Ubérisation, bad-buzz?Engagées dans une guerre digitale dont elles ne maîtrisent ni les armes, ni les techniques de défense, les organisations sont contraintes d?adapter leur arsenal de riposte. À la manière de L?Art de la guerre de Sun Tzu, Caroline Faillet les exhorte à renoncer à l?attaque frontale et propose des stratégies de disruption et d?infl uence pour renforcer leurs positions et gagner en performance.
CAROLINE FAILLET
Créatrice de start-up dès ses études à HEC, elle dirige aujourd?hui le cabinet de conseil en stratégie digitale Boléro. Véritable « netnologue », elle est experte de l?influence d?Internet sur le comportement des publics.
"Une approche très concrète, des conseils pratiques, pour changer et s?adapter. Un ouvrage passionnant et un précieux manuel de survie à l?ère digitale."
JOËL DE ROSNAY - Docteur ès science, prospectiviste, écrivain
"La transposition que fait Caroline Faillet des principes de la guerre traditionnelle au cyberespace montre bien que la lutte éternelle entre l?arme et la cuirasse a investi le champ du digital."
GÉNÉRAL BRUNO MIGNOT - Ex-directeur de la stratégie du think-tank de l?armée de l?air
"Le digital a envahi notre quotidien mais nous ne savons pas appréhender toutes ses dimensions. Caroline Faillet nous donne les clés de l?action, les armes efficaces pour l?utiliser ou s?en protéger."
JEAN-FRANÇOIS CIRELLI - Président de BlackRock France
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L’Art de la guerre de Sun Tzu, au ve siècle avant J.-C., est à la fois considéré comme le premier traité de stratégie mais aussi comme l’un de ceux qui continuent à faire référence auprès des dirigeants de ce monde. Constatant depuis 15 ans que les thèses de Sun Tzu font écho aux méthodes les plus efficaces pour dominer sur le terrain digital, j’en fis naturellement mon inspiration
Compte tenu de leur histoire et de leur longue familiarité avec la dezinformatsiya (désnformation), les Russes sont passés maîtres dans l’art de mêler piratage, fake news, trolls, faux comptes et même astroturfing, c’est-à-dire l’art de contrefaire des mouvements d’opinion, de fabriquer des milliers de partages sur le réseau […]
Né en juin 2020, Gaya–X est un projet franco-allemand puis européen bénéficiant d’un budget de 10 milliards d’euros sur sept ans, qui vise à faciliter l’interopérabilité des services et des échanges de données pour favoriser, peut-être, l’émergence de consortiums européen sur des domaines définis. Il a été fondée par vingt-deux entreprises françaises et allemandes, et accueille aujourd’hui plus de 300 membres issus de dix-huit pays, dont la moitié sont des PME.
Accord hotels a perdu la guerre de la première révolution digitale contre Booking, la seconde contre TripAdvisor, qui surfe bien sur l’ère de la recommandation, et, enfin, lors de la troisième révolution d’usages, contre Airbnb, qui permet la mise en relation des particuliers par la donnée de géolocalisation.
Le edge computing propose un niveau de gestion intermédiaire chaque fois qu’on a besoin d’une quasi instantanéité du traitement de la donnée : au lieu de tout remonter à un data center lointain, des serveurs de proximité vont traiter une partie du calcul au niveau local.
Quand mon fils de 10 ans, toujours à l’affût de mes conversations, viens me voir à la fin d’un call et me dit : « mais c’est quoi, au juste, les gars–femmes [Gafam] ? », le temps s’arrête, un ange passe, et je me dis qu’il va falloir faire preuve d’imagination.
Cette couche informationnelle nous conduit à distinguer un capitalisme de surveillance de type chinois ou russe, fondé sur le contrôle social, d’un capitalisme de l’attention de type américain, fondé sur la revente des données personnelles.
… en 2018 est née en France une alliance nommée Gravity, créée pour collecter et traiter massivement toutes les données personnelles et ouvrir une alternative à la publicité ciblée de Facebook et Google.
L’Europe rejette les modèles américains et chinois de cyber urveillance et propose une troisième voie, plus respectueuse des données personnelles, notamment à travers le projet Gaya–X.
Si le citoyen européen ne peut compter ni sur l’Europe ni sur les entreprises, mais seulement sur lui-même, cette guerre digitale s’apparente au combat de David contre Goliath.