Psychologie de l'amour au cœur du crime organisé.
Le cadre de ce roman se situant à Little Italy dans le milieu de la mafia new-yorkaise pouvait à priori paraître casse-gueule pour l'auteur, le sujet ayant déjà eu ses maîtres en la matière. Citons la saga du parrain, il était une fois en Amérique, Scarface et bien d'autres devenus cultes et magnifiés au cinéma. Autant dire que Charlotte Adam se frottait aux poids-lourds du secteur.
De fait, ce livre, par un habile procédé de l'auteur échappera à toute comparaison du genre, car il m'a semblé à la lecture qu'il se situait sur une ligne de crête entre mafia (ambiance et décors), et la relation contrariée, voire compliquées des deux protagonistes principaux, Wade et Marina sans tomber dans le piège de la romance pure.
Charlotte Adam a choisi de faire la part belle aux rapports complexes entre ses deux personnages dans son livre, laissant l'aspect plus mafia en arrière-plan, disons au second plan. L'un est quand même tueur à gage, et la belle, fille d'un honnête restaurateur en surface qui se veut un tantinet mafioso à ses heures perdues. Bien sûr, la curiosité malsaine des lecteurs que nous sommes aimerait que certains personnages et leurs activités souterraines soient plus étoffées, ce que j'appellerais les petites histoires dans l'Histoire (pourquoi par exemple, il est délicat de masser les pieds de la femme du parrain lorsqu'on est un homme de mains... (comme dans pulp fiction) je m'égare...
Malgré tous les obstacles susnommés, Charlotte Adam s'en sort haut-la-main (sans masser quiconque) et son livre se dévore. De l'action au bon moment, de l'amour sans trop avec des sentiments contrariés et de la psychologie. Et voilà le cocktail de Charlotte Adam mis sur orbite. Il est à noté que son style est extrêmement fluide, presque sobre, et les répliques en parfaite adéquation avec le récit. En un mot (non,4) ça coule de source, ça roule ma poule et la lecture en est du coup très agréable. Ah oui, Charlotte Adam, maline comme un singe (donc comme une bonobo lettrée), se délecte de ne pas poser le mot fin à son roman, il faudra se procurer le tome 2 pour poursuivre l'aventure de "Tuer n'est pas vivre", ce qui soit dit en passant est une excellente nouvelle.
En résumé, un roman bien foutu avec des personnages attachants et une écriture légère comme des bulles de champagne. Pas d'hésitation, foncez...
- Alors Tony, tu l'achètes ce bouquin?
- J'hésite, parait que la petite Charlotte, c'est la belle-fille de Di Maggio.
- Et alors! c'est pas comme si tu lui massais les pieds!
- Ouais, t'as raison, mais je vais prendre plutôt l'Ebook Vito .
- Pourquoi tu flippes comme ça?
- J'sais pas, mais imagine que la petite Charlotte me fasse une dédicace sur le livre papier, tu vois le topo d'ici, ça peut être sujet à interprétation.
- Ouais, remarque t'as raison, dans notre boulot on a vite fait de finir chez Vinci dans un pilier d'autoroute.
- Laisse béton le papier, on prend l'Ebook ni vu ni connu, et on continu sur le plancher des vaches tranquillou!
- Et toi, Bertrando, tu la publies cette chronique ou pas?
- Vous me foutez les jetons les gars.
- Sûr, si le beau-père de la petite estime que tu déshonore la famille, pas sûr qu'il ne te la fasse pas à la bien moyenâgeuse. Faut peser le pour et le contre.
- Ouais ben moi, Tony, j'ai pas envie de retrouver Bertrando dans les prochains cannellonis que je vais bouffer.
- Qui sait Vito, peut être que ce con est meilleur au palais qu'à faire des chroniques...
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https://www.bertrandpeillard..