Cathy Vallet

Je suis une dégonflée qui puise ses rêves et ses fantasmes dans des livres romantiques. Au moins cette fois, ceux-ci sont bien réels. Alors tant pis s’il ne se jette pas à mes pieds, tant pis s’il ne me regarde pas et que je me fais des films.

Il a de l’humour, il est doux, attentionné, viril, entreprenant. Tout ce qui me fait fondre au delà de son physique parfait. Sa façon de me regarder, de me parler, de me caresser. Tout en lui m’attire comme un aimant. Ses baisers, sa chaleur, son désir. Tout son être me fait frissonner. Comment renoncer ?

Douloureuse, vertigineuse. Ce n’est pas la trahison qui a été le plus rude, c’est plutôt la sensation de n’être rien pour la personne qu’on aime. On dit qu’il est plus fort d’aimer que d’être aimé. Et bien je vous le dis moi, je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas seulement dans le miroir que l’on se voit beau, non : c’est dans le regard de l’autre. Et croyez-moi, ce que j’y ai vu pendant ce temps là n’avait rien à voir avec l’amour. C’était la culpabilité, l’incertitude puis est venu le dégoût, l’humiliation, le chaos. Bien sûr, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, mais il n’en est rien non plus. Alexandre a fini de m’achever.

Le hasard est toujours ce que je redoute le plus car c’est lui qui m’a poussée dans ses bras au détour d’une chaude soirée d’été. Alors que je menais une vie pastorale avec un autre, le coup de foudre a été immédiat, réciproque. Il a bouleversé ma vie de façon féérique puis quelques années après l’a transformée de manière satanique. Son ombre a plané sur moi jours et nuits me condamnant aux affres de l’insomnie et du désespoir. Cela ne fait que quelques mois que je refais surface mais maintenant, il est là.

Je vois bien que je suis sans forces, que je suis immobilisée dans ce lit et cette idée m'est insupportable. Je suis envahie par le doute et la peur : ça ne fait que deux heures que je suis réveillée mais je sens qu’il va me falloir du temps pour récupérer et qu'il me faudra être patiente. Je pleure rarement et cette déferlante me submerge. J’opte pour une attitude de circonstance : je tente de me vautrer sur mon lit en position fœtale pour vider mes tripes de tout mon soul.

Une claque comme celle que tu m'as mise, personne ne s'en relève indemne! J'ai versé des torrents de larmes, je suis restée prostrée dans la peine pendant deux ans, j'ai perdu quinze kilos que je n'ai jamais pu reprendre. Tu as gâché la confiance que je pouvais avoir envers les hommes, ma vie sentimentale est désormais un fiasco et te voir n'est qu'un brûlant rappel de ton égoïsme, de ta trahison et de la façon dont tu m’as évincée de ta vie !

La vie n'est pas une comédie romantique, la preuve. Je dois redescendre de mon nuage avant qu'elle n'arrive. Je sais qu'elle lit en moi comme dans un livre ouvert et qu'elle ne tardera pas à deviner que quelque chose m'a bouleversée aujourd'hui et croyez-moi, ce n'est pas la chute que j'ai faite qui me bouleverse, non. C'est plutôt l'atterrissage!

On vous a placée dans un coma artificiel pendant quatre jours. Cela fait deux jours que vous commencez à vous réveiller. Vous avez eu un traumatisme crânien mais vos examens sont bons, vous êtes jeune et vous devriez vous remettre rapidement.

Parfois on interprète les choses à notre manière.