L'ingénieur naval n'eut pas à regarder bien loin pour comprendre qu'il avait été plus chanceux que d'autres, parmi lesquels figuraient les garçons "herbus". Il avait tout d'abord cru que d'étranges cheveux mutants avaient poussé sur leur dos brûlé et lacéré. Puis il comprit que c'était la force du vent qui avait planté des brins d'herbe tranchants dans leur chair, comme des clous.
Sur un pont situé dans le centre d'Hiroshima, on pouvait toujours voir un homme en train de tirer son cheval: ce dernier avait pourtant cessé d'exister. Ses traces de pas, cells de son cheval, ainsi que celles des personnes qui traversaient le pont au même moment que lui pour rejoindre pour la dernière fois le centre-ville furent préservées sur la surface de la route, qui fut instantanément blanchie, comme sous le coup d'une nouvelle méthode de photographie au flash, découverte par hasard.
Hiver 1982. Les brésiliens abattaient et brûlaient une partie de la forêt amazonienne. […] En conséquence, leur système de production libéra une quantité phénoménale de carbone. Celui ci s’attaqua aux systèmes respiratoires et immunitaires, et fit tomber des pluies acides et défoliantes. Le taux de dioxyde de carbone dépassa de loin ce que les arbres, en nombre maintenant réduit, et les diatomées marines pouvaient absorber, et la température de la Terre commença à monter lentement. (p.108)
Si Mary Shelley et Edgar Allan Poe étaient nés au beau milieu du XXème siècle, ils n'auraient jamais eu à inventer le genre littéraire qu'est l'horreur.
Quand les lucioles furent si hautes dans le ciel qu'elle perdit de vue et qu'une mouche vint se poser sur une coupure qu'elle avait à l'avant-bras, elle prit conscience de deux réalités: dehors, les enfants s'étaient volatilisés, comme si quelque chose les avait fait disparaître comme par enchantement, en silence, ne laissant que des tas de vêtements en lambeaux fumants à leur place.
Pourquoi nous est-il si difficile d’admettre qu’à l’époque des Minoens on connaissait vaguement des rudiments d’électricité ? (p.274)
Au moment où les rayons commenceraient à traverser ses os, sa moelle se mettrait à frémir cinq fois plus vite que l'eau en ébullition. Ses os eux-mêmes deviendraient instantanément incandescents; simultanément, sa chair essaierait de se détacher net de son squelette, tout en étant propulsée de force au sol sous la forme de gaz comprimé.
Lorsqu'elle regarda ses bras, Akiko se rendit compte que l'eau tachait sa peau de noir. La pluie était d'un noir d'encre, mais la soif que ressentait Akiko était telle que, lorque son amie trouva un bidon vide, elle s'en servirent pour recueillir toute la pluie noire qu'elles pouvaient et continuèrent à la boire.
En 1982 après JC, des plongeurs découvrirent à Rio de Janeiro une épave qui datait du 1er siècle avant JC […] Ces urnes que l’on appelle des amphores avaient été, sans aucun doute possible, fabriquées à Rome. […] En 1987, on trouva une autre épave de navire au Venezuela. (p.120)
Alors que nous nous rapprochons du gouffre dans lequel nous plonterait une prolifération nucléaire galopante, et même le terroriste nucléaire, nous devons absolument garder en mémoire que ces armes peuvent engendrer des destructions à l'échelle d'Hiroshima et de Nagasaki.