Consentir, c’est laisser derrière soi la croyance que tout est, et sera, sous contrôle. Cela n’équivaut pas à baisser la tête et à serrer les dents en attendant que l’orage passe, mais à embrasser entièrement la situation dans laquelle nous sommes sans nous laisser envahir par le désespoir.
La bataille, c’est mon créneau. Littéralement: en tant que spécialiste de la résolution de conflits armés, je suis en terrain connu, je m’y suis plongée corps et âme.
Mais la bataille est aussi, en ce qui me concerne, internalisée. Ma volonté a des accents de général en campagne et je suis, face à elle, un parfait petit soldat. Mon vocabulaire d’auto-persuasion et d’auto-motivation est une ode à la lutte, parsemée de mots plus charmants les uns que les autres, tels que ‘me battre’, ‘lutter’ et ‘me sacrifier’.
Ce ne fut donc pas le combat, mais l’heure de la reddition qui fut la plus compliquée à accepter.
Ce n’est donc pas parce que nous sommes faibles physiquement que nous finissons en burn-out, mais parce que nous avons, entre autres, porté une charge trop lourde, trop longtemps.