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Citations de Christine Maillard (85)


En tant que « spécification » du monde des dieux, [la Mère céleste] préside au mouvement du monde divin vers le monde humain, elle manifeste les dieux ; en tant que médiatrice, elle permet que s’opère le retour de l’homme vers la condition divine, en se faisant matrice pour la seconde naissance, naissance selon l’esprit.
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Eros et spiritualité ne sont plus dissociés mais apparaissent comme indissolublement liés : la Sophia sera conçue dans la Réponse à Job comme un Eros spirituel. C’est la fin d’une spiritualité purement logotique, qui conçoit un Eros inférieur voué au sacrifice pour qu’advienne un esprit débarrassé de la chair. La spiritualité féminine, Eros supérieur, se fait matrice pour accueillir et transformer l’énergie de l’Eros inférieur symbolisé par le Phallos.
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L’élément phallique, le pôle masculin, est présent aussi bien en la femme qu’en l’homme du fait de l’androgynie ontologique de l’être humain. C’est le pôle vital, celui de l’énergie chthonienne, qui est appelé phallique.
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Le sermon V met en présence non pas d’une polarité simplement binaire, où s’opposeraient les deux paradigmes masculin-sexuel-chthonien et féminin-spirituel-céleste, mais d’une structure quaternaire, où le masculin et le féminin ont chacun leur rapport au chthonien et au céleste, par l’expérience de la spiritualité et de la sexualité.
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Il s’agit pour [Jung] de révéler la face occultée dans la tradition occidentale du masculin et du féminin, en présentant l’image d’une mère céleste, porteuse d’une spiritualité spécifiquement féminine, et en « chthonisant » l’archétype masculin par son association au sexuel, dans l’image du Phallos.
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La spiritualité est elle aussi un daimôn, lieu de l’expérience des états célestes, solaires. L’originalité de la conception jungienne de l’esprit s’affirme dans cette démonisation du spirituel.
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Eros est double, à la fois vie et mort. La tendance désintégrante est elle aussi de nature érotique, c’est encore par Eros que la vie veut elle-même son propre déclin. Eros « luit en dévorant » (Sermon IV) et ce qu’il dévore, c’est la vie elle-même sous sa forme incarnée, « le vivant qui aspire à mourir dans la flamme ».
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L’interaction des deux principes opposés, chacun double (et formant ensemble une quaternité) est la condition de la coniunctio. Ce qui signifie, sur le plan éthique, que le bien périra de son propre mal s’il n’est pas fécondé et incité à se dépasser lui-même par l’échange avec le mal ; que la conscience s’atrophie de sa propre entropie si elle n’est pas confrontée à l’Ombre qui met en route la fonction transcendante. C’est dans cette mesure que tendre vers le bien est un mal.
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L’absence de liberté est le lot de ceux qui ne savent pas composer avec l’Ombre, ceux qu’effraie le commerce avec le Diable comme ceux qui une fois entrés en contact avec lui, restent prisonniers de ses liens.
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Destructeur, le Diable nous enseigne la destructivité, qui est à sa place là où il est nécessaire que quelque chose soit détruit.
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La thèse de Jung peut être résumée simplement ainsi : le mal est, avec autant d’autonomie relative que son contraire-complémentaire, le bien. Il n’est pas une absence de bien. Un summum bonum va nécessairement de pair avec un summum malum, le contraire d’un bien suprême est un mal tout aussi suprême […].
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Dans les doctrines traditionnelles, le ternaire constitue la première manifestation de l’unité primordiale. Ce ternaire est un binaire auquel est structurellement sur-ordonné un troisième terme qui fonde l’unité des deux premiers. Un tel ternaire repose sur le principe de la polarité et de la complémentarité de deux termes mis en relation par l’activité d’un troisième, dont la présence est la condition de possibilité de leur fonctionnement polaire. Cette polarité est alors conçue dans un tout autre sens que celui d’une antinomie : la présence du troisième terme évite toute perspective dualiste, et lie indissolublement l’Un et le Trois.
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Cette coexistence perpétuelle du cosmique et de l’individuel, du divin et de l’humain pensés ensemble inscrit la pensée de Jung dans la continuité de la tradition hermétique comme dans celle de la pensée indienne, où Ishvara, le Dieu suprême personnel et jîva, le principe d’énergie vitale individuel, sont comme les deux faces, objective et subjective, divine et humaine, de l’énergie du brahman-âtman. En des termes extrêmement semblables, la libido jungienne est ce principe d’énergie cosmique et individuelle.
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Abraxas est l’expression hypostasiée du principe de l’individuation universelle en ses deux aspects, séparatif et unitif.
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Savoir que le numineux qui inspire la crainte est également divin, tout aussi divin que celui qui inspire de l’amour, telle est selon Jung l’indispensable remise en question à laquelle doit se soumettre la conscience chrétienne, comme l’y invite d’ailleurs l’Ange de l’Apocalypse.
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Jung fera de Job le prototype de l’homme porteur d’une conscience supérieure parce qu’ayant accédé à la reconnaissance de l’ambivalence divine […]. Le mythe de Job est pour Jung celui de l’homme qui se charge lui-même du fardeau de l’ambivalence divine […].
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Le théomonisme du Soi, symbolisé dans les Sermons par l’Etoile, requiert d’être libéré de tous les dieux, mais après que l’on s’est affronté à eux. En dépit du paradoxe, l’homme polythéiste n’a d’autres dieux que le Soi.
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Seule l’authentique expérience religieuse définie comme « attention scrupuleuse accordée aux facteurs irrationnels de l’âme » peut préserver à la fois de l’identification à la conscience collective et de la dissolution dans l’inconscient collectif, de la mutilation monothéiste et du chaos polythéiste.
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Lorsque l’énantiodromie, l’inversion des tendances, se produit sur le plan collectif et que des peuples entiers sont saisis par les « puissances », il est trop tard. Il faut que la fureur des dieux se passe.
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Il n’y a pour Jung aucun mérite à «éviter le péché ». Car succomber au péché ou succomber au terrorisme d’un code moral qui enjoint d’y renoncer, c’est dans l’un et l’autre cas « succomber aux qualités du Plérôme, qui existent en tant que couples d’opposés ».
Pourtant, l’éthique polythéiste de la collision des devoirs ne consiste pas non plus en l’abandon chaotique et irresponsable de valeurs anciennes pour une adhésion inconditionnelle aux valeurs nouvelles. Ce ne serait là qu’une autre manière d’éviter la confrontation avec le contradictoire et l’incompatible. L’éthique polythéiste est une éthique de la conjonction alchimique de l’ancien et du nouveau, du conscient et de l’inconscient, du bien et du mal.
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