Voilà Cécile Desnouhes, une artiste peintre et écrivaine, qui nous parle de son art.
« Rien n’arrive par hasard. On ne soupçonne pas la puissance de l’inconscient et de l’invisible sur nos destinées ! La clé pour voir la vie du bon côté, c’est de se dire qu’on est toujours au bon endroit au bon moment. On est toujours là où on doit être, même si c’est inconfortable. Il y a forcément quelque chose à apprendre dans chaque situation. »
Quelque soit la raison, cet itinéraire était un ravissement pour les sens. Au printemps, elle y respirait le jasmin et le chèvrefeuille. Ses yeux se perdaient parmi les couleurs acidulées des volets fraîchement repeints. Elle laissait alors son esprit divaguer dans les interminables conversations des oiseaux et du vent. En été, elle s’extasiait des fleurs qui jaillissaient des jardins : certaines faisaient deux fois la taille de ses mains. En ce matin d’automne, elle avait une fois de plus traversé le quartier en espérant s’y rasséréner. Faire le plein de douceur avant d’aller au combat. De munitions avant de se jeter dans l’arène.
Gilbert semblait ne prêter aucune attention à son environnement. Son visage était caché à moitié par son livre du jour : cela se produisait quand l’histoire lui plaisait vraiment. On aurait dit, d’ailleurs, que le livre avalait Gilbert au fur et à mesure de sa progression dans les pages. S’il était à son goût, l’homme dévorait le bouquin, qui le grignotait à ton tour, jusqu’à l’absorber dans le dernier chapitre. Ils formaient alors une sorte de symbiose, au sens biologique du terme, qui les mettait l’un et l’autre à l’abri des regards et du temps.
Vous avec eu de la chance de nous trouver, précisa le jeune homme. Parce que les voisins, par exemple, ils vous auraient peut-être laissée toute la journée plantée le nez dans le trottoir. Histoire de voir si ça pousse aussi dans le bitume, les avocats.