AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Christina Lamb (225)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Moi, Malala

Elle est extraordinaire cette petite Malala, elle honore mieux son dieu que tous ces talibans. Peut-être plus extraordinaire est son papa. Oui, parce qu'en premier, c'est lui qui a eu un grand courage pour aller à l'encontre des traditions et des mentalités de son pays et inciter une fille... sa fille... à lutter pour étudier, pour en parler devant des assemblés, pour ne pas la stopper et continuer même quand le danger menaçait, même quand il avait peur pour elle. Par son exemple, il a fait de Malala une jeune-fille si déterminée... qui après avoir frôlé la mort ne renonce pas et au contraire, souhaite consacrer sa vie à défendre le droit à l'éducation pour tous les garçons et les filles du monde.

Ce monde aurait justement bien besoin de "légions de Malala" armées de livres, de stylos et d'écoles pour combattre l'obscurantisme, les talibans ou les djihadistes.
Commenter  J’apprécie          1012
Nujeen, l'incroyable périple

Un grand merci à Babelio et aux éditions HarperCollins...



À 14 ans, Nujeen habite chez ses parents, à Alep. Dernière d'une famille composée de quatre filles et quatre garçons, dont l'un d'eux, Shiar, vit en Allemagne. Chaque matin, elle les regarde partir, cartables à la main. Étant handicapée et ne pouvant marcher seule, la jeune fille reste à la maison. À lire ou à regarder la télévision, notamment la chaine National Geographic ou encore le soap américain, "Des jours et des vies", qui lui a permis d'apprendre l'anglais. Malheureusement, la situation se dégrade fortement dans le pays, notamment à Alep, envahie par les rebelles. En 2012, toute la famille est obligée de quitter la ville et de retourner à Manbij, au nord du pays. Malheureusement, les bombardements ne tardent pas. Ce n'est qu'en août 2014, aidées de Shiar, choqué par leurs conditions de vie avec les bombardements incessants et les djihadistes, que Nujeen et sa sœur Nasrine quittent la Syrie. Première étape d'un long voyage...



Ils sont des centaines de milliers à fuir. À fuir un pays en guerre. Qu'ils viennent de l'Afrique sub-saharienne, de l'Iran ou de la Syrie. Mais ils sont aussi des milliers à perdre la vie pour tenter d'en avoir une bien meilleure. Nujeen fait partie de ces migrants. La jeune fille se confie et raconte ses premières années à Manbij et à Alep. Des villes qu'elle devra quitter, avant d'abandonner définitivement son pays. Étape par étape, nous suivons son périple, de la Syrie à l'Allemagne, en passant par la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et l'Autriche. Un parcours de plus de 5500 kilomètres semé d'embuches et en fauteuil roulant. Un témoignage fort et utile pour comprendre le sort des Syriens et leurs motivations et surtout ne pas oublier ce par quoi ils sont passés (et passent encore). Un témoignage qui dénonce aussi parfois, notamment ces passeurs cupides ou ces "jungles". La jeune Nujeen fait preuve d'un courage inébranlable, d'une volonté farouche et d'un optimisme certain et nous ouvre les yeux sur une bien triste réalité.
Commenter  J’apprécie          750
Moi, Malala

L'histoire de Malala, jeune pakistanaise, est époustouflante.

Elle écrit le livre en compagnie de Christina Lamb, grand reporter au Sunday Times, qui a couvert les évènements au Pakistan et en Afghanistan depuis 1987.

Cela donne un éclairage objectif sur la situation dramatique au Pakistan.

On apprend sans ennui, très clairement, les bases sur la religion musulmane et l'historique des actes de terrorisme dans ces régions.

A l'âge de 15 ans, un taliban tire sur elle et deux de ses amies dans un bus au retour de l'école, simplement parce qu'elle revendiquait le droit à l'instruction pour tous et cela par le biais d'internet. Elle était en lien avec la presse étrangère et avait déjà fait plusieurs discours.

Elle est très gravement blessée à la tête et est envoyée à Birmingham avec sa famille où elle suit sa rééducation et son parcours scolaire.

Malala a reçu le prix Nobel de la paix en 2013 et continue de lutter pour l'instruction de tous les enfants dans le monde.

Son père, directeur de l' école de sa fille, très croyant tout comme Malala , garde un esprit critique, une liberté d'expression et encourage sa fille dans ce sens.

Elle reste profondément attachée à son pays et désire y retourner.

Commenter  J’apprécie          680
Moi, Malala

J'ai découvert Malala, lorsqu'elle a reçu le prix Nobel de la paix. Ce petit bout de femme m'avait touché et j'ai eu envie de découvrir son histoire a travers cette autobiographie. C'est non sans appréhension que j'ai ouvert le livre, car les biographies ou autobiographies, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Et si celle si n'est pas bien écrite, je m'ennuie très vite. Ici au contraire, des les premières lignes, j'ai été captivé et j'ai dévoré ce livre en a peine 3 jours.



On y découvre une petite fille qui adore l’école, qui fait preuve de naïveté et qui est tellement attachante. Elle nous fait découvrir son pays le Pakistan et plus particulièrement la région du Swat, au nord du pays avec ses vallees magnifique. Seulement, cette petite fille qui ressemble a tant d'autre, a grandi et est devenu plus vite responsable et mature, car elle a appris a vivre au coté des talibans, et n'a jamais renoncer à son droit pour l’éducation :



"Les talibans sont contre l’instruction parce qu’ils pensent que lorsqu’un enfant lit un livre, apprend l’anglais ou étudie la science, il s’occidentalise. Mais moi, je dis : « L’instruction, c’est l’instruction. Nous devons tout apprendre et choisir ensuite quelle voie nous suivons. » L’instruction n’appartient ni à l’Occident ni à l’Orient, elle appartient à l’humanité."



Depuis, elle s'est toujours battue pour l'éducation, notamment celle des filles, et son combat fait parfois froid dans le dos :

"Quand des filles disparaissent, ce n'est pas toujours parce qu'elles sont mariées. Il y avait une jolie fille de quinze ans appelée Seema. Tout le monde savait qu'elle était amoureuse d'un garçon et, parfois quand il passait non loin, elle le regardait de sous ses longs cils noirs que toutes les autres filles lui enviaient. Dans notre société, une fille qui flirte avec un jeune garçon apporte la honte sur sa famille. Mais un homme a tous les droits ! On nous a annoncé qu'elle s'était suicidée. Mais nous avons fini par apprendre que c'était sa famille qui l'avait empoisonnée."



Elle fait preuve d'un énorme courage face aux talibans, jusqu'au péril de sa vie, car en 2012, elle est victime d'un attentat. Elle s'en sortira mais devrait subir de nombreuses opérations et aura une très longue convalescence. Son combat est remarquable et je vous recommande vivement la lecture de ce livre car c'est un magnifique message.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          571
Nujeen, l'incroyable périple

Je sors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé. Je m'attendais à un témoignage riche en émotions puisqu'il est porté sur le sujet de la guerre en Syrie et de la traversée des migrants vers l'Europe pour échapper à cette tragédie. de plus, il s'agit ici du témoignage de Nujeen, une jeune fille kurde de 16 ans en fauteuil roulant qui a vécu cet incroyable périple.

Le sujet me plaisait beaucoup, mais je suis un peu déçue par cet ouvrage et je vais tenter d'expliquer pourquoi.



Tout d'abord ce récit est raconté par l'intermédiaire de la journaliste Christina Lamb et on le ressent bien à la lecture. Elle retrace notamment les conflits historiques et politiques qui ont pu mener à cette guerre, le régime dictatorial d'Assad...tous ces faits journalistiques viennent appuyer le récit de Nujeen qui est beaucoup plus naïf. Même si le récit forme un ensemble, on distingue malgré tout les propos de l'une et de l'autre.

Nujeen nous parle quant à elle de son quotidien dans l'appartement d'Alep où elle ne manquerait pour rien au monde son feuilleton favoris Des jours et des vies avec lequel elle a appris l'anglais. Elle parle aussi de son univers familial et de ses rêves d'étudier à l'université. Elle a reçu très peu d'instruction en Syrie et tente de combler ce manque en s'instruisant à travers de nombreux documentaires qu'elle visionne. Elle vit la guerre à travers les bombardements quotidiens qu'elle entend depuis l'appartement et d'après ce que lui raconte sa famille du monde extérieur.



Je n'ai pas trouvé Nujeen particulièrement attachante. Elle passe plutôt pour une fille capricieuse et difficile par moment. Dans son témoignage elle veut parfois étaler ses connaissances sur certains sujets qui n'ont pas lieu d'être selon moi.

Durant la traversée, sa soeur Nasrine a eu beaucoup de courage d'endosser toutes les responsabilités. Je me dis que son témoignage à elle aurait sûrement été plus poignant je pense. Elle a vécu le voyage jusqu'en Allemagne comme une épreuve difficile (comme les autres migrants j'imagine) alors que Nujeen l'a presque vécu comme une découverte du monde, car il l'a sortie de son quotidien devant sa télévision.



Un propos m'a interpellé dans ce récit: p. 80 "C'était un sentiment atroce de dire qu'à ces endroits des gens avaient sans aucun doute trouvé la mort et que des familles comme la nôtre étaient ensevelies sous le béton. Un sentiment mêlé de soulagement, parce que ce n'était pas nous. Est-ce mal? Pourvu que Sriaa la tortue soit entre de bonnes mains!" Que dire de ces propos lorsque l'ont voit tous ces pauvres gens innocents qui sont attaqués, massacrés et torturés sans raison! À mon sens, l'empathie manque cruellement dans ce témoignage. Mis à part les quelques personnes qui ont pu aider à soulever le fauteuil durant la traversée, on constate beaucoup de "chacun pour soi" et c'est vraiment dommage.



Certains détails me semblent contradictoires entre le "côté journalistique" et le côté "témoignage de Nujeen" par exemple p.202 "Mais je craignais que les gens s'intéressent à moi uniquement à cause du fauteuil roulant." Alors que c'est le titre vendeur de son livre!



Ce témoignage est malgré tout intéressant pour en connaître un peu plus sur le sujet. Je suis contente de l'avoir découvert pour cet aspect car j'ai appris certaines choses. Après je regrette vraiment le manque d'émotions de cet ouvrage qui est selon moi essentiel à un témoignage.



Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre avant sa parution officielle.
Commenter  J’apprécie          511
Nujeen, l'incroyable périple

Nujeen est une jeune kurde de Syrie. A seize ans, en 2015, elle quitte son pays quand sa vie est menacée par la guerre entre Assad et ses opposants. Avec une de ses sœurs, elle traverse l'Europe, parcoure 5000 kilomètres en fauteuil roulant (elle est handicapée de naissance) pour rejoindre un frère installé en Allemagne. C'est un périple de trois semaines vers une nouvelle vie, où, comme des milliers de familles, les deux jeunes filles passent de la guerre à la paix, mais doivent affronter les nouvelles difficultés inhérentes à leur statut de réfugiées.



L'histoire de Nujeen racontée par Christina Lamb, une journaliste anglaise, nous plonge dans l'enfer syrien dont on se demande comment il peut cesser, tellement les forces en présences sont multiples et irréconciliables. C'est d'ailleurs le grand intérêt du livre d'exposer clairement l'imbroglio du pays d'Assad. On prend conscience d'une guerre impitoyable qui massacre les populations civiles et détruit le pays, y compris les lieux historiques. Son autre vertu majeure étant de montrer le sort de populations, qui n'ont d'autre choix que de partir pour tenter de s'installer dans des lieux où elles sont rarement les bienvenues.



Par la voix de Christina Lamb on découvre une jeune fille volontaire qui a, malgré la guerre, les aspirations de son âge. Une adolescente qui a toujours refusé d'être une victime, allant même jusquà considérer son handicap comme un avantage (elle est plus facilement aidée) et l'exil comme un moyen pour n'être plus « la fille dans sa chambre ». Un récit d'une aventure humaine emblématique de la crise humanitaire actuelle, qui m'a parfois gênée par sa forme - quand la journaliste parle à la place de la jeune fille avec ses mots et son expérience -, mais captivée par le fond, l'histoire dramatique de la guerre en Syrie, avec ses conséquences humaines et politiques, étant précisément relatée. Merci à Babelio et aux Editions Harper Collins pour la découverte de ce livre prenant et fort instructif.
Commenter  J’apprécie          490
Nujeen, l'incroyable périple

« Par une nuit pluvieuse, lorsque les vagues atteignent jusqu'à trois mètres de haut et secouent les bateaux comme des jouets, il arrive parfois que les passagers ne s'en sortent pas et que les espoirs sombrent dans un cercueil d'eau. »



Leurs espoirs sont grands, ils sont ceux de milliers de migrants à travers le monde, qui fuient la guerre, la violence et la haine. Qu'ils viennent de Syrie ou d'ailleurs, leur histoire est la même et leur rêve de Liberté aussi.



Nujeen, jeune fille kurde, fait partie de cette foule de migrants qui n'ont pas de noms, qui ne sont que des images sur un écran de télévision à l'heure des informations. Puis un jour, on passe à autre chose, on les oublie.



Nujeen veut dire "nouvelle vie", et c'est bien ce qu'elle entreprend avec son périple de 5500 kilomètres, depuis la Syrie jusqu'en Allemagne. Mais Nujeen ne veut pas être un nombre parmi tant d'autres réfugiés, une simple statistique. Elle ne veut pas non plus qu'on ne retienne que les « méchants » dans l'Histoire.



Elle donne la parole aux anonymes, pour qu'on se souvienne de leur courage, de leur générosité, de leur combat pour la liberté, pour un monde plus juste.

Elle nous raconte son histoire avec beaucoup de simplicité, d'humour et parfois de naïveté. Et c'est pour cela qu'on s'attache à cette jeune fille, parce qu'elle nous donne une grande leçon de courage. Nujeen parcourt tous les obstacles de cette route vers la liberté, en fauteuil roulant.



Jusqu'à présent elle a vécu isolée, au sein de sa famille, entourée d'affection et de beaucoup d'attention. À seize ans elle n'est jamais allée à l'école, et sa seule ouverture sur le monde sont le petit écran et internet. Pour elle ce voyage sera, malgré le danger, une grande aventure.



Pourtant, après avoir subi la cupidité et la cruauté des passeurs, des commerçants, des fonctionnaires corrompus, l'insalubrité et la terrible attente dans les camps de détention, la détresse des familles qui l'entourent, la peur et le rejet dans le regard des autres, elle finit par comprendre le sens du mot réfugié et du mot liberté.



Un témoignage important qui nous ouvre les yeux sur cette terrible réalité, tout en nous offrant un souffle d'espoir grâce à l'optimisme à toute épreuve de Nujeen, sa capacité de résilience, sa joie de vivre et d'apprendre. Nujeen nous donne un regard neuf sur notre monde, le regard d'une adolescente qui a vu trop de choses moches, mais qui, malgré tout cela, est bien décidée à avancer, à espérer et à mêler sa vie à toutes les belles choses qui existent pour en faire un cocktail « Nujeen »



Je remercie les Éditions Harper Collins et la masse critique Babelio pour ce très beau témoignage.



Commenter  J’apprécie          470
Moi, Malala

Que dire qui n’ai pas déjà été dit sur cette jeune fille héroïque et assoiffée de connaissances ? Tout a été dit , j’avais beau connaître le personnage à travers les médias j’ai été quand même bouleversée par ce témoignage puissant et le courage incroyable dont Malala a fait preuve. Elle a une maturité que peu d’entre nous réussissent à avoir étant adulte.



Il est toujours déroutant de voir combien les personnes n’ayant pas accès à la culture se battent pour y avoir droit alors que dans nos pays dit « évolués » les gens s’abrutissent devant la télé au lieu de lire, de sortir et s’enrichir culturellement parlant. Quel gâchis ! Je suis convaincue que s’il y avait plus de Malala dans le monde il se porterait bien mieux, on manque de gens qui se battent pour leur conviction et ne recule pas devant les difficultés. J’ai vraiment été contente en octobre 2014 lorsqu’elle a été élue prix Nobel de la Paix, je me suis dis enfin quelqu’un qui le mérite ! Son livre devrait être lu dans les écoles, les collèges , peut-être qu’alors nos enfants prendraient conscience de leur chance d’être libres, d’avoir des droits, d’avoir l’école et l’accès à la culture.



Ce témoignage est un appel au courage, à ne pas renoncer et se battre pour ses convictions. Beaucoup d’humanisme dans cette biographie magnifique qui ne peut laisser indifférent. J’ai aimé chaque page, je suis vraiment fière que des femmes comme elles existent, c’est un exemple pour l’humanité. Elle n’a jamais cédé à la haine, ni au désespoir. Après avoir subi une tentative d’assassinat elle trouve la force de se relever, se reconstruire et retourner se battre contre l’injustice faite aux femmes et contre l’obscurantisme.

VERDICT



Un livre qu’il faut avoir lu et qu’il faut donner à lire aux enfants et ados. Une belle leçon de courage et d’humanisme qui fait du bien dans ces temps troubles
Commenter  J’apprécie          473
Nujeen, l'incroyable périple

Ce livre m'a un peu déçue car trop journalistique à mon goût. Une trop grande partie historique revisitant tous les événements qui ont pu mené à cette guerre terrible où les populations de ces régions d'Irak et de Syrie sont sacrifiées n'aurait pas du être faite par la voix de Nujeen mais par celle de Christina Lamb. Cela enlève, dans un premier temps, de la crédibilité au récit de Nujeen.



Cette réserve faite le témoignage de Nujeen concernant sa vie quotidienne et celle de sa famille depuis la révolte syrienne contre le régime de Assad qui les faisait rêver d'une libération avant de se transformer progressivement en un massacre, permet de partager ce que peut être la détresse et la douleur de tous les réfugiés qui arrivent en Europe.

La vie de toute la famille va n'être qu'une suite d'abandons successifs jusqu'à la nécessité de quitter définitivement leur pays : ils doivent quitter Alep, bombardée quotidiennement, le vendredi 27 juillet 2012, retourner à Manbij où ils possèdent une maison, où "le seul point positif, c'est qu'on pouvait de nouveau voir les étoiles. Les étoiles et la beauté du silence. Même Assad ne pouvait pas gâcher ça."



Deux ans après ce sera la seconde rupture avec la chaleur du cocon familial où elle est choyée. Rupture d'autant plus douloureuse que ses parents, Ayee et Yaba, restent car ils ne veulent pas à leur âge tout laisser derrière eux. L'avancée de Daesh les pousse à quitter la Syrie pour la Turquie.

"Et au fond de moi je savais qu'ils ne voulaient pas quitter la Syrie. Nous nous sommes dit au revoir. Mes joues étaient baignées de larmes. Je me suis agrippée à Ayee (sa maman). Jamais je n'avais été séparée d'elle, nous avions toujours dormi ensemble." p 115



Nujeen est vive et attachante. Elle garde sa naïveté d'enfant tout en faisant preuve de plus en plus de maturité quand elle se trouve embarquée dans le voyage chaotique et incertain qui doit les mener, sa soeur et elle, en Allemagne où l'un de leur frère les attend.

Elle découvre, au contact des autres réfugiés, que malgré son infirmité elle peut servir à quelque chose comme les aider grâce à l'anglais qu'elle a appris en regardant son feuilleton télévisé préféré, "Des jour et des vies" sa bouée de sauvetage, la seule chose qui pouvait me faire oublier les bombardements nous dit-elle. Ces petites choses qui font sa vie quotidienne, cette addiction à la télé qui lui permet de combler son désir d'apprendre qu'elle ne peut satisfaire en allant à l'école, elle va s'en servir au long du chemin plein d'embûches qui va la conduire en compagnie et avec l'aide de sa soeur Nasrine jusqu'en Allemagne. Malgré les souffrances, la peur, ce parcours lui ouvre des possibilités qu'elle n'avait pas enfermée chez elle en Syrie. Elle découvre le monde et se découvre elle-même.

Tout en étant complètement incertaine de son avenir et de celui de Nasrine, elle continue aussi d'apprécier la beauté, par exemple quand elle quitte le camp de rétention de Postojna en Slovénie :

"Ce n'est qu'en quittant Postojna que je me suis aperçu de sa beauté, entourée de nature, de collines, où tout était vert. Plus tard, j'ai fait des recherches sur cet endroit et j'ai appris que des bébés dragons étaient nés dans une cave des montagnes, juste au-dessus de l'endroit où nous étions. Je ne savais pas que les dragons existaient. Je trouvais dommage que nous ne voyions de ces pays que des policiers et des réfugiés." p 213



Elle estime aussi qu'elle a eu beaucoup de chance grâce à "son avantage handicap" qui incite ceux qu'elle croise à les aider elle et sa soeur. pourtant parvenue presqu'au bout de ce périple semé d'embûches, elle craint une chose : ... j'allais redevenir la fille dans sa chambre. Au cours des trois semaines qui venaient de s'écouler, je m'étais sentie comme tout le monde et j'avais fait l'expérience de la vraie vie, même si j'avais eu besoin de ma soeur pour me pousser."



Tout son optimisme lui revient quand elle et Nasrine parviennent enfin en Allemagne le jour de l'anniversaire de cette dernière.

"Depuis notre départ d'Alep nous avions parcouru 5500 kilomètres, à travers 9 pays, de la guerre à la paix -- un périple vers une nouvelle vie, comme mon prénom.

Soudain tout devenait quand, et non plus si. Je regardais les Allemands en me disant qu'un jour je parlerais comme eux, je vivrais comme eux, j'aimerais comme eux. Je marcherais peut-être comme eux." Et même si les difficultés, les humiliations sont loin d'être derrière elle, on se dit que cette adolescente obstinée, qui a su garder son humour et sa capacité d'émerveillement, s'en sortira et que ses parents Ayee et Yaba pourront être fiers d'elle.



Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins pour cette leçon de vie qui fait paraître bien dérisoires nos propres problèmes.
Commenter  J’apprécie          380
Moi, Malala

Magistral et indispensable, à découvrir de toute urgence.



L'actualité en général, et l'actualité littéraire en particulier, me font revenir sur ces quelques mots jetés rapidement après la lecture de "Moi, Malala". J'ai entendu ce jour deux informations qui m'ont pour le moins questionnée.



Première chose : en Allemagne, des manifestants se réunissent de manière hebdomadaire pour protester contre ce qu'ils appellent "l'islamisation de la société allemande". Ces manifestations, ayant lieu dans plusieurs villes d'Allemagne dont Berlin, Dresde ou Cologne pour ne citer qu'elles, rassemblent chaque semaine plus de participants. La nouveauté est que ce lundi 5 janvier, se sont également organisées des contre-manifestations de personnes désireuses de montrer qu'elles n'adhèrent pas à la montée de l'islamophobie dans leur pays. Les contre-manifestants étaient, semble t-il, moins nombreux que les manifestants, mais tout de même, ils étaient là.



Deuxième chose : je ne sais pas si je lirai le dernier ouvrage de Michel Houellebecq à paraître demain "Soumission" au vu de certaines réactions qu'il suscite. Le livre a d'ores et déjà été qualifié de "brûlot islamophobe". La polémique est parfois nécessaire pour faire réagir mais il est dangereux de jeter de l'huile sur le feu sur des sujets aussi sensibles et un souci de rassemblement serait plus opportun.



Toute cette actualité m'a fait penser à la courageuse Malala.

Cette adolescente nous livre un témoignage riche sur sa vie "d'avant" au Pakistan.

On apprend beaucoup sur l'histoire du pays, sur les liens complexes qui l'unissent à ses voisins, l'Inde et l'Afghanistan, sur les liens non-moins complexes que le pays entretient avec l'occident, les Etats-unis en particulier.

Dans le même temps, on découvre le quotidien des habitants de la vallée du Swat, totalement bouleversé par l'arrivée des talibans.



Cette jeune-fille, par les épreuves qu'elle a traversées, nous donne une véritable leçon de vie et de tolérance. Elle, qui pourrait légitimement tenir un discours de haine et de revanche à l'encontre de ceux qui ont souhaité et bien failli obtenir sa mort, préfère s'attacher à décrire l'ignorance et le conditionnement dans lesquels sont maintenus les talibans et comment cette ignorance et ce conditionnement les poussent à commettre leurs crimes.



Il me semble donc que le message de Malala "je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans" est essentiel et pourrait être transposé dans notre quotidien : lutter pour l'éducation, c'est une priorité, et lutter contre nos propres talibans, c'est à dire nos empêcheurs de penser par nous-mêmes, quelle que soit la forme qu'ils prennent.



Je réitère donc concernant l'ouvrage de Malala : magistral et indispensable, à découvrir de toute urgence.
Commenter  J’apprécie          361
Nujeen, l'incroyable périple

Nujeen n'aime pas que l'on en sache autant sur la vie des dictateurs, des méchants, et rien sur celle de leurs victimes. Elle n'aime pas non plus le mot "réfugié", ni les statistiques qui vont avec. Finalement, elle ne sera pas anonyme à l'intérieur d'un chiffre, elle ne sera pas une victime mais une héroïne.

Sa volonté l'a poussée à apprendre l'anglais et à s'instruire seule quand elle restait toute la journée bloquée au cinquième étage de leur immeuble d'Alep et qu'elle ne pouvait fréquenter l'école comme ses frères et sœurs.

Une grande force l'a aidée à tenir pendant ce long exode particulièrement difficile.

Une grande force, mais aussi et surtout, une sœur incroyable qui a eu une volonté et une force encore plus puissantes que celles de Nujeen. C'est elle, Nasrine, qui a poussé son fauteuil roulant pendant une bonne partie de ces 5701 km, d'Alep (Syrie) à Cologne (Allemagne).

Avec une intelligence instinctive, Nujeen se protège de la violence de la guerre, elle sait que certaines images peuvent la blesser à tout jamais. Elle se doute bien que c'est affreux et elle fait tout pour que trop d'horreurs ne s'impriment dans sa mémoire, elle ne regarde pas les infos, elle ne va pas sur la terrasse pour voir où sont tombées les bombes et plus tard, elle fera tout pour éviter d'écouter les histoires dramatiques des autres réfugiés.

Même avec ces précautions, pendant un tel voyage, elle ne peut se protéger de tout, elle a inévitablement vu et entendu des choses difficiles, mais Nujeen garde le sourire et un entrain extraordinaire.



Ce récit, co-écrit par Christina Lamb, je l'ai trouvé plus incertain que celui de "moi, Malala"...il a peut-être été écrit trop vite pour profiter de l'actualité. Mais justement, il nous éclaire sur le déroulement des événements et ce que peuvent être les histoires de tous les autres réfugiés, pour sans attendre, leur porter un regard bienveillant.

Exactement ce que veut Nujeen... "...j'espère que vous verrez que je ne suis pas un nombre et qu'aucun de nous ne l'est".



Un grand merci à babelio et aux éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          332
Moi, Malala



Malala, icône mondiale de la lutte contre les intégristes musulmans et pour l’éducation des filles.



Publié par Hachette, dans la collection Témoignages, Moi, Malala s’adresse aux enfants, aux jeunes et moins jeunes, à travers le monde. Cet ouvrage, qui peut être lu à partir de 12 ans, est le témoignage authentique d’une jeune fille d’une détermination et d’un courage exceptionnels qui ont manqué de lui coûter la vie, en octobre 2012. Un attentat censé la faire taire qui n’a fait que renforcer ses convictions.



Par les yeux de Malala, jeune pakistanaise de dix ans, prix Nobel de la paix, le lecteur découvre comment, peu à peu, son pays s’est transformé et a plongé dans l’horreur ; comment les mollahs, profitant du traumatisme de cette population violemment atteinte par un terrible tremblement de terre, ont introduit la charia ; comment les Pakistanais, lassés d’un système judiciaire lent et corrompu, ont idéalisé ces « bons interprètes » du Coran. La simplicité du style, et l’emploi de la première personne ajoutent encore à l’émotion qui se dégage de l’ensemble de l’ouvrage. Les descriptions efficaces – faites avec réalisme certes, mais aussi avec pudeur – rendent bien cette opposition entre un « avant talibans » – où les journées ordinaires étaient rythmées par une insouciance, témoin du bonheur de la population – et un « après talibans » qui a laissé place à l’embrigadement aveugle, la mort, la violence, mais aussi l’incompréhension, la désolation et la dissension.



Emplies de délicatesse et de psychologie, ces lignes portent en elles un formidable espoir : celui de retrouver, grâce à une sagesse collective, le bonheur de vivre ensemble.



Poésie et finesse d’analyse font de ce recueil un texte profond, captivant et percutant.



« Nous devons vivre pleinement, ne serait-ce que dans nos cœurs » – citation du père de Malala ; un père, lui aussi, exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          320
Moi, Malala

" Je portais l'un des châles blancs de Benazir Bhutto par-dessus mon shalwar kamiz rose préféré et j'ai exhorté les dirigeants du monde à offrir une éducation gratuite à tous les enfants de la planète. " Prenons nos livres et nos stylos, ai-je dit. Ce sont nos armes les plus puissantes. Un enfant, un professeur, un livre et un stylo peuvent changer le monde."



Une des phrases restées célèbres prononcées par Malala Yousafzaï à New York aux Nations unies pour son seizième anniversaire, anniversaire qu'elle faillit ne jamais célébrer ; le 9 octobre 2012, la plus jeune Prix Nobel de la paix (2014 ) fut victime d'une tentative d'assassinat. Un jeune taliban répondant au nom d'Ataullah Khan lui tira une balle dans la tête. L'acte terroriste criminel fut revendiqué par le Tehrik-e-Taliban Pakistan ( principale mouvance des talibans pakistanais )... mouvement auquel la jeune militante pour l'éducation, pour l'égalité des droits hommes femmes, s'opposait depuis quelques années déjà.



C'est après la lecture du livre de Martine Gozlan - Les rebelles d'Allah, ils ont défié l'ordre islamiste - ( que j'ai présenté sur Babelio ), dont un des chapitres est consacré à Malala que j'ai décidé de trouver son autobiographie afin de mieux faire connaissance avec la jeune femme derrière l'icône.



J'ai attendu que soit venu "le moment".

L'abandon de l'Afghanistan - la débâcle devrais-je dire - par les Américains en août 2021 m'a profondément heurté.

Le retour progressif du pays dans l'obscurantisme.

Les femmes derrière leurs tenues belphégoresques, le visage grillagé, redevenues des rôles ( domestiques, pondeuses, couveuses assujetties aux hommes ) et n'existant plus en tant qu'individus, le déni de leurs maîtres et bourreaux de leur donner une vie, les écoles fermées pour les filles, leur possibilité d'accéder à une formation professionnelle, à un emploi, la reprise des châtiments corporels en place publique... toutes ces horreurs m'ont révolté, indigné, attristé.

Lorsque leurs "soeurs" iraniennes se sont levées... j'ai su que le moment était venu.

J'ai aors ouvert le livre autobiographique de Malala Yousafzaï, co-écrit avec Christina Lamb, une journaliste et biographe britannique, correspondante en chef pour The Sunday Times. "Lamb est la récipiendaire de quatorze récompenses majeures, dont quatre British Press Awards...Elle a écrit huit livres dont le best-seller The Africa House et Je suis Malala, co-écrit avec Malala Yousafzai, qui est nommé Popular Non-Fiction Book of the Year par le British National Book Awards 2013."



Cette autobiographie que je ne vais pas vous résumer en quelques pauvres mots est touchante, passionnante, belle, authentique, pudique- sans pour autant occulter l'essentiel -, honnête, franche, sincère, parfois bouleversante.

C'est un hymne à la vie, à la résistance, à la résilience, à l'engagement, au courage, au don de soi, à la générosité... j'ai presque envie de dire à l'amour inconditionnel ( non, je ne suis pas sous l'influence d'Alexandre Jollien ( sourire )...

Malala est née le 12 juillet 1997 à Mingora, principale ville du district de Swat, dans le Nord-Ouest du Pakistan.

Mingora et le Swat qu'elle appelle sa "merveilleuse vallée".

" Nous habitions dans le plus bel endroit du monde. Ma vallée, celle du Swat, est un céleste royaume de montagnes, de cascades et de lacs cristallins. BIENVENUE AU PARADIS annonce un panneau quand on arrive dans la vallée. Autrefois, le Swat s'appelait Uddiyana "jardin". Nous avons des fleurs sauvages, des mines d'émeraudes et des rivières gorgées de truites. La région est surnommée la Suisse de l'Orient. On y trouve la première station de ski du Pakistan. Les riches Pakistanais viennent en vacances savourer chez nous l'air pur, les paysages et nos festivals de musique et de danses soufies...Même la reine d'Angleterre est venue, et elle a séjourné dans le Palais-Blanc construit par notre roi, le premier wali du Swat, dans le même marbre immaculé que le Taj Mahal."

C'est dans cette perle du Pakistan que voit le jour celle à laquelle son père va donner le prénom de Malala, en référence à l'héroïne pakistanaise Malalai de Maiwand, la Jeanne d'Arc des Pachtounes qui, grâce à son sacrifice héroïque, donna la victoire aux siens dans la guerre Anglo-Afghane de 1880.

Un prénom qui ne fit pas l'unanimité dans la famille... Malala signifiant "accablée de chagrin"...

L'enfant, qui n'est pas un garçon, est d'emblée l'égale de l'autre genre aux yeux de son père aimant, Ziauddin Yousafzaï.

Il faut dire que l'homme n'est pas un Pakistanais, un Pachtoune comme les autres.

Il a, à force de ténacité, de volonté, d'obstination, de sacrifices, de foi, obtenu en dépit des obstacles familiaux et autres, un master of arts et a fondé à Mingora une école pour filles, la Khushal Public School.

L'homme est un militant engagé pour l'éducation.

Il va biberonner sa fille au lait de son engagement.

Il n'est pas, dans ce contexte pakistanais, un homme comme les autres.

Il a épousé par amour Toorpekai Yousafzai, jeune femme illettrée qu'il traite d'égal à égal, lui confiant tout, faisant appel à ses conseils.

Cette famille unie et aimante ( Malala a deux frères cadets ), en dépit des aléas pas toujours bienveillants de l'existence, va voir son paradis se transformer en enfer avec l'arrivée des talibans et de leur fanatisme poussé à l'extrême.

Père et fille vont s'engager pour le droit des filles à l'éducation et entrer en conflit avec les talibans.

"Malala Yousafzai se fait connaître du grand public début 2009, à 11 ans, par son témoignage intitulé Journal d'une écolière pakistanaise, sur un blog en ourdou de la BBC. C'est son père, Ziauddin Yousafzai qui la pousse à témoigner. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle dénonce les violences du Tehrik-e-Taliban Pakistan qui, après avoir pris le contrôle de la vallée de Swat en 2007, incendie les écoles pour filles et assassine ses opposants. Elle apparaît alors en larmes dans une vidéo et dit vouloir devenir médecin."

Dès lors, d'écrits en interviews presse, radios, télés et en conférences, Malala va devenir un personnage public ( elle va très vite côtoyer des personnalités politiques, des officiels du régime pakistanais...), une personnalité dont la réputation va dépasser les frontières du Pakistan.

Et ce faisant devenir la cible "des fous d'Allah"...

Ce livre en nous permettant de suivre le chemin de vie parcouru par Malala jusqu'à l'attentat, nous donne l'occasion de découvrir le Swat et son histoire riche et complexe.

Il nous donne en plus l'opportunité de revisiter l'histoire sociale, politique, religieuse ( les deux se confondant... hélas !), internationale du Pakistan et de l'Afghanistan de ces vingt-cinq dernières années...



Malala a survécu "miraculeusement" à la tentative d'assassinat dont elle a été la victime.

Sa "deuxième vie" l'a faite émigrer avec sa famille à Birmingham.

Elle a sillonné le monde et rencontré ceux qu'on dit en être "les grands".

Elle a obtenu de nombreuses récompenses... dont le Prix Nobel de la paix.

Elle a pu reprendre ses études...est diplômée en philosophie, politique et économie depuis 2020 de l'Université d'Oxford.

Elle est l'auteure de trois livres à succès.

Elle s'est mariée en 2021.

Pour conclure cette présentation de cette autobiographie que je recommande vivement, ces mots de Malala Yousafzaï :

"C'est la raison pour laquelle j'ai mis sur pied la fondation Malala.

Pour la fondation Malala, chaque fille et chaque garçon a le pouvoir de changer le monde à condition que l'occasion lui en soit donnée. Pour l'offrir aux filles, la fondation aspire à investir dans les initiatives pour donner des moyens à des collectivités locales, développer des solutions innovantes reposant sur des approches traditionnelles, et offrir non pas seulement l'alphabétisation, mais les outils, les idées et les réseaux qui peuvent aider les filles à prendre la parole et à forger un avenir meilleur.

J'espère que vous serez nombreux à rejoindre cette cause afin que nous puissions travailler ensemble pour faire de l'éducation et de l'émancipation des filles une véritable priorité.

Rejoignez ma mission "











Commenter  J’apprécie          282
Moi, Malala

J'ai commencé ce livre, mais je n'accroche pas.

Non pas que l'histoire ne m'intéresse pas, mais à la page 70, j'abandonne.

Ce n'est peut être pas le moment pour moi de le lire.
Commenter  J’apprécie          253
Nujeen, l'incroyable périple

Aux côtés de Nujeen, on plonge dans la vie d'une famille kurde musulmane et syrienne particulièrement soudée, obligée de fuir les soldats de Daesh afin de se réfugier en Europe. Malgré les circonstances glaçantes, Nujeen porte constamment un regard humaniste sur les évènements et analyse chaque situation avec fraîcheur et lucidité.

Lourdement handicapée depuis la naissance, cloitrée chez elle, la télévision est devenue pour elle une fenêtre ouverte sur le monde, un outil pour se cultiver et apprendre l'anglais grâce à un feuilleton qu'elle suivait assidument avant que la guerre ne vienne bousculer sa vie. Nujeen est incollable sur un tas de sujets sans jamais être allée à l'école !!!

On tremble avec elle sous les bombardements ou sur son fauteuil roulant dans une embarcation de fortune au milieu de la mer, dirigée par son oncle qui venait d'apprendre les rudiments de la navigation sur Youtube !

Le récit de Nujeen est précieux, bouleversant et prenant. Il faut dire que c'est une adolescente particulièrement attachante, volontaire et pleine d'humour.

Merci Nujeen pour ton regard sans pathos, pour ton énergie de vivre. J'ai envie de prêter ton témoignage à mon entourage et de le recommander à la bibliothèque de mon village, car on apprend beaucoup de choses grâce à toi et on ne peut pas t'oublier après avoir terminé ton livre.

Je remercie Babelio et les éditions HarperCollins pour cette découverte.

Commenter  J’apprécie          250
Nujeen, l'incroyable périple

Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions Harper et Collins pour m'avoir permis de découvrir e livre.

Mon avis est cependant très mitigé .

Ce livre me semble trop bon public et pas assez concis pour se rendre compte du vécu de Nujeen.

Le sujet est d'actualité ..les immigrés qui fuient la Syrie pour l'Europe par tout les moyens ...ils sont prêt à tout pour fuir la guerre .

Le témoignage cependant ne me semble pas assez riche , assez concis ...le sujet est tellement intéressant et complexe qu'il ne fallait pas en rester la a mon avis .

La guerre en Syrie , Bachar El Assad , la fuite du peuple ...n'est quand même pas rien et méritait à mon gout un peu plus de précision.

L'histoire de Nujeen n'est cependant pas celle du commun des mortel ..elle est partie malgré tout ...

Cette guerre est horrible ..comme toute d'ailleurs et évidemment c'est le peuple qui est le premier affecté ...et qui souffre.

Christina Lamb nous fait découvrir et met en évidence la résidence qu'ont les enfants et les adolescents dans ces situations dramatiques....

Comment ont ils un sur moi aussi refoulé pour pouvoir réussir vivre après un tel périple et une telle épreuve ......

C'est un thème qui me surprendra toujours .......

A lire pour découvrir l'histoire de Nujeen ...mais ne rechercher pas un livre trop précis
Commenter  J’apprécie          214
Nujeen, l'incroyable périple

J'ai été déçue de cette lecture à plusieurs titres, non pas que le sujet ne m'intéresse pas ou que j'y suis insensible mais plusieurs choses m'ont vraiment gênée dans ce récit.



Déjà la partie de la traversée de l'Europe qui selon moi devait être le sujet principale du livre étant donné le bandeau jaune, il faut quand même arrivée au 2/3 du livre pour arriver à cette partie. J'allais même mettre voyage, je m'explique on a vraiment l'impression à lire le récit de Nujeen qu'il s'agit d'un voyage d'agrément plus qu'une fuite ce qui m'a dérangé dans ma lecture.



De même certains sujets peu importants sont rabâches à plusieurs reprises ce le soap opéra américain que Nujeen regarde ce qui fut sa première recherche sur internet. Le côté très présent d'internet également ou les réfugiées créer des groupes facebook, suivent leurs trajets sur googlemaps etc...



Je ne suis pas sur que tous les réfugiés puissent faire ce genre de chose et aient les moyens matériels pour le faire.



Le contraste entre le récit de la journaliste et les parties de Nujeen contrastent clairement et je ne me suis pas attachée à Nujeen avec son "avantage handicap" comme elle le nomme elle-même.



Il s'agit de plus d'une fuite d'une famille ayant tout de même un apport personnel assez important car une partie de la fuite est faite en taxi, le bateau est un bateau avec uniquement la famille de Nujeen.



Je pense que le récit d'autres Syriens seraient beaucoup plus émouvants.
Commenter  J’apprécie          210
Nujeen, l'incroyable périple

Nujeen est née en 1999 à Manbij, au nord de la Syrie, au sein de la si peu connue communauté Kurde. Nujeen est née prématurément et cela a causé des troubles moteurs et sensoriels que l'on regroupe sous le nom de paralysie cérébrale. Elle a donc passé son enfance le plus souvent dans des appartements dont le dernier était situé au cinquième étage d'un immeuble de l'antique ville d'Alep. On sait le martyre de cette cité. Pour seule distraction, la jeune fille a son petit téléviseur…



Pour avoir lu Niroz Malek, je savais aussi combien vivre à Alep annonçait une mort certaine. Avec courage et bon sens, la famille de Nujeen a décidé de quitter cet enfer mais pour aller où et comment ? Comment surtout, lorsque comme Nujeen on ne peut se déplacer qu'avec un vieux fauteuil roulant.



Commence alors un long et dangereux périple. Nujeen et sa soeur Nasrine vont tenter de rejoindre leur frère Shiar Abdi en Allemagne. Se nourrissant de la détresse de ces milliers de familles en exode, bandits, passeurs, fonctionnaires corrompus vont tenter de les saigner toujours plus.

Ce qui, pour d'autres, fut une magnifique croisière en méditerranée, un merveilleux voyage touristique en Europe du Sud va se transformer en cauchemar pour les deux jeunes femmes.



Je dois infiniment remercier Nujeen qui par ses mots simples, son regard émerveillé et parfois naïf, son humour et sa tolérance nous permet de reconquérir notre dignité, notre humanité. Son périple nous plonge dans la souffrance de ces « réfugiés » qui nous font maintenant si peur. Non, ils ne sont pas tous sales, sans éducation, violents, extrémistes et fanatisés. Parmi eux, tentent de survivre des gens comme vous et moi, parfois plus instruits et plus tolérants que vous ou moi.

Nujeen ne voulait pas être « un numéro » et en cela elle a été entendue et exhaussée.



Alors que le vieux continent se referme sur ses peurs ancestrales, Nujeen nous rappelle que nous pouvons tous, un jour ou l'autre, tout perdre et notre morgue avec. Moi qui avec ma famille, tout comme Nujeen, avons si souvent été jetés sur les mers et les routes en suis intimement convaincu.



Un grand merci aux éditions HarperCollins, ses distributeurs français et Babelio de m'avoir permis de lire avant sa sortie officielle le 1er novembre prochain, ce livre essentiel co-écrit par Nujeen Mustafa et Christina Lamb.
Commenter  J’apprécie          210
Moi, Malala

Tout le monde connaît l’existence et l’histoire de Malala. Je l’ai choisie pour diverses raisons : sa biographie fait l’objet d’un exercice dans un de mes bouquins de prof de français et je trouvais intéressant de lire son histoire développée ; durant ces vacances de Noël, il ne me fallait vraiment rien de compliqué à lire et c’était donc l’occasion de sortir ce livre de la PAL, d’autant que je proposerai l’exercice dans quelques semaines ; il y a un signe de ponctuation dans le titre pour le Petit Bac 2022 ; et surtout, surtout, après lecture et en pensant à la rencontre avec Frank Andriat en novembre dernier, c’est super important de voir comment plusieurs personnes, une toute jeune fille en particulier, refuse de se laisser retourner le cerveau et agit courageusement pour les droits des enfants, des jeunes, des filles à l’éducation.



Si le livre n’est pas compliqué, il se laisse lire avec intérêt : je ne vais pas vous retranscrire l’histoire complexe du Pakistan et des pays voisins depuis la décolonisation de l’Inde en 1948 – cette histoire est d’ailleurs retracée à la fin du livre -, Malala y naît en 1997, premier enfant d’un couple de Pachtounes qui vivent dans la vallée du Swat, au nord du pays, près de la frontière afghane. Si sa mère ne sait pas lire et est profondément religieuse, elle collabore sans problème au travail de son mari, directeur d’école, esprit libre et ouvert qui a toujours encouragé sa fille à s’exprimer librement et s’est toujours opposé aux Talibans quand ceux-ci ont pris le contrôle de la vallée du Swat. Très jeune, Malala a connu le déplacement de population, l’exil, la guerre civile (qui ne dit pas son nom), la peur des bombardements et des attentats. Mais elle aime tellement l’école qu’elle surmonte ses peurs et ne craint pas de s’exprimer à chaque occasion, sur un blog hébergé par la BBC, qui fera connaître la situation des filles au monde occidental, à la radio ou à la télévision. Sa foi musulmane, simple et profonde à la fois, lui permet de garder confiance.



Les menaces de mort la rattraperont un jour d’octobre 2012 lorsqu’un taliban tire sur elle, la blessant grièvement à la tête et blessant deux de ses amies. C’est la présence d’esprit d’un médecin pakistanais et la présence au Pakistan de médecins anglais en mission humanitaire qui va sauver la jeune fille de quinze ans : elle sera transférée et opérée à Birmingham, elle subira plusieurs autres opérations au cours de sa convalescence et sa famille, ses parents et ses deux petits frères, qui l’empêchent toujours de prendre la grosse tête, pourront la rejoindre en Angleterre. C’est le prix à payer : impossible pour la famille de retourner vivre au Pakistan. Malgré cette douleur, Malala continue à militer pour les droits des filles à l’éducation, elle est – entre autres – attentive à ce qui se passe en Afghanistan, en Syrie, en Palestine, dans tous les lieux où les conflits écrasent les droits des enfants, et plus encore ceux des filles.



C’est un beau témoignage à faire lire aux ados, garçons et filles, ne serait-ce que pour comprendre la chance qu’on a d’aller à l’école (je sais, ça fait un peu morale simplette mais tant pis). Des cartes géographiques, une histoire du Pakistan, un glossaire et des photos agrémentent la lecture.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          205
Moi, Malala

Malala Yousafzai, jeune femme originaire du sud-est du Pakistan, née dans la vallée du Swat, revient dans ce livre sur son enfance avant l’arrivée des talibans, sur ses modèles, puis ce qui l’a mené à défendre le droit à l’éducation pour les filles, en passant par l’attentat qui l’a forcé à s’exiler, elle et sa famille, en Angleterre.

Elle traverse ses premières années au sein de l’école ouverte par son père à Mingora. L’auteure décrit une vie agréable et paisible dans la vallée du Swat.

Issue d’une mère pauvre et d’un père cultivé, petite fille d’un professeur de théologie très critique face au système de castes qui divise les citoyens, elle dénonce l’arriération et le manque d’instruction qui gangrènent son pays.

La lauréate du prix Simone de Beauvoir 2013 expose dans un second temps les changements post onze septembre 2001 : les premières attaques de drones américains puis la succession d’attentats kamikazes.

Un régime de terreur s’installe : télévision, danse, musique sont interdites, l’école pour les filles est fermée. Les flagellations publiques de femmes deviennent la règle.

Malala Yousafzai dresse ainsi deux tableaux totalement opposés de son pays.

Elle osera pourtant dénoncer le terrorisme en acceptant la proposition faite par le correspondant de la BBC à Peshawar de tenir un blog racontant son quotidien, ce qui finira par faire d’elle la cible directe des talibans.

J’ai trouvé que ce livre était plus un document illustré qu’un témoignage.

Tout son intérêt est la recontextualisation géostratégique du Pakistan dans le conflit qui a suivi les évènements du onze septembre 2001 et qui a fait de la région le terrain principal de la guerre contre le terrorisme.

C’est aussi à mes yeux un bel exemple de combat pour les droits des femmes.

Un ouvrage à lire, assurément.

Commenter  J’apprécie          200




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Christina Lamb (1438)Voir plus

Quiz Voir plus

Fantômes

Dans quelle pièce de W. Shakespeare le héros est confronté avec le spectre de son père ?

Le marchand de Venise
Richard II
Hamlet
Titus Andronicus

10 questions
125 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}