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Citation de AuroraeLibri


Lors de leur entretien enfin ménagé, Marie-Antoinette avait reçu sans broncher les coups que son frère lui portait. Croyaitelle que Dieu l’avait faite reine pour se consacrer à des plaisirs futiles, danser, dilapider de l’argent au pharaon, marivauder, souper, jouer à colin-maillard ? La Cour l’ennuyait ? Eh bien, elle devait souffrir ces désagréments, bien des reines l’avaient fait avant elle sans se plaindre. Savait-elle seulement ce que le mot « devoir » voulait dire ? Pensait-elle à son peuple, à son bonheur, sa prospérité ? Non, elle allait danser masquée à l’Opéra, s’enfermait à Trianon avec ses amis, une coterie ambitieuse et légère qui profitait d’elle. À ce point, MarieAntoinette avait interrompu son frère, elle avait besoin de ses amis ; sans eux, elle mourrait d’ennui et de chagrin. « Soyez donc mère, avait lancé l’empereur, donnez un dauphin à la France et vos jours, croyez-moi, seront fort occupés. » MarieAntoinette avait rougi, elle savait le moment venu de subir des questions sur sa vie conjugale. « Vous n’ignorez point mes difficultés, mon frère », avait-elle murmuré. Mais Joseph n’avait pas lâché prise. Au lit, elle était une nigaude, le roi un maladroit. Il parlerait à Louis d’homme à homme.

1777. Un souper à Bagatelle
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