– Tu ne peux rien, personne ne peut rien. Shiva seul fait que cela arrive ou pas... Brahma crée, Vishnu conserve et Shiva détruit. Tu ne peux rien contre ça. C'est la loi.
[Catherine WALD, "L'Offrande", EdiLivre, 2017 – "Tessa raconte", page 53]
Les yeux de mon père ne me quittent pas [...] Mes yeux sont rivés aux siens. En même temps je me projette près de l'âtre où je vois ma mère préparer les repas. J'ai appris avec le temps à la seconder. Mes frères partent à l'école dans la journée. J'aide ma mère, puis je rejoins les pèlerins venus écouter mon père qui commente les écritures, torse nu, vêtu de son seul cordon blanc de brahmane.
Longtemps, la densité de l'air, la moiteur du fleuve sont restées synonymes de séparation. C'est là que j'ai appris que je devais quitter la douceur du foyer, pour me donner à celui à qui j'étais promise.
[Catherine WALD, "L'Offrande", EdiLivre, 2017 - "Gita raconte", page 16]
Nous partons d'un pas rapide vers le fleuve, la lampe à laquelle je m'accroche éclaire à peine. La poussière tisse autour de nous un voile de brume jaune et crisse sous nos pas. Vinoba m'enveloppe la tête avec le châle, puis rabat un des coins devant ma bouche.
[Catherine WALD, "L'Offrande", EdiLivre, 2017 - "Gita se souvient", page 49]
Sous le vieux dôme, les pas des étudiants résonnent, certains pressés d'arriver aux portes de l’amphithéâtre, d'autres nonchalants, sûrs, que quoiqu'il arrive, leur destin les attend et leur réserve la meilleure place. Mike fait partie de ceux qui bénéficient de cette croyance. Alors la vie, dans son immense générosité et intelligence, le leur rend bien. J'adapte mon pas au sien, sans effort. Cela, je l'apprends de lui. Nous sommes avant tout des êtres d'habitude qui nous accordons avec ceux que nous aimons.