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3.62/5 (sur 38 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Claire Carabas est auteur d'un premier roman, "Ce que murmure la mer" (2017), réécriture du conte "La petite sirène" de Hans Christian Andersen.

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Son sang éclaboussa mes jambes. Ma peau devint collante, mes muscles se soudèrent. Je tombai sur le pont. Pas de douleur cette fois mais un flux de puissance alors que mes jambes se muaient en une nouvelle queue. Une queue longue, noire et épaisse, une queue de murène, pareille à celle que j'avais vue à la sorcière des mers. Une once de glace ondula sous ma peau et la douleur, dans mon coeur, s'engourdit un peu.
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Depuis la nuit des temps, les légendes de ma glorieuse famille fascinent tous ceux qui les écoutent. Personne, même sur la terre, ne peut ignorer notre nom. Notre puissance s'étend jusqu'aux profondeurs qui vous resteront à jamais inconnues et sur des immensités que vous ne savez pas imaginer. Je garde les clefs de ces mondes. J'en connais les secrets. Je veille sur tous les trésors qui y ont sombré. Je nage au-dessus de mers de pierreries, de perles et d'or.
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Je suis le roi des océans. Je règne sur toutes les étendues connues. Jusque dans les plus grandes failles, on respecte mon nom. Ma puissance s'étend dans les moindres crevasses mais au-delà des mers s'achève ma protection. J'ai compris que tu t'entichais des légendes de la terre. J'aurais dû plus tôt étouffer cette inclination. La terre est dangereuse. Tu ne dois pas y aller. Tu ne dois pas chercher à rencontrer les hommes.
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Quel choix me restait-il ? Retourner au fond de la mer et implorer le pardon de mon père. Et si je n'étais pas bannie, reconnaître que le monde des hommes n'était pas pour moi et que j'avais eu tort d'aller à sa rencontre. Le renier ? Effacer ? Non je ne pouvais pas. Je ne voulais pas effacer ce qui me faisait vivante. Même décadenassée, ma chambre ressemblerait toujours à une prison. Me contenter de rêver au mélange si léger que font l'eau et l'air ? Raconter la clarté du jour à des petites sirènes qui ne la verraient jamais ? Continuer cette course entre le bateau et moi seulement dans mes rêves ? Ne plus rire ? Ce destin me semblait fatal. Alors ?
Quelle envie me restait-il ? L'envie de le suivre sur terre. L'envie de braver ces barrières comme il avait su, lui, braver la tempête. C'était ça, l'intuition primitive, enfermée et polie, depuis des années, au fond de moi, comme la perle d'une huître. C'était un sort qui m'était jeté depuis que j'étais petite. Je savais comment faire.
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Il y a, sur chaque côte de la terre, une femme qui chante et qui pleure l'absent. Ce chant m'attire, irrépressiblement. Je m'approche des femmes. Je n'ai pas peur qu'elles me voient. Elles sont toutes à leur chant. Rien ne les distrait de leur peine. Ni le soleil qui sautille sur les vagues, ni la nuit qui les berce dans son velours, ni même les sirènes. Leurs larmes se déversent dans la mer. Moi, j'ai tant pleuré déjà ! Alors, gare à moi si je les écoute trop. La nostalgie me prend. Je me sens presque humaine.
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J'avais de bonnes raisons de devenir marin. La colère contre les fortunes de mer me tenait. Je les combattais sur les mers. La navigation était souvent douloureuse et bien souvent, quand les vents se faisaient contraires, je l'avais en horreur. Je me demandais : pourquoi on prend la mer ? Pourquoi s'inflige-t-on ça quand on n'a pas un père à venger ? Je ne crois pas au surnaturel, mais là, au fond du désespoir, des pensées m’effleurent sans que je ne parvienne à leur donner du corps.
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Et quand je rencontre quelqu'un qui sort un peu des clous, c'est moi que je vois. C'est nous tous, pas vraiment responsables de ce qu'on est. Nous tous qui avons juste besoin d'une main tendue.
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Les saletés s'écartèrent comme une bulle qu'on souffle et elle m'apparut. Elle ressemblait à une vieille folle assise sur un tas d'immondices. Elle grattait des coquilles d'huitres avec ses dents, croquait des pattes de crabes et en suçait la chair. Elle cracha des débris de coquille. Elle emprisonna des particules dans sa main griffue, tachée de noir, les libéra. Les corpuscules s'élevèrent et dessinèrent des petits mondes dans l'épaisseur de l'eau. De la pointe de son ongle, elle créa un tourbillon qui éleva les débris, et les entraîna dans une ronde. Elle les regarda danser en souriant puis les écrasa dans son poing. Elle éclata d'un rire funèbre.

Ma tête se faisait lourde. Je tremblai jusqu'à la queue. J'avançai pourtant devant la sorcière. Elle battit des mains :

- Approche ! Approche-toi, que je te vois ! Quelle trop tendre enfant !
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Ce que j'ai donné : mes jambes, et ma voix, et l'estime des miens, n'est-ce rien tout cela ?
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Longtemps, il n'y a rien. Juste la mer, la mer, dans toute sa superbe, la mer en majesté, la mer, belle à en pleurer. Et puis, un sillage d'écume craquelle la surface comme si une créature en frôlait l'envers. Elle dessine un long sillon que le soleil colore de sa lumière. Elle reste en contre-jour. Je cligne des yeux pour mieux voir. Je poursuis sa trajectoire.
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