Charlotte Benoit

En fin d'après-midi, la forêt se termine enfin. Là, les choses se complexifient, car, même si l'immense ville se dresse droit devant lui, le dôme est entouré d'une décharge à ciel ouvert. Au-delà de l'odeur écœurante et des mouches qui envahissent tout, y compris sa bouche s'il n'y fait pas attention, l'ensemble est instable et progresser à travers les déchets se révèle très dangereux. Dès les premiers pas, il évite de peu de se faire écrabouiller par une plaque de métal qui manque de se retourner sur lui. Les quatre fers en l'air, il jure de faire plus attention, avec pour seuls témoins une série de boites de conserve rouillées. Il avance à son rythme, sans se précipiter, bien conscient que personne ne viendra le chercher s'il se blesse et que ce n'est pas comme ça qu'il tiendra sa promesse...
Grâce aux réserves emmenées, il peut tenir des jours, voire faire de larges détours pour éviter les zones périlleuses, et à abuser de sa lampe-torche pour mieux voir. Quand le soleil descend à l'horizon et que les lumières publiques du dôme s'allument, il est encore bien loin de voir la fin de ce bourbier, obligé d'escalader des monceaux de choses dont il préfère ignorer l'utilité.