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Citation de fbalestas


Au début il se disait que c’était une ville qui puait aux narines, mais pas uniquement : aussi aux yeux et à la morale et à l’entendement. Il y avait ceux qui comme lui faisaient la manche, assis ou debout, immobiles, silencieux, brandissant leurs cartons qui indiquaient souvent qu’ils étaient d’anciens marines, devant les panneaux lumineux des spectacles débiles : les Chicanos qui distribuaient tous les dix mètres des cartes de fille à poil pour des spectacles de strip-tease plus ou moins cheap ; les blonds à brushing, les gros types à casquette, les obèses, les groupes d’Australiens, de Français, de Russes, de Chinois qui défilaient un verre ou une bouteille à la main ; les filles bunnies genre Playboy à moitié nues qui se gelaient les soirs d’automne ou d’hiver en attendant qu’un touriste vienne se faire prendre en photo entre elles. Les musiques dégorgeaient sur les trottoirs, se chevauchaient pour lui sauter dessus, sans discernement. Les casinos étaient toujours pleins, le boulevard aussi. Les gens se bousculaient sans se voit, ivres souvent, rigolards, extravertis et bavards.
Telle est la misère de notre monde, se disait-il alors, l’immense déprime, le royaume du factice, du vide et du désespoir monnayé.
Et puis il s’y était habitué.
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