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Citations de Cédric Routier (247)


... les individus qui ont subi, dans leur enfance, des traumatismes (par exemple la mort d'un ou des parents) sont prédisposés à déprimer, mais ceux qui ont élevés comme des enfants gâtés, sans avoir dû faire d'efforts pour affronter des situations difficiles, sont également démunis. Les individus qui résistent le mieux aux épreuves de la vie sont ceux qui ont rencontré de sérieuses difficultés et qui ont appris à les surmonter.
[Seligman]
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... pour la plupart, les mots en français n'ont pas d'auteur, pas plus que de concepteurs délibérés. Ils ont été réagencés inconsciemment au cours des siècles. Cela est trivial. Mais une fois que vous adoptez le point de vue du mème, vous réalisez que les mots ne sont que certaines pratiques culturelles pour lesquelles tout ça est vrai. Dans une culture, les mots sont des mèmes qui peuvent être prononcés, mais il y a aussi des mèmes très complexes qui ne peuvent pas l'être. Les mots sont très complexes : ils sont des systèmes et les parties d'un système très complexe - le langage. Si nous voulons comprendre l'agencement de celui-ci et comment ses parties fonctionnent, reconnaissons qu'il est en fait un genre très curieux d'artefact. C'est un produit de la sélection naturelle, mais pas directement : la différence qui existe entre le français et l'anglais n'est pas dans nos gènes. Nous avons connu l'évolution d'une capacité à être des locuteurs, un processus très puissant, mais il y a aussi eu une évolution culturelle du langage : les langues se sont réagencées elles-mêmes, pour s'ajuster au cerveau, et aucun être humain n'a été le concepteur de cet ajustement !
Nous avons donc besoin des mèmes, ces entités compétitives à réplication différentielle, qui sont en compétition pour du "temps de maintien" dans les cerveaux. Les mèmes établissent des structures, qui jouent ensuite des rôles essentiels dans la tendance des mèmes à se répliquer. J'aime l'idée qu'il existe des mèmes sauvages et des mèmes domestiqués. Les mots sont aussi des mèmes sauvages : l'"Académie française" essaie de domestiquer le français, mais avec très peu de succès... Pas besoin de l'"Académie" ! Mais le calcul, lui, a besoin d'une académie : il ne se diffuserait pas sans une aide importante. Le calcul n'est pas assez "accrocheur" pour se reproduire par lui-même. Il a besoin d'une aide et doit être implanté méticuleusement dans les jeunes esprits, avec beaucoup de pratique. Tels sont les mèmes domestiqués - les mèmes de la science, de la religion, de l'opéra... Les humains ont consciemment projeté de les développer, d'être leurs protecteurs. Nous n'en sommes pas justes les vecteurs - comme pour les maladies ou les préjugés - mais aussi les gardiens. C'est une idée très fédératrice, qui comble le fossé entre Shakespeare et... (rires) la publicité, la propagande, les hymnes populaires, les religions, et tout simplement les habitudes.
[Daniel Dennett]
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[Steven Hayes] ... notre état normal d'êtres humains, c'est-à-dire le plus fréquent, est l'omniprésence de la souffrance. Une attente trop longue, la perte d'un proche, une peur irrationnelle et sans fin ou un profond dégoût pour la vie qui donne envie d'en finir en sont autant de formes et de degrés différents... L'expérience de la souffrance est si commune que Hayes la considère comme un fait basique de l'existence, presque... une norme. Selon lui, lire les journaux ou regarder autour de soi en est la confirmation permanente : la souffrance est bien plus fréquente que le bonheur.
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... ce que j'appelle le "matérialisme cartésien" : partiellement débarrassés de ce qui n'allait pas avec Descartes, certains psys ne sont pas allés assez loin et ont toujours l'idée d'une espèce d'endroit magique dans le cerveau, où les choses s'assemblent et où se joue la représentation. Il faut qu'ils se rendent compte que, non, il n'y a pas d'endroit où a lieu le spectacle ! L'idée qu'il se joue une représentation dans votre tête est tout simplement fausse.
[Daniel Dennett]
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[Mary K. Rothbart] ... les enfants ne réagissent pas si simplement aux stimuli. Ils sont capables d'inhiber une réaction spontanée pour planifier une action et se comporter comme une unité indépendante.
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Jusqu'à quel point les parents peuvent-ils influencer le développement du tempérament de leur enfant ?

[J. Kagan] C'est très simple. Les parents ne peuvent en aucun cas influer sur le développement du tempérament de leur enfant, parce que celui-ci est d'origine biologique. C'est-à-dire qu'il est lié à des circuits neurologiques et qu'il est donc inné. En revanche, les parents sont tels des ébénistes qui vont choisir de sculpter, à partir du "bois brut" qu'est le tempérament de leur enfant, soit une "bibliothèque", soit un "buffet". C'est le développement de la personnalité - n'oubliez jamais cette distinction. Les parents ont donc un vrai pouvoir, dans la mesure où la personnalité est ce qui jouera véritablement sur les relations que l'enfant entretiendra avec les autres. Et non son tempérament.
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Dans quelles conditions le stress émotionnel peut-il être avantageux ou néfaste ?

[J. LeDoux] Dans un certain sens, le stress précoce, s'il n'est pas trop sévère, peut donner lieu à une sorte d'inoculation ; c'est une protection vis-à-vis des stress ultérieurs de la vie. L'enfant qui n'expérimente jamais aucun stress est mal préparé pour le monde. Un animal qui a été capturé et élevé à la maison, puis renvoyé dans les bois, survivra mal : il n'est pas muni des compétences d'ajustement appropriées pour gérer la vie en liberté et ses stress. Ce sont donc des exemples de stress utile.
[...] Ce n'est que lorsqu'il est excessif et continu que le système commence à s'effondrer ; et, alors, nous souffrons. Les gens qui subissent un stress de manière répétée, chaque jour, à chaque instant, sans jamais pouvoir faire une pause sont en danger.
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Les émotions déclenchent le comportement ; ensuite, nous nous racontons une histoire pour expliquer notre comportement, parce que la conscience aime bien avoir une histoire-mythe sur qui nous sommes et pourquoi nous faisons ce que nous faisons. Ca fait partie d'une sorte de thérapie narrative de la conscience. En fait, nous ne pouvons faire autrement qu'engager nos émotions quand quelque chose d'important survient. Le reste du comportement, ce sont des réponses instrumentales ; tout ce que nous faisons d'autre se base sur les émotions initiales éveillées.
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... les souvenirs peuvent bel et bien survenir du néant, comme des fantômes.
Toutefois, les souvenirs fantômes ne nous hantent pas par hasard. Ils apparaissent seulement si quelqu'un les appelle.
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"Plutôt que de continuer les guerres de l'inné et de l'acquis, je considère, comme la plupart des gens raisonnables, que l'inné est important et que l'acquis l'est aussi." Robert Plomin
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Quand il s'agit de détecter le danger et d'y répondre, le cerveau n'a pas changé tant que ça. A certains égards, nous sommes des lézards émotionnels.
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[Steven Hayes] Nelson Mandela représente une magnifique illustration de ce processus : les valeurs qu'il a exprimées lorsqu'il est enfin sorti de prison étaient déjà en lui pendant toutes ces années de captivité. La compassion, le besoin de justice existaient dans sa conscience, même si personne ne le voyait.
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[Steven Hayes] Vos pensées, vos émotions et vos souvenirs ne sont pas vos ennemis, ils sont votre histoire. Regardez autour de vous : il y a des gens qui ne craignent ni les défis ni les risques et qui n'ont pas peur d'avoir honte. Ce sont eux qui changent le monde, pour eux et pour les autres. En revanche, si vous essayez sans cesse d'être parfait, beau, intelligent, de vivre dans le confort et avec le moins de soucis possible, alors vous vous enfermez dans une boîte. Et il va être difficile d'en sortir. Le contrôle est le problème, non la solution.
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[Steven Hayes] C'est là que commencent les difficultés : si vous êtes en mesure de dire que la pièce de un euro, plus petite, est plus importante que la pièce de cinquante centimes, alors vous êtes en bonne voie pour comprendre qu'un monde juste est plus important que le monde dans lequel nous vivons. Ce pouvoir inconnu des animaux vous donne aussi une lucidité très lourde à porter.
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Le langage et la pensée sont des outils extraordinaires pour résoudre les problèmes, pour imaginer des lendemains qui n'existent pas encore et pour nous donner les moyens de les réaliser. Mais c'est aussi une porte ouverte sur l'enfer.
[Steven Hayes]
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[Steven Hayes] Les traditions mystiques de toutes les grandes religions ont tenté de désamorcer le pouvoir toxique du langage, que ce soit par le chant, la méditation, les prières, la danse ou les mantras.
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... levier de l'ACT : puisque l'esprit est un processus de régulation essentiellement verbal, acquis en partie socialement, l'ACT conduit le patient à concevoir son esprit "comme" quelqu'un d'autre, distinct de son être total, qu'il peut appréhender avec du recul. La collaboration thérapeute-patient permet une distance salutaire vis-à-vis des contenus mentaux : elle développe une sensibilité fine aux processus à l'oeuvre.
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Le langage est [...] très utile, il nous permet de connaître le monde, les autres, de s'en faire une image ; mais il est également la source de nos malheurs, car nous ne voyons le monde et les autres qu'à travers les lunettes de l'esprit... donc du langage ! Nous perdons le contact avec la réalité vécue pour ne plus vivre que notre vision de cette réalité. Une véritable fusion s'opère entre langage et réalité, qui conduit chacun à se confronter non plus au monde, mais à sa représentation - celle que notre esprit s'en est faite. Si nous oublions cela, nous nous épuisons dans la lutte contre un reflet de la réalité, plutôt que de l'accepter tels quels le monde lui-même ou les situations que nous traversons : nous sommes prisonniers dans une lutte à l'intérieur du langage, sans espoir de sortie.
[Steven Hayes]
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Qu'est-ce que la thérapie comportementale ?

[Seligman] La thérapie comportementale n'est pas une école de psychothérapie, elle n'est pas le reflet d'une conception unifiée de la nature humaine. Elle est bien plutôt l'application des principes de la science cognitive et comportementale à des problèmes humains et, de ce fait, elle est une expression de la quête interminable de l'espèce humaine à s'améliorer, grâce à l'utilisation de la raison humaine et des méthodes de la science.
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... les contextes culturels favorisent certains troubles. Ainsi par exemple, la proportion de personnes qui souffrent de troubles dépressifs a sensiblement augmenté depuis un demi-siècle. Parmi les explications plausibles, on peut citer l'exacerbation de l'individualisme, l'inflation des exigences de bien-être personnel, et le déclin du sentiment d'appartenance (à la patrie, à l'Eglise, à la famille).
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