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Citation de AuroraeLibri


Tandis que la société libérale assistait aux noces de mademoiselle Necker, un regrettable fait divers remuait Versailles. Le marquis de Coigny et le prince Joseph de Monaco allaient se battre en duel parce qu’un singe offert par Monaco à madame de Valentinois avait plumé vivant un perroquet superbe et fort bien dressé donné en cadeau à cette même dame par Coigny. Les deux hommes s’étaient affrontés au pistolet et le marquis avait été grièvement blessé. Sans fin dans les salons, on avait commenté ce combat. Était-il grotesque ou sublime ? Le roi s’était contenté de soupirer et d’éloigner de Versailles le prince de Monaco.

À peine celui-ci exilé, on avait appris qu’un autre duel venait d’avoir lieu entre le comte de Broglie et le comte de Danes. Là aussi, l’affaire avait commencé de la plus ridicule façon. Danes, qui avait ramassé une rose tombée du corsage de madame de Coigny, s’était amusé à l’effeuiller sur la table où jouait monsieur de Broglie. Celui-ci s’était énervé et avait intimé à Danes l’ordre de cesser cet enfantillage. « Et pourquoi le feraisje si cela me plaît ? » avait répliqué Danes avec nonchalance. Le comte s’était levé et lui avait jeté ses cartes à la figure. Dès le lendemain, ils se battaient au bois de Boulogne. Le comte de Broglie avait été blessé.

Certains s’indignaient de tant de futile susceptibilité mais telles étaient les règles de l’honneur. Et puis on s’ennuyait tant qu’il fallait bien un peu de sel dans l’existence quotidienne.

1786. Un soufflet au roi
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