MBA ISC Paris - MBA Marketing management des industries du Luxe
Sur la rentrée littéraire, Anna avait son avis : grande lectrice, elle n'attendait plus rien de ces avalanches, qui deux fois l'an, se déclenchaient dans les librairies. Elle, qui aimait tant les livres, boudait les rentrées, leur préférait les périodes creuses, les mois dépourvus d'offices, décembre et juin, là où elle pouvait fureter à sa guise sur les étals des librairies vides de nouveautés et pleins de réassorts, elle préférait la sérénité au tumulte, elle picorait dans les livres, elle se laissait surprendre par la musicalité des premières phrases, la surprise de l'incipit, l'enchantement des dénouements.
Les assignés à résidence à l’année n’ont pas de résidence secondaire pour fuir Paris et l’épidémie, dans un exode bucolique. Ils ne connaissent pas cette tradition des temps troublés, pendant laquelle les classes aisées se retranchaient dans les campagnes et finissaient par revenir, après avoir envoyé en éclaireur celles que l’on appelait prosaïquement les « essayeuses », rétribuées pour s’assurer que la peste avait définitivement abandonné les villes.
Et lorsque le rideau de fer de l'hypermarché a été remonté, des familles entières sont entrées, par grappes vibrionnantes, dans la grande surface. A la différence d'une journée classique, les consommateurs sont venus avec leur progéniture au complet : la rentrée scolaire est l'un des rares instants où l'on peut avoir conscience du poids des familles dans la démographie nationale.
En fin de confinement, sur ce théâtre d’opérations d’un type très particulier, la bataille ne devra pas s’arrêter faute de combattants. Il y a vingt-cinq ans, "La Haine" avait été un avertissement. Récemment, "Les Misérables" auront
été un appel à l’aide, lancé depuis une cage d’escalier en flammes.
Plus que jamais, nos banlieues auront besoin de leurs soignants.
J'avais lu, dans le troisième chapitre de Manager le capital humain intitulé le team building, que de petites attentions régulières étaient à même de souder un staff. Les subordonnés, précisait l'auteur, un consultant en management américain, devaient être traités comme sa propre femme, la récompense sexuelle en moins.