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Citation de Cielvariable


Le lendemain, Louise ne travaillait pas mais elle se leva quand même tôt. Elle alla acheter les journaux qui ne lui apprirent pas grand-chose de plus on poursuivait l'enquête, on croyait à un crime de sadique, l'autopsie avait révélé que la jeune femme avait été mutilée sexuellement après avoir été étranglée. Un éminent psychiatre déclarait que les mutilations infligées à la victime indiquaient qu'on avait affaire à un psychopathe ; un individu probablement impuissant que sa carence avait exacerbé. Le cas n'était pas sans rappeler celui de l'étrangleur de Boston. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il allait répéter son geste ; le meurtre pouvait être un instant de délire dans sa vie. Un instant unique. On signalait aussi qu'il était possible que l'auteur du meurtre de Jeanne Lesboens ait récidivé, deux ans plus tard, les mutilations étant étrangement similaires.

On ne l'avouait pas franchement mais les paris étaient ouverts ; certaines personnes croyaient que les autorités policières étaient beaucoup plus fortes qu'on ne le pensait et que le meurtrier serait arrêté sous peu, certaines personnes étaient persuadées que l'assassin coulerait des jours heureux sans être inquiété et certaines étaient sans opinion.

Parce qu'elle était d'humeur joyeuse ce matin-là, Louise décida de porter le quotidien à son voisin. Auparavant elle déjeuna. Le déjeuner était pour la jeune femme un moment privilégié : on pouvait en profiter pleinement parce qu'il n'était rien arrivé de fâcheux, encore, dans la journée.

C'était aussi un grand moment d'intimité avec Mozart et Rose qui déjeunaient avec elle. Beaucoup de chats aiment les omelettes au jambon et au fromage. Ils grimpaient sur la table de la cuisine et mangeaient à ses côtés en ronronnant. Louise aurait adoré ronronner, cela semblait si agréable. Elle miaulait pour se faire comprendre de ses chats mais elle ne réussissait pas à ronronner. N'est pas chat qui veut. Elle se fit le plaisir de ne pas laver la vaisselle tout de suite. Elle s'alluma une cigarette--ce qui lui arrivait rarement--, la fuma en buvant son café instantané, elle chercha psychopathe dans le dictionnaire et l'explication lui parut bien succincte. Elle éteignit sa cigarette, mit le cendrier dans l'évier de la cuisine, troqua ses pantoufles contre des souliers et sortit.

Son voisin parut plus qu'heureux de la voir. Il n'avait pas déjeuné mais il n'avait pas faim et prendrait seulement un café, Si elle voulait bien l'accompagner

« Pourquoi pas ? »fit Louise.

« Alors quelles nouvelles ?

--Rien. Ils savent pas ? Qu'est-ce que ça veut dire psychopathe ? »

Il haussa les sourcils

« C'est écrit dans le journal ?

--Ouais. Ça veut dire quoi ?

--Pourquoi tu me demandes ça ?

--J'sais pas, tu lis tellement, tu dois savoir ce que ça veut dire.

--C'est quelqu'un qui est atteint de troubles mentaux.

- Ah! »

Louise avait l'air déçu. Roland releva la tête, il avait parcouru l'article du quotidien.

«Je ne trouve pas ça lumineux comme explication. Je me demande même si l’entrevue avec le psychiatre n'est pas fictive. »

Louise était fort étonnée :

« Pourquoi ils l'auraient inventée ? »

Roland sourit.

« Ne m'écoute pas, je dis n’importe quoi »
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