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Critiques de Carolyn Carlson (6)
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Au bord de l'infini suivi de Dialogue avec ..

« Qui ouvre ce livre, qu’il jette avant d’entrer le parapluie de la logique et le manteau du raisonnement. ». Jean-Pierre Siméon, dans sa préface nous conseille de nous dévêtir, de nous alléger. Ne pas chercher un quelque «  qu’est-ce que cela veut dire »...Mais qu’est ce que cela donne, traverse, déverse, remplit, bouleverse, souffle, caresse, redonne, trace, empreinte, ligne, courbe, déroule, enroule, tourne, contourne et qu’il nous faut rencontrer.

Et nous ne parlons pas ici de chorégraphie, mais de poésie.Mais peut on les dissocier ?.. Là où il y a rythme, mystère, silence, souffle, fulgurance, rupture, course, fusion, fraction, abstraction,mouvement, chargement, déchargement….il s’agit de danse.. qu’elle soit mentale, verbale, picturale, corporelle. Et qui n’a jamais entendu la poésie de Caroline Carlson, dansé ses calligraphies (https://www.babelio.com/livres/Carlson-Traces-dencre/854537/critiques/1087033) ou lu une de ses chorégraphies, ne peut pas dissocier ses gestes.

Je ne peux donc pas différencier comme le fait si brillamment le poète Siméon.

Je prends le risque , et chaque péril, pour entrer dans la danse.

Si un poète n’est pas danseur, et particulièrement de ses solitudes, s’ il n’est pas le peintre de ses images, s’il n’est pas le conteur de tous les voyages qui traversent sa chair, alors il n’est pas poète.

« Quels imbéciles nous sommes de faire théorie de l’existence de l’autre

Qui est partout est absolument nul part »..La poète Carlson a raison magnifiée.

« Tout dans le vaste monde glisse dans les trous ».

Comme des étoiles filant la partition unique du monde. Tout se rejoint.

Insaisissables...Êtres de fulgurance et de passage… de passage et de retour.

« le retour sur lui-même du désir en souvenir » comme l’exprime si bien le poète Siméon.

Bel ouvrage que celui. D’un séjour Au bord de l’infini, de son dialogue avec Rotko (.https://www.babelio.com/livres/Carlson-Dialogue-avec-Rothko—Une-lecture-de-Untitled-Bl/462113/critiques/416174), Carlson déroule, enroule, perce , et traverse les lignes d’un espace « nautile ».

« Que ton souffle repousse le vent

Endormi dans la vulve sombre

Que ton souffle repousse le vent

Vers la rivière

Enfant

Né pour les seins de la mort »

...

« Quelque chose pour donner souvenir des fleurs

Tu as oublié les pétales les tiges les graines

Touche de ta main les fleurs fanées

De grâce n’oublie pas de dire au revoir de dire quelque chose

L’oubli est un alibi inconscient tapi dans la mémoire de Dieu »

...

« Tu es sel répandu dans un cercle

Tu es os dans vêtements d’oiseau 

Tu es empreintes d’ailes

Tu es parfums de désir primitif

Tu es l’immobilité de l’air

Tu es échos de ta propre pensée

Tu es silence du ciel

Tu es

L’ultime phrase inavouée »



Oui Carlson a raison transcendée, réanimée.

« Une vie de rêves ordinaires c’est trop demander à un poète ».



L'émotion, ce mouvement qui mène « hors de soi ». Hors de soi, qui nous place « hors je », non pas pour nous perdre dans une errance vaine et immortelle, mais pour, dans cet espace déclos et instantané, rejoindre l'autre, cet Autre qui habite naturellement en moi.



L'émotion est dans la stupéfaction des rencontres.



Rendez-vous au bord de l’infini !

Astrid Shriqui Garain



Masse critique 10.2019/ Babelio - Le Passeur Éditeurs









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Traces d'encre

Il y a 14 000 ans avant JC , au fond d'une grotte, en Dordogne, des mains gravaient dans la pierre l'image d'un homme cerf qui dansait.

Il dansait et des mains ont écrit son chemin.

Le geste de son chemin entre ces mains.

Écrire la danse. Écrire cette danse . Écrire pour que nous puissions les entendre.

Parce qu'il y a une intelligence, une histoire dans chaque danse.

Du geste de la jambe qui traverse l'espace, de la main qui taille la pierre ou de la force du pouce qui creuse la terre, du crayon qui trace, qui courbe, du clavier sur lequel on frappe, du rideau qui se soulève à la fenêtre, aux particules des poussières qui dansent, au jour qui se lève, tout est geste, tout fait signe.

On danse pour écrire son espace.

On frappe, on grave, on frotte, on gratte pour

se faire entendre. Pour dire. On parle de mémoire.

De cette mémoire commune que contient notre individualité.

Par signe par respiration par rythme par pulsation par extase par force ,jamais par hasard.



Sans volonté pas de langage, sans volonté pas de partage,

sans volonté aucun voyage, aucun retour. Un naufrage.

Sans volonté aucune liberté.



Le pouvoir sans doute. Mais la première étincelle est volonté.

Nécessaire volonté.



La volonté du soleil, du vent, de la lumière, la volonté du fleuve, des hommes et de la pluie.



Tout s'affronte, se confronte, s'associe, se meut dans un sens. Un ensemble.



Le grand ensemble fait de force, d'énergie, de contraires,

de matières. Cela nous dépasse. Nous le savons.

Nous le rattraperons.



De dire, de parler, de communiquer d'écrire de danser.

Cela est une affaire de sens.

Geste de peau, geste de souffle, geste de force, geste de noire signe de blanc, la musique de l'esprit contient l'harmonie du monde.

Affirmer « n'avoir qu'un désir, un destin, devenir malgré tout une peinture vivante. » comme le disait Victor Segalen dans ses Peintures.

Du peintre, à la calligraphie, de la calligraphie, à la poésie,

de la poésie à la danse de la danse à la lumière de la lumière au premier geste du premier geste au premier verbe.

La première touche la première note



Je suis je dis je dis je suis je suis je danse je danse ce que je suis je ce ce que je dis je dis ce que je note et je dis ce que j'écris j'écris ce que je danse je danse ma vie je suis en vie .



Musique de vie. Chant. Danse. Poésie.



Je le proclame et te l'annonce. Je vous écris.



Carolyn Carlson, fait poésie de la vie.

Elle danse, chorégraphie, calligraphie, elle écrit.

Et c'est parce qu'elle est une des représentations les plus vivantesde « ce que vers quoi Écrire doit tendre » c'est toujours une sonorité extrêmement importante qui nous parvient à chaque fois qu'il nous est possible de la voir, de l'entendre, de l'écouter, de la lire.

Immenses questions.

Immenses rappels qui nous reviennent en mémoire.

Cohérence de nos multiples co-incidences.

Alors « geste de danse pour accentuer la légèreté du lavis » . Tenir le fil , tisser nos lignes, une trace d'encre.

Le signe de Vie.

Dire l'histoire, lire l'empreinte, entendre le voyage vers cette terre « où ne règne que la lumière ».

Comment exprimer cela ?

Comment rendre l'émotion qui nous parvient à vivre ?

Comme le disait un peintre chinois « quand l'idée est au bout du pinceau , pas la peine d'aller au bout de l'idée », alors....: pointe, encre, pinceau, la scène devient tableau.

Alors lire ce que nous dit Carolyn Carlson.

« Ce que tes yeux feront pour moi, je le ferai pour toi en retour ».

Le souffle. La respiration du monde.

L'échange. L'instant du regard. Du premier regard.

Trouver cette « âme dans un mouvement de couleur absente ».

Présence. Vérité d'une présence.

« tu es pluie ruisselante à la fenêtre ».

C'est entendre monde à sa fenêtre comme savait le voir

Josef Sudek.

« Tu es l’événement au cœur de l'océan ».

Tu marches à travers des « miroirs ente terre et mystère ».

Tu me fais signe. Je ne me perds pas. Nous sommes ensemble.



« Ceci n'est pas un livre, mais un dit, un appel, une évocation, un spectacle. »

Victor Segalen, Peintures, extrait. »



Apprenons les uns les autres à lire nos traces, et nous nous rejoindrons.





Astrid Shriqui Garain




Lien : https://dutremblementdesarch..
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Au bord de l'infini suivi de Dialogue avec ..

Un

Recueil

Bilingue

De poèmes de

Carolyne Carlson

Comme le veut l'édition

Les textes anglais et

Français

Sont placées en vis-à-vis

Ce qui permet de lire

L'original

De mieux le cerner

Avec la traduction

Qui se trouve en face

Une symétrie qui offre

Une certaine élégance

Plastique

L'espace des pages

Est découpé

De manière

Assez

Variable

Laissant des vides

Plus ou moins important

Dialoguer avec les bords du livre



Il n'y a pas de ponctuation

Le rythme et le sens sont donnés par

Des saut à la ligne



Dans le détail

Cette composition

Le plus souvent respectée

Dans la traduction offre

Quelques variations

Mais ne faussent pas

Vraiment

La signification

Juste sa perception visuelle

Dimension importante de ces oeuvres



XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX



Pour ma part

C'est plutôt la seconde partie

Le Dialogue avec Rothko

Qui m'avait séduit

Dans la liste

Des ouvrages

De la Masse Critique

De Septembre dernier



J'ai du mal à cacher ma déception en

Constatant qu'il n'y avait pas de

Vrai dialogue avec le

Vrai Rothko mais des

Blocs de poésies

Basés sur les

Impressions imagées issues de la

Perception et de la

Relation avec un

Tableau bien précis du

Peintre américain

Untitled Black

Red over

Black

On

Red



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Dialogue avec Rothko : Une lecture de Untit..

Il y a du spirituel dans l'Art.. de l'esprit. L'encens qui brûle en l'humain.

Chorégraphie. Écriture. Écriture d'un choeur humain.

Rothko et Carlson. Dialogue. Poésie de la danse percutant la couleur. .

Vertige. Menée, jeté, hors de soi vers un espace inconnu. Rêves.

Rothko «  mysterium ineffabile ».

Cadre noir emporte rouge. Rouge déporte le noir. Le repère n'existe plus.

«  le plein couvrant le vide », « les contours saignent », « événement spirituel ».

Avènement.

Les couleurs de Rothko sont en perpétuel mouvement

Diffraction des couleurs entraînant la bascule de l'oeil.

Fuite, pression, contenu, expression, ouverture, défenestration, aspiration, inspiration, élévation.



Transe en danse des mots.



Écriture de Carlson dans l'espace infini de Rothko. Un seuil. Un rêve. Un voyage.



L'esprit d'un parfum si naturellement humain.

«  tremblement pour la main qui peint- pour la main qui se tend- La Main Qui Est ».

« L'émotion est dans la stupéfaction des couleurs ».



«  L Émotion de ne dit pas JE » ( Deleuze ).

Les Émotions fondamentales passent par des gestes collectifs » ( George Didi -Huberman).



L'émotion, ce mouvement qui mène « hors de soi ». Hors de soi, qui nous place « hors je », non pas pour nous perdre dans une errance vaine et immortelle, mais pour, dans cet espace déclos et instantané, rejoindre l'autre, cet Autre qui habite naturellement en moi.



L'émotion est dans la stupéfaction des rencontres.



Rothko et Carlson dialoguent..Alors, écoutons leur regard !



Astrid Shriqui Garain

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Au bord de l'infini suivi de Dialogue avec ..

Livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique.

Très agréable à lire. La poésie m'a emporté tout au long de la lecture. Le style est très léger et pour autant les thèmes sont puissants et profonds. Parfois, la légèreté provient de la forme courte mais le plus fréquemment par l'écriture.

L'alliance des poèmes avec les dessins est parfaite, l'un et l'autre se répondent de manière parfaite.

Pour lecteur qui apprécie la poésie, la lecture de ce livre le ravira. Celui qui ne connaît pas ou peu la poésie, alors la lecture pourra le captiver et lui permettre de découvrir ce champ de la littérature si captivant.
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Brins d'herbe

un magnifique petit livre qui rappelle toute la légereté de la danse à travers des poèmes inspirés des haïkus. Je connaissais Carolyn Carlson en tant que chorégraphe et je viens de la découvrir en tant que poète, une découverte que je ne regrette nullement
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