines. ” Mrs Beaton souhaite donc que Thomas expulse les mauvais payeurs mais son idée est toute autre. Il veut proposer à chaque tenancier la possibilité de repartir à zéro en Amérique, le voyage serait payé, les dettes effacées, la possibilité de vendre son bétail pour son profit et d'emporter tout ce qu'il possède. Cette idée, qui semble séduisante pour un paysan couvert de dettes, se confronte à deux choses : le droit des tenanciers et le ribbon. Ce droit est un usage du Nord de l'Irlande qui veut qu'un tenancier quittant sa terre reçoit une somme équivalente à plusieurs années de loyer afin de le dédommager des aménagements réalisés sur sa ferme. Bien entendu Thomas French a l'intention de donner beaucoup moins. Le ribbon est une société secrète agraire qui fait régner la terreur dans la région. L'administrateur va vivre à Beatonboro' les pires heures de sa vie.



“Au fond, tous les récits sont des histoires de meurtre.” C'est ainsi que s'ouvre le roman noir de Carlo Gébler, fils de la grande romancière Edna O'Brien. Outre le fait que cette entrée en matière est géniale, elle correspond bien à l'atmosphère plombée de “Comment tuer un homme”. Car le ribbon fait régner la terreur de manière particulièrement atroce. Les membres de cette société secrète n'hésitent pas à employer la torture et le meurtre pour faire fuir les indésirables dont Thomas French va rapidement faire partie. Le roman s'ouvre sur une scène qui place tout de suite le lecteur dans l'ambiance. Une voiture se fait attaquer brutalement au détour d'une route. La personne visée est McGuinness, le patron du pub. Il est touché par une balle composée de clous, vis, morceaux de fer blanc qui lui lacèrent le visage et lui crèvent les yeux. Le tort du cafetier ? Avoir repris un pub que d'autres considéraient comme le leur, les ribbonistes voulaient donner l'établissement à un de leurs membres. McGuinness résista et devait en payer le prix. Les victimes des ribbonistes sont des Irlandais, des paysans, des travailleurs qui osent les affronter. C'est bien tout le problème, sous couvert de la défense de l'Irlande, ces hommes protègent avant tout leurs intérêts. Les terres irlandaises ont été cédées aux Anglais plusieurs siècles avant le début du roman de Carlo Gébler et Mrs Beaton est l'une de leurs descendants. Mais les ribbonistes ne s'en prennent pas aux propriétaires, ils s'attaquent à leurs compatriotes aux risques de créer une guerre civile. La Grande Famine a sévi peu de temps avant, de nombreux Irlandais y ont succombé. Au lieu de réunir les forces irlandaises restantes, le ribbon ne fait que diviser. Cet épisode peu connu de l'histoire irlandaise montre à quel point la construction de ce pays s'est faite dans la douleur, le sang et la division.



“Comment tuer un homme” est un livre que j'ai dévoré grâce à son thème passionnant, romanesque, et au style totalement fluide de Carlo Gébler. Les personnages sont bien campés, attachants et j'ai suivi leur destinée avec un plaisir mêlé d'inquiétude.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
Commenter  J’apprécie          30
L'Exorciste

En mars 1895, un village du comté de Tipperary connût un terrifiant fait divers. Le corps de la jeune Bridget Cleary est retrouvé après avoir été enterré par son mari. Son corps est en grande partie calciné. Qu’a-t-il bien pu arriver les jours précédant le crime ?



Tout a commencé le jour où Bridget est allée vendre des oeufs. Ce matin-là, la jeune femme se sentait fiévreuse mais elle décide quand même de sortir. Le temps se déchaîne sur son trajet : « Elle s’engagea sur le sentier. Tout autour d’elle, ornières et pierres se noyaient dans la terre humide. Le vent lui crachait la pluie à la figure, lui cinglait la peau. Elle enfonça un peu plus son chapeau et contracta les épaules sous son manteau. Dans la lueur lugubre d’un petit matin terreux et douché par une pluie torrentielle, le paysage était comme exsangue, vidé de ses couleurs habituelles. Sur le chemin, la surface ridée des flaques avait des reflets vert-de-gris, l’averse drapait de marron et de noir les haies qui clôturaient les champs, et à côté de chaque barrière s’étalait une bouillie noirâtre et boueuse. » A son retour chez elle, Bridget se trouve encore plus souffrante. Elle tombe gravement malade et sans soins l’affection perdure. Bridget réclame les conseils du médecin. Son mari Michaël ne croit pas en ces pratiques modernes. Il veut faire venir le prêtre et va consulter un guérisseur. Rapidement les croyances irrationnelles de Michaël prennent le pas sur la raison.



Comme dans « Comment tuer un homme », Carlo Gébler s’est inspiré d’un véritable fait divers pour écrire son roman. A l’aube du XXème siècle, l’écrivain nous décrit une Irlande encore plongée dans les contes et légendes. Les paysages sont habités par des fés (Point de parité en Irlande, les fés sont uniquement masculins !) qui sont plutôt inamicaux. Michaël croit fermement en leur pouvoir. Enfant, il a voulu voir disparaître sa mère et pense que les fés ont exaucé son voeu. Il imagine donc que Bridget est possédée. Il l’asperge d’eau bénite en pleine nuit et veut l’obliger à avaler les herbes du guérisseur. La croyance de Michaël s’affermit de jour en jour : un subrogé a remplacé sa femme. L’angoisse et la violence montent progressivement. La brutalité de Michaël et de son entourage est proprement effrayante. Carlo Gébler nous parle en fait de la lâcheté humaine qui pousse à accomplir le pire et à fermer les yeux sur la souffrance d’autrui. Bridget est abandonnée, livrée à la folie croissante de son mari.



C’est une nouvelle fois avec un formidable talent de conteur que Carlo Gébler nous livre cette histoire. La stupeur nous étreint au fur et à mesure des pages, au fur et à mesure du calvaire de Bridget. Un roman haletant et glaçant.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
Commenter  J’apprécie          20
L'histoire de Foxy Moll

Joli récit minimaliste et elliptique sur la vie d’une femme victime d’une société irlandaise hypocrite et déchirée. De ce fait-divers authentique Carlo Gébler fait un roman avec sa part d’authenticité touchée seulement dans la fiction. L’histoire de Foxy Moll se révèle un livre agréable et implacable surtout dans son inique dénouement judiciaire.
Commenter  J’apprécie          10
L'histoire de Foxy Moll

Rares sont les livres que je n'ai pas terminé mais malheureusement celui-ci en fait partie, je n'ai pas réussi à continuer jusqu'à la fin. L'histoire et le personnage principal sont intéressants mais j'ai trouvé que l'histoire comportait peu d'actions, un peu de longueur et on finit pas perdre patience...
Commenter  J’apprécie          10
L'Exorciste

Je l'avais acheté il y a maintenant plus de 10 ans, je l'ai sorti de la bibliothèque.... et j'ai été déçu. L'histoire est assez simple. Une femme tombe malade après un furieux "coup de vent". Mais dans ce village perdu (nous sommes fin XIX éme) le docteur n'a que peu de pouvoir. Les traditions demeurent et la sorcellerie, les potions et autres sortilèges, sensés guérir, vont finir par tuer la triste héroïne. Le mari, les voisins, le curé, le rebouteux, chacun est là, apportant son avis, ou une aide afin de "désenvoûter la belle"...Mais ce sont ces excès qui vont pousser l'entourage à l'irréparable...

J 'adore ce genre de livre, mais là, c'est long, ça se répète, ça n'avance pas. Trop de mots, trop de pages. Là ou une nouvelle aurait fait "l affaire", l'auteur s'étale sans grand intérêt. Le sujet ne méritait pas un roman, ou le roman est mal écrit. C'est dur, certes. C'est mon humble avis...



Commenter  J’apprécie          10
L'Exorciste

Je l'avais acheté il y a maintenant plus de 10 ans, je l'ai sorti de la bibliothèque.... et j'ai été déçu. L'histoire est assez simple. Une femme tombe malade après un furieux "coup de vent". Mais dans ce village perdu (nous sommes fin XIX éme) le docteur n'a que peu de pouvoir. Les traditions demeurent et la sorcellerie, les potions et autres sortilèges, sensés guérir, vont finir par tuer la triste héroïne. Le mari, les voisins, le curé, le rebouteux, chacun est là, apportant son avis, ou une aide afin de "désenvoûter la belle"...Mais ce sont ces excès qui vont pousser l'entourage à l'irréparable...

J 'adore ce genre de livre, mais là, c'est long, ça se répète, ça n'avance pas. Trop de mots, trop de pages. Là ou une nouvelle aurait fait "l affaire", l'auteur s'étale sans grand intérêt. Le sujet ne méritait pas un roman, ou le roman est mal écrit. C'est dur, certes. C'est mon humble avis...



Commenter  J’apprécie          10
Comment tuer un homme

La 1ère partie du roman plante le décor : la vie rurale en Irlande au XIXème, le rôle d'administrateur tenu par l'excellent personnage de Thomas French, et une inquiétante société secrète aux méthodes brutales, le Ribbon.



Ensuite, pour moi, ça dérape. le roman se concentre sur le personnage de Tim qui rejoint le Ribbon par dépit amoureux, et va bien sûr rapidement le regretter. Je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage pas bien malin qui prend beaucoup de place. J'aurais préféré plus d'attention accordée aux paysans que rencontre French, et à leur départ éventuel pour l'Amérique.



La dernière partie du roman s'accélère et redevient très sombre et très prenante, comme le début. Cela reste une bonne lecture originale, malgré un ventre mou en milieu de roman.



Commenter  J’apprécie          00
L'Exorciste

Un roman qui, du point de vue stylistique, devient de moins en moins bon au fil des pages.

L'aliénation des femmes par le système patriarcal n'est pas suffisamment soulignée, sans doute parce que l'auteur est un homme. La folie de Michael et de ceux qui l'entourent, qui condamne Bridget à une mort ignominieuse, ne vient pas seulement des croyances ineptes de l'ancien temps : elle repose sur une défiance et une haine du féminin partagées aussi bien par les hommes que par les femmes.

Bridget elle-même, en voulant toujours préserver son bourreau de mari, se condamne en ne se défendant jamais et en prenant tout sur elle, même les fautes des autres.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Auteurs proches de Carlo Gébler
Lecteurs de Carlo Gébler (34)Voir plus

Quiz Voir plus

10 questions et "Un été de culture G pour toute la vie" à gagner

Pour quelle raison le personnage de la mythologie grecque Icare est-il connu ?

Icare, fils de Dédale, s’est brûlé les ailes en s’approchant trop près du soleil
Icare est le dieu qui a donné le feu aux humains
Icare est condamné à se regarder dans une source, amoureux de son reflet

10 questions
931 lecteurs ont répondu
Thème : Un été de culture G : Pour toute la vie de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}