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Citation de DD78


Le fourgon funéraire déboucha sans tarder à l'angle de la ferme. Deux hommes à la mine composée en sortirent. Après un bref échange, la fermière les dirigea vers la chambre mortuaire où Camille avait veillé toute la nuit. Assoupi sur une chaise, il sursauta à leur entrée. La fermière avait revêtu Marie de la robe blanche, lavée et repassée, qu'elle portait le jour de sa mort. Elle avait natté et coiffé en couronne sa chevelure. Paupières closes, les mains jointes sur sa poitrine, elle semblait retenir contre son cœur un ultime secret. Camille, le visage crispé par des sanglots contenus, la contempla une dernière fois avant de quitter la pièce. Sur un signe, les deux employés procédèrent à la mise en bière. Il soulevèrent avec des gestes précautionneux le corps dont les bras retombèrent à demi. Alors, la fermière remarqua un anneau d'or à l'annulaire de sa main gauche. Camille n'avait pu résister à la tentation de ces fiançailles d'outre-tombe. Elle ne ressentait rien à ce moment. L'intensité de son chagrin paralysait ses émotions. Elle vérifia que la tête reposait bien sur le coussin, lissa l'étoffe de sa robe, lui prit la main et la baisa. Les deux hommes laissèrent passer quelques secondes puis recouvrirent la dépouille du linceul. La fermière sortit précipitamment pour ne pas voir Marie disparaitre à jamais.
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