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3.4/5 (sur 43 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Genève , 1967
Biographie :

Christophe Schriber est un écrivain suisse vivant à Genève.

Il a grandi au sein d’une famille nombreuse. Grand voyageur, polyglotte, sportif, touche-à-tout et curieux, il aime la diversité et les imprévus. À seize ans, il est parti vivre dans une famille américaine dans le Vermont.

Il a commencé à écrire par envie de faire rire puis, après un grave accident de la route, par nécessité.

À côté de ses études, puis de son travail, il a collaboré à la réalisation de courts métrages, fait des mises en scène, écrit cinq scénarios en collaboration avec Kristine Greenaway, une écrivaine canadienne, et accompagné des écrivains dans leurs projets d’écriture.

En 2001, il a publié son premier roman, "Saboteur", qui a été classé par "Le Temps" dans les best-sellers de l’été en Suisse.

Dans son roman "Charlie va bien, ne t’inquiète pas" (2020), Christophe Schriber nous présente son alter ego, un auteur décalé et cynique, qui voit soudain sa vie prendre une tournure qu’il n’avait pas prévue.

Passionné d'histoire et de cinéma, il est un fan inconditionnel de Tom Wolfe.

son site : https://christophe-schriber.org/
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
J’étais surpris d’entendre que ma vie était excitante. Jusqu’ici, je l’avais toujours trouvée terne et sans intérêt. C’était bien pour cela que j’avais commencé à écrire. L’écriture me permettait de faire abstraction de ma personne, de sortir de moi et de me projeter dans une réalité sublimée. Comme beaucoup de grands écrivains d’ailleurs : Proust a passé une grande partie de sa vie au lit à écrire La Recherche. Heureusement, il y avait aussi des écrivains aux vies palpitantes, tels que Malraux, Steinbeck ou Tom Wolfe.J’avais trop longtemps appartenu à la catégorie des Proust, cultivant la tristesse dans l’espoir qu’elle soit fertile. Aujourd’hui cependant, j’étais entré en action, je m’étais libéré. Sartre disait que les Français n’avaient jamais été aussi libres que sous l’Occupation. C’est quand on est le moins libre dans les faits que la liberté se développe le mieux en nous.
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Je me suis assis sur un gros caillou et j'ai contemplé la rivière aux reflets argentés couler sous le pont, avant d'aller se perdre dans une forêt de feuillus multicolore. Le silence assourdissant de l'eau qui se frayait un chemin à travers une nature brute aux contrastes parfaits était splendide, féerique. Lorsque je fermais les yeux, j'avais l'étrange impression de me dissoudre dans les éléments, comme absorbé par la nature. J'ai alors compris pourquoi Louise venait se réfugier ici quand le monde la submergeait. La terre apaise. Quand les hommes s'agitent, la terre apaise, ramène l'esprit troublé à l'essentiel et permet au commun des mortels de voir plus clair à travers les flots tumultueux de l'existence.
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Un message. Je dois m’absenter quelque temps, Charlie est chez une amie.Je t’aime. Lou PS Charlie va bien, ne t’inquiète pas  Je suis resté figé, complètement abasourdi, le regard fixé sur ces mots étranges, griffonnés à la va-vite au dos d’une enveloppe usagée.
Si l’information était simple, le sens était obscur. J’avais beau le lire et le relire des dizaines de fois, je n’arrivais pas à aller au-delà des mots, de leur signification première, j’étais incapable de percevoir la vérité que cet assemblage de graphèmes recelait.D’abord ce « Je dois ». Était-ce une façon de parler ou était-elle réellement obligée
de s’absenter ? Et si oui, pour quelle raison ? Quoi qu’il en soit, ça devait être sacrément urgent puisqu’elle n’avait même pas eu le temps de me prévenir. Ensuite il y avait ce « quelque temps » que je trouvais des plus vagues. Quelque temps ça pouvait aussi bien dire quelques jours que quelques semaines, voire quelques mois. Ou pire : le temps que les choses se tassent. Mais quelles choses ? Si nous étions en crise, j’aurais apprécié qu’elle m’en informe.
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Décidément, le décalage entre ce qui est visible et la réalité des choses m’étonnerait toujours dans ce pays. Et cette maison, qui dégageait un certain prestige mais dont l’état de délabrement sautait aux yeux dès qu’on s’en approchait, était emblématique de cette superficialité. Le citoyen américain m’apparaissait comme un enfant Décidément, le décalage entre ce qui est visible et la réalité des choses m’étonnerait toujours dans ce pays. Et cette maison, qui dégageait un certain prestige mais dont l’état de délabrement sautait aux yeux dès qu’on s’en approchait, était emblématique de cette superficialité. Le citoyen américain m’apparaissait comme un enfant Décidément, le décalage entre ce qui est visible et la réalité des choses m’étonnerait toujours dans ce pays. Et cette maison, qui dégageait un certain prestige mais dont l’état de délabrement sautait aux yeux dès qu’on s’en approchait, était emblématique de cette superficialité. Le citoyen américain m’apparaissait comme un enfant préférant la crème chantilly aux boules de glaces au fond de sa coupe.
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Je haïssais Louise de m’avoir fait croire que j’aimais une femme qu’elle n’était pas. Elle m’avait fait rêver et aujourd’hui je découvrais que ce rêve n’était que du toc, du carton-pâte, de la crème chantilly. À part Charlie, je ne savais plus ce qui était vrai ou faux dans notre relation. Je me haïssais d’avoir été si naïf. Et si j’étais honnête avec moi-même, je devais admettre que mon activité littéraire était très certainement à l’origine de cette situation.
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Louise y exprimait le désir de s’ouvrir à moi, d’être plus vraie, de ne plus vivre dans le mensonge. Dans une autre, elle me reprochait de ne pas être authentique, d’écrire des textes présomptueux et abscons qui ne reflétaient pas ma personnalité. Dans la troisième, elle regrettait de m’avoir rencontré dans ces circonstances. Je n’avais pas le souvenir d’avoir reçu ces lettres. Et pour cause, elle ne les avait pas envoyées, ce que j’avais sous les yeux étaient des originaux. J’étais abasourdi. Ces lettres étaient surréalistes. Et lacunaires ! Car si Louise semblait clairement vouloir me dire quelque chose, elle restait vague et tournait autour du pot. Et moi qui croyais que notre couple allait bien…Il y avait encore un pendentif en forme de cœur. En l’ouvrant, j’ai découvert sur le cœur de droite, une gravure : « Love, Taylor Young – 2002 ». Sur le cœur de gauche, Louise et un garçon posaient sur un fond bleu, un halo de lumière autour de leurs têtes.
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Mon impuissance s’est transformée en colère et je me suis mis à balancer des objets et à taper dans les murs. Mais rapidement, au lieu de me détruire et de démonter l’appartement, je suis monté pédaler. D’abord lentement, puis plus vite. J’ai toujours aimé le vélo. Au début, les neurones s’agitent et on mouline autant dans la tête qu’avec les jambes, mais quand l’effort devient insupportable, le cerveau se met sur pause et la colère s’estompe. Après une heure, trempé, les cuisses en feu et la gorge desséchée, je me suis allongé sur un tapis de yoga et j’ai fermé les yeux.De longues minutes. Une demi-heure peut-être.Quand je les ai rouverts, je voyais clair. Louise ne m’avait pas quitté. Il s’était passé quelque chose.
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Elle était aussi canon qu’un mannequin de quarante ans. Il était leurré. Toutes ces années, chaque fois qu’il avait pensé à elle, c’était des images de la plantureuse baby-sitter qui l’avait dépucelé qui surgissaient sur son écran interne lui faisant oublier la psychorigide qui ne supportait pas la contrariété et qui s’énervait quand il mangeait mal ou ne lui obéissait pas sur-le-champ. Et quand le petit garçon qu’il était finissait par lui obéir, consciente d’avoir été trop dure avec lui, elle le serrait dans ses bras et le couvrait de câlins. Ces derniers semblaient avoir laissé plus de traces dans son cerveau que ses sautes d’humeur.
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La vérité, c’est qu’il n’avait jamais accepté que j’écrive des romans. Quant à mes textes, il les trouvait démagogiques et vulgaires. Je n’en faisais pas grand cas puisque je savais qu’il n’en avait lu aucun. Il les connaissait à travers les critiques que ma mère lui avait mises sous les yeux. Sa culture littéraire se limitait à Pagnol et à Proust, deux auteurs qu’il avait lus en versions abrégées pour séduire ma mère qui, elle, connaissait Proust comme certains les résultats sportifs. Imaginez : elle avait lu trois fois À la recherche du temps perdu. Et ils voudraient que je sois médecin ?
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Les taches de sang éclaboussant rarement les criminels en cols blancs, il est plus difficile pour le public et le commun des mortels de les voir comme tels. Il était peut-être là, le problème. Car quels que soient nos actes, ils finissent toujours par affecter l’humain. Je me souvenais de Bernard Madoff. Son escroquerie, en apparence purement financière, avait fait plonger plusieurs associations caritatives s’occupant d’enfants aveugles ou de handicapés, et avait poussé au suicide des retraités qui s’étaient retrouvés sur la paille du jour au lendemain.
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