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Citation de enjie77


Ses garçons, eux, vont souvent à Ghazir, pour la pesée, pour les contrats, ou pour acheter des outils et on les regarde comme on regarde la portée d'un loup ou les fils d'un futur roi, ils ont de l'allure, ils sont blond pour l'un, châtain pour le deuxième , brun pour le troisième, ils ont un air de famille, par moments c'est si flagrant qu'ils donnent l'impression d'être des triplés. On parle de sorcellerie, on touche une croix qu'on porte en sautoir, on murmure des prières de conjuration, et on se demande si ce sont vraiment des fils de chrétiens, si la blondeur de l'aîné n'est pas celle des chiites, et évidemment, on évoque ceux qui sont venus avec l'empereur, qui vivent au pied du ouadi, dans un coude que fait le torrent, un hameau de cinq maisons que les locaux regardent avec hostilité. Mais ils sont comme des zélotes, ils travaillent là haut, au service de Khanjar, ils arrosent, bêchent, défrichent, et leurs femmes en bas lavent le linge, font la cuisine, elles ont des poules et des salades, des tomates et des oignons, elles font leur pain comme tout le monde. Les hommes cultivent le blé pour l'empereur et le leur, et avec lui ils vont à la chasse et évidemment, on se demande si ce ne sont pas là les familles réelles des trois fils et si les cheiks chiites n'ont pas envoyé une cour au service de ces trois garçons mystérieux qui à travers la montagne commencent à hanter les rêves des jeunes filles et des femmes mariées.

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