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Critiques de Cécilia Colombo (3)
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Pripyat : Vert comme l'enfer

Pripyat... ce nom résonne comme le glas. Cette ville d'Ukraine a été irradiée lors de l'accident nucléaire qui hante encore les mémoires et les corps. Je veux parler de Tchernobyl. le sous-titre peut s'amener à s'interroger bien sûr car, lorsque l'on pense à cette catastrophe, les premières couleurs qui nous viennent à l'esprit seraient plutôt sombres. Pourtant, dans cette zone interdite, la nature reprend peu à peu ses droits, transformée, certes.



Dans ce livre, qui laisse l'imagination vagabonder, Cécilia Colombo réussit la prouesse de parler de ce lieu maudit sans jamais y avoir mis les pieds. Des photos seront sa source d'inspiration. Pourtant, si elle ne l'avait pas précisé, personne n'aurait douté de son voyage. Elle nous décrit les lieux avec un style accrocheur. le lecteur, emporté par cette poésie descriptive - l'amenant toutefois à réfléchir- visite également la Zone, brave virtuellement le danger et les interdits. Comment ne pas adhérer aux réflexions auxquelles se livre Cécilia Colombo ? Si elle nous décrit Pripyat comme un souvenir d'enfance, elle fait ressurgir à la mémoire un passé - récent- que l'on aurait voulu enfouir au plus profond de soi. Pripyat, ville lointaine et pourtant si proche...



Je ne peux que conseiller la lecture de ce livre et ce, pour deux raisons. Pour le thème, d'une part, difficile à aborder, rare, pour les raisons que nous connaissons. Pour le style d'autre part, l'exercice littéraire n'étant pas des plus faciles et ayant été réussi avec virtuosité.



Merci à La Louve Éditions et à son directeur, Jean-Louis Marteil, pour ce partenariat.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Pripyat : Vert comme l'enfer

Un grand merci à La Louve-Editions et à son directeur, Jean-Louis Marteil, qui, à l'occasion de ce partenariat avec le forum Nota Bene, m'ont permis de découvrir "Pripyat." ;o)



Ma fille aînée naquit le 29 avril 1986, c'est dire que, chez nous, où l'on rappelle ironiquement : la catastrophe est plus qu'un nom sur une carte. A l'époque, les médias ressassaient cette annonce doctorale et absurde : "Le nuage radioactif est trop loin pour atteindre la France, il n'y a pas à s'inquiéter ..." Une annonce gouvernementale qui, Cécilia Colombo en parle dans son récit, fut assenée à pratiquement tous les peuples d'Europe à cette époque.



De la conjonction de cette naissance avec cette période, j'ai hérité la manie de lire tel ou tel ouvrage qui parle de Tchernobyl. L'opuscule de Cécilia Colombo est l'un de ceux qui m'a le plus marquée. Peut-être en raison de l'approche de l'auteur, à la fois onirique et réaliste, peut-être à cause de la brièveté du texte dans lequel se condensent bien des choses.



L'auteur parvient à donner à voir à son lecteur tout l'abandon des villes-fantômes que sont devenues toutes celles qui entouraient la centrale, en particulier Pripyat. Avec elle, on déambule parmi les échos et la grisaille, à l'extérieur comme à l'intérieur de ces immeubles soviétiques dont le style n'avait pas changé depuis les années cinquante et qui caractérise si bien les pays communistes. Tout s'y est arrêté d'un coup, les aiguilles des horloges sont immobiles, on se croirait, en tout aussi incompréhensible, sur la "Mary-Céleste." Avec la même indifférence que l'océan, la nature, dehors, a repris ses droits, elle envahit le béton, le grignote, le dévore, le disloque, mais tantôt, elle affiche le vert trop vif d'une inquiétante vigueur, tantôt elle est rouge, comme le feuillage de ces arbres centenaires que les bulldozers durent abattre et enfouir sous la terre, pour "effacer" ce souvenir trop dérangeant, trop hideux, de la tragédie.



Et puis, Cécilia Colombo raconte la catastrophe, l'explosion du 26 avril 1986, les myriades de radiations enfin libérées et s'infiltrant partout, la stupeur des techniciens de la centrale qui, dans leur incompétence démente, ne songent d'abord qu'à appeler les pompiers. Aucun de ceux-ci n'en réchappera.



A Moscou, on n'y croit pas, l'URSS préfèrerait une attaque des Américains. Mais le danger menace de vitrifier l'Ukraine, la Russie tout entière, et, qui sait, le reste de l'Europe. Alors, on envoie l'armée, comme si des militaires dotés, pour la circonstance, de protections minimales, y pouvaient encore quelque chose. Les scientifiques arrivent aussi mais le réacteur a été monté trop vite, le travail a été bâclé, les précautions les plus élémentaires n'ont pas été respectées : des milliers d'hommes vont se sacrifier pour que soit coulé, sur le coeur du réacteur, un sarcophage de béton qui, aujourd'hui, est bien fissuré.



Ils vont mourir d'une mort horrible pour que leurs compatriotes et les autres Européens puissent survivre.



Les populations sont éloignées, d'abord pour trois jours - ma fille est née ce jour-là, ce jour où tous ces gens, qui croyaient encore à la propagande de leur pays, devaient pouvoir retrouver leur maison, leur appartement, leurs repères - et puis pour le reste de leur vie. Certains n'ont pas accepté, ils se sont glissés dans cette "Zone" interdite, ils sont repartis vivre et mourir là-bas : irradiés comme ils le sont, comment oserait-on leur contester cette dernière volonté ? De toutes façons, on préfère les oublier ...



Bon, vous l'avez compris, j'ai aimé "Pripyat", de Cécilia Colombo, et je vous conseille de le lire. Surtout qu'il ne fait pas plus de 90 pages et que le style de l'auteur n'est pas sans panache. ;o)
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Pripyat : Vert comme l'enfer

Pripyat c'était une ville au pied de la centrale nucléaire de Tchernobyl.



Cécilia Colombo n'est pas allée sur place. Elle a travaillé à partir de photographies (avant - après), qui n'ont pas été insérées dans ce livre fort bien écrit.

Pour revoir cette tragédie, il y a le site web de Filatova Elena Vladimirovna (avec traduction française) ; cette jeune femme s'est rendue (à ses risques et périls) en moto dans la zone interdite et contaminée : la "DEAD ZONE".



http://www.consumedland.com/elena/index_fr.html
Lien : http://www.consumedland.com/..
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