Son esprit était un dépotoir d'informations étranges et une vieille citation lui revenait fréquemment à l'esprit : On ne sent la mort qu'une fois ; celui qui la craint, meurt à chaque fois qu'il y pense. A travers ses écrits, on sentait qu'il vivait dans la hantise de la mort.
_ Tu te souviens, maintenant ?
_ Qui est là ? demanda-t-il.
Pas de réponse.
Ces mots réveillèrent en lui de vertigineuses sensations, effrayantes au-delà de toute expression, plus effrayantes encore que les crimes horribles qu'il avait commis toutes ces années.
_ Depuis que j'exerce en tant que psychiatre, je m'intéresse au comportement criminel, confia Graves pour changer de sujet.
_ Comment ça ?
_ J'essaie d'en être un.
_ Qu'est-ce que tu m' baragouines ?
_ La police croit que le seul moyen d'empêcher un crime est d'attraper le tueur et de le mettre en prison.
_ C'est normal ! convint Harry.
_ Se mettre dans la peau d'un criminel, c'est comprendre comment son quotidien produit cette tension nerveuse est capable de changer ses systèmes mentaux et physiques.
Lors d'une bagarre de rue, John Milner alors âgé de 18 ans, avait été blessé au cou par un coup de couteau, provoquant une cicatrice qu'il devrait garder à vie. En consultant les portraits robots établis lors de chaque enquête, il remarqua ce détail. Les visages, aussi différents soient-ils, portaient la même cicatrice au cou.