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Citation de Cielvariable


La lettre était là, à côté d’autres plis que lui avait remis son
logeur en lui rappelant (sans ménagement) qu’elle lui devait
deux mois de loyer. Aucun examen prolongé n’était nécessaire
pour deviner qu’il ne s’agissait pas d’un relevé de banque ou
d’une publicité de vente par catalogue, de propagande électorale
ou de toute autre forme de correspondance non désirée.
C’était plutôt le genre d’enveloppe qu’on soupèse et qu’on
prend le temps d’admirer avant de l’ouvrir parce qu’elle est
écrite à la main, fait remonter des souvenirs d’une époque lointaine
où les lettres étaient personnelles, intéressantes et même
parfois, aïe, d’amour.
Ágata ne fit pourtant rien de tout cela. Elle n’en avait pas
besoin. Ces courbes appuyées et pleines de sous- entendus ; ces
voyelles ouvertes unies à des consonnes indécises en apparence,
mais qu’un graphologue aurait qualifiées de trompeuses ; ces
« i » exhibitionnistes avec des ronds à la place des points… bref,
ces informations sur la personnalité de l’expéditeur étaient on
ne peut plus claires pour qui savait les décrypter. Le problème,
c’est qu’Ágata était la seule à y être jamais parvenue.
Olivia Uriarte, avait- on écrit au dos. Depuis quand sa soeur
avait- elle renoncé à son exaspérante manie d’utiliser le nom de
son mari ? Qui sait ? Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait
pas eu de ses nouvelles…
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