AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de fbalestas


Brigitte, en tout cas, venait de quitter son mari. Un peu tard, certainement. Un peu trop tard, certainement. Un peu trop tôt, bien sûr. Ou elle n’avait pas voulu le voir partir. Les Dugain n’avaient pas osé la laisser seule, donc. Ils avaient abandonné en revanche Jean-Marc Vecten. En attendant, j’étais là. L’officiant prélevait des roses sur une couronne qu’on avait déposée près de la fosse. Nous les tendait. Nous défilions maintenant devant Jean-Marc Vecten, nous délivrant, l’un après l’autre, de nos roses dans une sorte de lâché jeté, avec des variantes selon les personnes, certaines observant la chute de la fleur jusqu’à son terme, d’autres conservant le regard droit, tout un chacun s’effaçant, ensuite, vers un côté de la fosse pour reformer un groupe qui se figeait dans l’attente. J’avais moi-même lancé ma rose d’un geste égal, quoique concentré, en me penchant un peu pour voir. Quand nous fûmes au complet sur le côté, l’officiant déclara qu’on pouvait s’arrêter près de l’entrée du cimetière, où les registres se trouvaient disposés sur des tréteaux, pour y écrire quelques mots à l’intention du défunt et de sa famille. Il signala, également, que la cérémonie était close. Quelques personnes vinrent trouver les parents de Jean-Marc Vecten, qui, l’air perdus, semblaient ne rien comprendre à ce qui venait de se passer, comme si la mort de leur fils, maladroitement pleurée en l’absence de la veuve, se couvrait d’une opacité supplémentaire, voire était remise en cause en quelque étrange façon qui échappait à l’entendement. L’humiliation, en outre, se lisait sur leurs visages stupides.
Je décidai de leur signifier qu’ils ne devaient pas partir comme ça
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}