Céline Alvarez

L'amour nourrit l'esprit, élève l'intelligence et la créativité et l'excellente nouvelle, c'est qu'il possède un grand pouvoir de contagion.

"Ils touchent à tout", "ils parlent tout le temps", nous plaignons-nous. "Dès que je tourne le dos, ils discutent ou font une bêtise !".
Les enfants qui bravent les interdictions font preuve d'une grande force de vie : leur intelligence insatisfaite ne se résigne pas et cherche à se nourrir envers et contre tout. Contre nous, s'il le faut. Braver l'interdiction de l'adulte et risquer une punition n'est rien comparé aux bénéfices de la transgression. Ce n'est pas de l'insolence, c'est la vie qui se manifeste et qui résiste.

La génétique ne tient qu'un petit rôle dans le film de notre vie : ce que nous sommes est essentiellement déterminé par notre milieu. C'est principalement la nourriture physique et psychique que nous assimilons - les gens que nous fréquentons, les mots que nous entendons, les mots que nous prononçons, la façon dont nous gérons notre stress, les expériences que nous vivons, la qualité de la nourriture que nous ingérons, le temps d'exercice physique que nous nous offrons - qui font de nous ce que nous sommes.

L'erreur devrait être neutre. Il s'agit simplement d'un retour d'information qui indique qu'une prediction doit être réajustée. L'enfant qui ne fait pas d'erreur n'a pas à être regardé avec plus d'amour et de bienveillance que les autres, il a en revanche sérieusement besoin de passer à autre chose de plus difficile au risque de s'ennuyer fermement et de dépenser son énergie à se comparer aux autres. En sanctionnant l'erreur et en valorisant les enfants qui ne se trompent pas, nous bloquons le processus même d'apprentissage - pour tous.

Nous sommes câblés pour la rencontre chaleureuse et empathique avec l'autre, et, lorsque nous obéissons à cette grande loi dictée par notre intelligence, alors tout devient possible.

Dans une vie plus naturelle, plus physiologique que civilisée, le jeune enfant se développe avec la présence d'êtres d'âges très différents du sien - de 3, 6, 10, ou 15 ans, tout en bénéficiant de la présence d'autres adultes en cas de besoin. Cette variété humaine est à mon sens ce qui manque le plus cruellement au jeune enfant déposé le matin dans nos crèches.

En sanctionnant l'erreur et en valorisant les enfants qui ne se trompent pas, nous bloquons le processus même d'apprentissage-pour tous.

L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.

Atteindre la perfection n’est pas le but : ce qui compte, c’est l’élan, la joie et la volonté d’avancer.

Nos enfants sont doués, extraordinaires et uniques. Et si notre école n'est pas capable de mettre un genou à terre et de servir l'expression de cette humanité naissante, alors elle se prépare à de grandes difficultés. Car l'être humain ne peut plus attendre, ses potentiels doivent maintenant être libérés et rayonner de leur pleine puissance.

lorsqu'une classe entière d'enfants a de grandes difficultés à retenir ce que nous lui enseignons, il faut peut-être d'abord remettre notre enseignement en question.

sans curiosité personnelle, votre mémoire ne sera que faiblement activée. Pour apprendre, il nous faut donc être par ailleurs intéressés par l'activité dans laquelle nous nous engageons afin que notre mémoire s'active de manière optimale et que nous ressentions un élan porteur qui nous mènera très vite très loin.

Et, à chaque fois que l'enfant observe ou explore attentivement, son cerveau se réorganise, des connexions cérébrales se créent et d'autres s'éliminent : les connaissances précédemment acquises par ses expériences sont actualisées à la lumière de ses nouvelles découvertes. L'enfant n'a pas besoin d'explications formelles et magistrales. Il a besoin de vivre et de se confronter à la suite continuelle de chocs que lui offrira son expérience dans le monde.

Nous apprenons difficilement des erreurs et des expériences des autres. Nous devons les vivre nous-mêmes.

L'être humain apprend en faisant et non en écoutant.

Un être vivant qui ne se trompe pas n'apprend pas : il stagne au même niveau de connaissance.

Lorsqu'ils perçoivent qu'ils sont compris, entendus, considérés, quelque chose en eux "lâche". Les armes tombent. La lutte cesse. La relation devient possible. Mais le premier pas, ce n'est pas à l'enfant de le faire. C'est à nous.

je ne fais que relayer et tenter d'appliquer sur le terrain ce que la recherche martèle depuis des années. J'aide les enseignants à avoir le courage " de se lancer" dans ce changement de paradigme éducatif. Les changements dans les classes sont radicaux, cela heurte, je le comprends. Mais ils sont nécessaires. Les chiffres de l'échec scolaire et l'épuisement des enseignants sont des indicateurs forts qu'une totale remise en question est à faire. Les enfants ont de plus en plus de troubles attentionnels, de troubles comportementaux, ont de moins en moins envie d'apprendre; les enseignants sont à bout, ils donnent tout - intelligence, cœur, temps et même une partie de leur salaire qu'ils investissent dans leur classe - mais en vain. Il y a urgence.

Enfin, la conclusion générale indique qu'il apparaît que dans les deux domaines d'apprentissage incontournables de la scolarité, la lecture et l'arithmétique, les enfants de cette classe montrent des habiletés qui dépassent souvent leur niveau scolaire. Cette remarque est particulièrement vraie en ce qui concerne les compétences de lecture des enfants. En effet, [...] tous les enfants de notre groupe peuvent être considérés comme lecteurs. Le seul à ne pas déchiffrer un texte n'est qu'en moyenne section [de maternelle] et parvient à déchiffrer les lettres.
Il faut se rendre compte que tous les enfants presentent au moins 1 an d'avance par rapport à ce qui est attendu.

L'être humain est pré-câblé pour développer des caractéristiques profondément humaines. Nous naissons avec une prédisposition innée à communiquer, à construire un langage oral précis et structuré, à mémoriser, à raisonner de manière ordonnée et logique, à créer, à inventer, à imaginer, à ressentir une large gamme d’émotions et à les réguler en cas de besoin, et nous naissons même avec des capacités empathiques, une intuition morale et un sens de la justice très profonds.