Je ne suis jamais rentré dans ce livre qui raconte les aventures d'un ancien professeur qui en vient à travailler dans le rayon librairie d'une grande surface. C'est plutôt bien écrit, certes, et j'ai d'ailleurs relevé des phrases sympas, mais l'inconsistance des personnages secondaires et le fait que l'intrigue soit vraiment un prétexte n'aide guère à accrocher à cette fable qui a pourtant des choses à dire sur notre société.
J'en retire l'impression d'un livre ironique, inégal sur un sujet pourtant passionnant, les relations entre culture et société de consommation.
L'auteur en profite d'ailleurs pour se moquer de certains travers de notre vie culturelle, réglant sans doute au passage quelque comptes desquels nous n'avons pas toutes les clés.
Enfin, l'histoire d'amour du livre ne m'a pas du tout intéressé ni les passages en italiques qui lui sont liés.
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Sur la rentrée littéraire, Anna avait son avis : grande lectrice, elle n'attendait plus rien de ces avalanches, qui deux fois l'an, se déclenchaient dans les librairies. Elle, qui aimait tant les livres, boudait les rentrées, leur préférait les périodes creuses, les mois dépourvus d'offices, décembre et juin, là où elle pouvait fureter à sa guise sur les étals des librairies vides de nouveautés et pleins de réassorts, elle préférait la sérénité au tumulte, elle picorait dans les livres, elle se laissait surprendre par la musicalité des premières phrases, la surprise de l'incipit, l'enchantement des dénouements.
Et lorsque le rideau de fer de l'hypermarché a été remonté, des familles entières sont entrées, par grappes vibrionnantes, dans la grande surface. A la différence d'une journée classique, les consommateurs sont venus avec leur progéniture au complet : la rentrée scolaire est l'un des rares instants où l'on peut avoir conscience du poids des familles dans la démographie nationale.
J'avais lu, dans le troisième chapitre de Manager le capital humain intitulé le team building, que de petites attentions régulières étaient à même de souder un staff. Les subordonnés, précisait l'auteur, un consultant en management américain, devaient être traités comme sa propre femme, la récompense sexuelle en moins.
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