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Citation de AuroraeLibri


Viviane interrompit sa lecture. À une certaine admiration pour cette femme si pieuse et docile se mêlait de l’irritation. Jeanne était de la race des mystiques que l’extase et les visions délivraient d’une existence difficile subie sans tenter de rien y changer, comme si la volonté de Dieu était l’inertie, ou la négation de tout bonheur humain. Sa propre nature, positive, active, généreuse, la portait vers la vie. Pourtant, comme Jeanne, elle aurait eu bon nombre de motifs de se lamenter : orpheline à six ans, pauvre, recueillie par un oncle qui avait fait d’elle une sorte de fillette de compagnie pour Anne-Sophie, son enfant bien-aimée, vouée, faute d’une dot appropriée à sa condition, au célibat, elle avait pris son destin en main. (...)
Pour elle, le message christique était clair : le Royaume de Dieu appartiendrait à ceux qui soignaient les malades, recueillaient les enfants, visitaient les prisonniers, donnaient à manger à ceux qui avaient faim et à boire à ceux qui souffraient de la soif.
Comment rester en extase quand les légumes censés nourrir des affamés dépérissaient dans les potagers faute d’être arrosés ? Quand la soupe des pauvres brûlait pour ne pas avoir été surveillée ? Quand des nourrissons hurlaient leur détresse ?

Chapitre 6
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