AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Claire Norton (1053)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Celle que je suis

Énorme coup de cœur.

À peine ouvert, j’ai su que j’allais traverser une rivière d’émotions avec ce livre.



Violences conjugales, emprise, honte, peur, culpabilité, impuissance, voilà le quotidien de Valentine qui depuis quinze ans essuie les coups et les brimades de son mari. Ses seuls refuges, son mi temps à la librairie, les livres ses seuls amis, son carnet intime son exutoire, et puis surtout son fils Nathan, six ans. Petit bonhomme ultra sensible qui entend, qui voit les bleus sur le visage de sa mère. Pour ce petit bonhomme tétanisé, il y a son pouce qui le rassure quand Picotin son doudou n’est pas à portée et Flocon son hamster qu’il protège et caresse de toute sa douceur. Il rêve d’être un aigle et d’emmener sa maman loin de ce monde si laid.

Pour ces deux écorchés, il y a aussi depuis peu, leurs nouveaux voisins, Suzette et Guy qui sont cette petite lumière que j’appelle la résilience que tout être plongé dans les ténèbres mérite d’apercevoir.



Celle que je suis est un très grand livre qui se voit et se ressent, tel un film dramatique. Les images affluent et réveillent l’empathie. L’auteure dresse un portrait très authentique de l’univers d’une femme sous l’emprise d’un homme violent. Elle dissèque la psychologie sous tous les contours. Parfois Valentine m’a perdue ne comprenant que peu pourquoi il lui est si difficile de partir. La nausée est proche par rapport à Nathan qui subit les dommages collatéraux. Valentine l’aime plus que tout mais elle reste enlisée avec peu de force de sortir son fils de cet enfer. Le monde extérieur est très fidèle à la réalité. On voit mais on se tait. Ce ne sont pas nos affaires diront les voisins du haut.



La quatrième de couverture dit juste, c’est un véritable page-turner ce roman. Débordant d’émotions, d’empathie et de rage. Les heures défilent et on veut encore lire un chapitre, puis un autre. Comment va se finir cette histoire ? Valentine va t’elle s’en sortir ?
Commenter  J’apprécie          13119
Le sens de nos pas

On côtoie tous un jour ou l’autre la vieillesse. On pavoise du haut de nos vingt ans le cœur fermé devant ces vieux qui ne parlent plus. Claire Norton à travers ce roman nous plonge dans les pensées d’Auguste, quatre-vingt cinq ans. Il a accueilli dans sa humble maison chargée de souvenirs, son fils Simon et sa bru Nathalie alias Cruela. Le couple n’a que faire d’Auguste, le traitant tantôt avec indifférence tantôt comme un rebut. Ils s’imaginent quoi ces deux-là ? Que le vieux est sénile et dépourvu de sentiments ? Juste bon pour un aller sans retour dans un EHPAD ? Voilà tout le talent de Claire. Elle nous place dans le cœur de ce brave homme qui souffre en silence. Il a perdu son épouse aimée, Jeanne, puis son chien Bounty, son fils n’est plus cet enfant complice qu’il a connu dans son enfance, il est froid, distant, indifférent. Pauvre Auguste. On ne s’imagine pas qu’un vieux qui marche clopin-clopant, qui ne parle plus, on ne s’imagine pas combien ça peut pleurer.



Je vous parle d’entrée de jeu d’Auguste car ce bonhomme m’a beaucoup touchée. Il est ce père, ce grand-père qui fut le nôtre, aimant, courageux, complice. On ne peut qu’être ému devant cette grise réalité où vieux et jeunes peinent à se comprendre et à se souvenir du bon vieux temps.



Il y a pourtant cette gamine, Philomène, perdue depuis que sa mère est tragiquement décédée deux mois plus tôt. Sa mère lui manque et elle s’est mis en tête de trouver des réponses sur son accident.



Le sens de nos pas est un roman bien différent des trois autres précédents de Claire. Une double fugue, une rencontre intergénérationnelle, la résilience en bandoulière, le duo insolite va voyager quelques jours pour approcher la mort qui n’aura jamais été aussi vivante qu’ici.



Philomène s’attache très vite à Auguste et le bonhomme sera heureux d’avoir rencontré cette ado espiègle qui « le regarde comme un être vivant, pas comme un vieux grabataire arrivé en bout de course ».



Pas de coup de cœur pour Le sens de nos pas qui s’apparente davantage à une plaidoirie philosophique, éthique et existentielle sur nombreux sujets tels que l’euthanasie, la vieillesse, le deuil. Plusieurs fois, j’ai eu envie de lire un cri du cœur, que les personnages secondaires se réveillent de leur léthargie. Simon, le fils d’Auguste qui traîne la patte à aimer son père et à lui chanter, Benoît, le père de Philomène qui aurait dû remplacer Auguste auprès de sa fille dans sa quête de sens. Puis d’autres personnages qui m’ont semblé piqué à la providence, sortis d’une pochette surprise.



Impossible pourtant de ne pas respecter ce quatrième livre de Claire Norton qui malgré mes bémols montre une fois encore son talent de conteuse au cœur tendre et pétri d’humanité.



Merci beaucoup à Babelio et les éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une opération masse critique privilégiée.
Commenter  J’apprécie          11715
Le sens de nos pas

Ayant bien aimé « Celle que je suis », pour lequel Claire Norton a récemment remporté le Grand Prix des Lecteurs Pocket, je me suis attaqué à son dernier roman en date, qui relate la rencontre improbable entre Auguste, 85 ans, et Philomène, 15 ans.



Le premier a perdu son épouse, Jeanne, puis son chien Bounty, et vient d’apprendre qu’un cancer ne lui laisse que peu de temps à vivre. Pour couronner le tout, sa belle-fille cherche à l’éjecter de sa propre maison en le plaçant dans une maison de repos.



La seconde personne dont nous suivons les pas a 70 ans de moins, mais vient de perdre sa mère dans un tragique accident de la route qui laisse pas mal de questions en suspens.



Tous deux décident de fuguer : l’un pour réparer une erreur du passé et l’autre pour aller chercher des réponses sur le lieu du drame.



« Le sens de nos pas » est donc le récit d’une rencontre intergénérationnelle entre deux belles personnes qui se situent aux extrémités du cycle de la vie, l’une au printemps, l’autre en hiver. Une histoire d’amitié et de résilience entre deux êtres que tout oppose, mais qui vont s’apprivoiser et se lier au fil des pages de ce voyage parsemé de douleurs et de bonheurs. Une quête de vérité et un passage de témoin terriblement touchant entre ce vieux rebut de la société et cette gamine qui doit encore tout apprendre de la vie… « Ah, tu verras quand tu seras grande… »



« Le sens de nos pas » ce sont tout d’abord deux personnages terriblement attachants. L’un veuf, terriblement seul et condamné par une terrible maladie qui ne lui laisse aucun espoir, qui souffre en silence, à l’écart de la société. L’autre, espiègle et pétante d’énergie, mais également cabossée par la vie malgré son jeune âge.



« Le sens de nos pas » c’est ensuite une belle histoire d’entraide, particulièrement émouvante et tout de même positive malgré de nombreux sujets difficiles abordés, tels que la mort, la vieillesse, la maladie, les soins palliatifs, l’euthanasie et le deuil. Des thèmes qui avaient tout pour plomber ce récit qui s’avère néanmoins lumineux et profondément humain, à l’image de ces deux personnages qui partagent leurs premières et leurs dernières fois au fil de ce périple commun et extrêmement bouleversant.



Malgré un hasard qui fait parfois un peu trop bien les choses, ce récit qui fait beaucoup de bien tout en générant des larmes, invite à réfléchir au sens de la vie tout en rendant hommage à la sagesse et au bon sens de nos aînés…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          1154
Malgré nous

Même en amitié, les coups de foudre surviennent. C’est ce qui arrive à Théo, treize ans, parti en colonie quand il fait la connaissance de Maxime et de Julien. Un lien plus fort que tout se noue entre les trois adolescents. Lorsqu’un incendie surgit dans l’auberge qui les abrite, les trois compères mettront leur vie en péril pour sauver leur ami avant eux-mêmes. Depuis ce jour, une amitié indescriptible unit Théo, Maxime et Julien.



Adulte, Théo est désormais marié à Marine et père de Julie quatre ans. Maxime a épousé Aurelie et Julien est le célibataire tombeur de cœurs.

Engoncé dans une situation professionnelle compliquée, Théo finit par craquer et s’enfonce dans le burn-out. Devenu une larve humaine, il refuse toute aide, ni celle de Marine ni de ses amis. Il s’éteint à petit feu.

Son épouse est bien embêtée, elle doit se rendre pour son travail de styliste au Brésil et elle s’inquiète pour Théo et Julie. À contre cœur, elle s’envole pour Rio. Au retour, c’est le drame, l’avion Rio-Paris disparaît en mer. On dénombrera 228 victimes.

Le choc est rude pour Théo du haut de sa léthargie et dépression. Mais ce n’est rien face à ce qui l’attend quelques jours plus tard... Marine n’aurait jamais embarqué dans l’avion...



Un roman totalement addictif qui m’aura embarquée dés le départ. On suit de près les ravages du burn-out dans le couple de Théo, jusqu’à l’effondrement de sa vie sentimentale tronquée.

Ce roman dans sa construction inattendue et palpitante est surtout un hymne à l’amitié qui prend tout son sens à la fin du livre. Il ouvre le ballet sur ce trio d’amis et s’achève en apothéose sur cette ritournelle de l’Everest. Entre le début et la fin, c’est un excellent page-turner, sans hémoglobine ni violence, juste la rage d’un homme d’avoir été manipulé et qui cherchera des réponses qui jamais n’en seront. J’ai tout aimé dans ce livre y compris cette analogie astucieuse de l’auteure d’y insérer un chien abandonné au pire moment de la vie de Théo. L’écriture est fluide et attrayante, le suspens est sans temps mort, les messages sur le deuil, sur la reconstruction, sur l’amitié y sont bien transcrits. Un roman d’une efficacité redoutable.
Commenter  J’apprécie          10120
En ton âme et conscience...

Encore un très beau roman de Claire Norton. « En ton âme et conscience » étant son tout premier roman. « Malgré nous » avait été un énorme coup de cœur. Et je me réjouis de poursuivre avec son tout dernier roman : Ces petits riens qui nous animent.



Ethan est âgé d’une dizaine d’années lorsque sa sœur Kirzie est enlevée sous ses yeux en Floride. Des années plus tard, Ethan reste marqué et rongé par la culpabilité. Sa sœur n’a jamais été retrouvée. Lorsqu’au sein de son hôpital, un jeune garçon lui parle de sa sœur et lui propose un étrange défi, les croyances d’Ethan sont mises à rude épreuve.



Claire Norton nous propose un roman très particulier, un rien fantastique mais restant tout à fait crédible, elle se penche sur ces êtres dans le coma, ceux qui n’en reviennent pas indemnes. Elle dresse aussi le portrait en filigrane de plusieurs personnages. Suzanne qui veille sur son jeune fils dans le coma, Angie, une femme trompée qui ne peut enfanter, Summer une jeune femme en cavale. Ces personnages n’ont aucun rapport à première vue entre eux et pourtant chacun va s’insinuer dans la vie de chacun de manière sensible et finaude.



Ce roman aurait presque été un coup de cœur tant je me sentais bien dans cette histoire.

Mes bémols vont sur quelques longueurs milieu du livre et une déception sur le devenir de la sœur d’Ethan ainsi que l’absence de révélations sur sa vie. L’auteure s’est davantage penchée sur l’après vie et les liens qui se tissent de part et d’autre. J’aurai préféré m’attarder sur Ethan et sa sœur mais bon, l’ensemble est tellement agréable à lire que je n’en garde nulle frustration. Il y a un petit quelque chose ici des premiers livres de Musso. Ça fait tellement de bien de lire un thriller avec de bons sentiments et de la tendresse en prime.
Commenter  J’apprécie          991
Celle que je suis

Valentine Ravier travaille à temps partiel dans le rayon librairie d’une grande surface à Verdun et pourrait être heureuse avec son fils Nathan, âgé de six ans, si elle ne vivait pas constamment dans la peur… car Valentine est une femme battue, victime d’un mari violent, jaloux et possessif. L’arrivée d’un charmant couple de retraités dans l’appartement voisin va cependant vite constituer une petite lueur d’espoir au cœur de cet enfer conjugal. Une belle amitié qui va lui permettre de confier ses doutes et ses angoisses…en espérant que son bourreau ne le découvre jamais !



En abordant les violences conjugales, Claire Norton s’attaque à un sujet très douloureux. Il y a d’une part cette descente aux enfers dans le quotidien de cette femme humiliée et battue, qui vit sous l’emprise d’un homme violent en tentant d’en cacher les stigmates en portant du maquillage, des lunettes sombres et des foulards. Il y a ensuite ce pauvre gamin, victime collatérale de ce monstre, qui se réfugie auprès de son doudou Picotin et de son hamster Flocon chaque fois que Valentine essuie les coups et les brimades de son mari. Au fil des pages, l’auteure nous plonge au cœur de cette spirale infernale, partageant la peur, la honte, l’impuissance et même la culpabilité de ces deux écorchés vifs.



Un roman coup de poing bouleversant et une grosse pensée pour toutes ces femmes battues…surtout en cette période de COVID où elles se retrouvent confinées avec leurs bourreaux !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          950
Ces petits riens qui nous animent...

Dernier roman de Claire Norton et je suis ravie d’avoir lu cette si jolie histoire. Juste parfaite pour l’été, les pieds en éventails, sous le soleil à l’ombre d’un arbre.



C’est une histoire où les coïncidences n’ont qu’à bien se tenir. Le destin a ici son mot à dire et il a bien décidé de mettre son grain de sel dans la vie de gens cabossés qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais voilà...



Nicolas, Alexandre et Aude ne se connaissent pas encore. Alexandre vient de se faire quitter par son ami car Alexandre n’ose informer ses parents trop rigides de son homosexualité. Aude vient de surprendre son mari en plein débat avec son ex secrétaire. Nicolas promène son chien Hannibal dans le parc où tous trois vont assister à une tentative de suicide d’une jeune fille esseulée, Charlène.



Concernés devant cette scène, ils vont tous trois essayer de raisonner la jeune fille qui va progressivement faire chambouler leur routine.



Il y a dans ce roman un petit goût de Ensemble c’est tout d’Anna Gavalda. Les personnages se ressemblent, se complètent et rendent ensemble symboliques la solidarité, l’amitié, la tendresse, l’humanité. D’une rencontre fortuite va se construire des liens qui vont métamorphoser leur vie jusqu’à lors.



Il y a beaucoup de vie dans ce roman. Une jolie brise qui danse cœur contre cœur. Une histoire qui fait du bien, fait sourire, rappelle combien il peut être riche d’aider l’autre pour s’aider soi-même, combien on peut être fier de tous ces petits riens qui nous animent.



Une très belle lecture qui pourrait en refroidir peut-être certains pour les quelques clichés ou séduire d’autres comme moi pour les nombreuses valeurs véhiculées dans ce livre.

Commenter  J’apprécie          9115
Celle que je suis

J ai lu ce livre en deux jours, et lorsque je devais m interrompre pour continuer dans la vraie vie, c était vraiment compliqué.



C est l histoire de Valentine, une jeune femme mariée à un homme violent qui l'empêche de sortir, est d une jalousie maladive et en proie à des colères qu il n arrive pas a maîtriser. Ils ont un enfant de 6 ans, qui bien malgré lui, se trouvenm plongé au cœur des conflits, de la violence verbale, psychologique et physique que subit sa maman au quotidien.



Un rayon de soleil va traverser la vie de se duo, c est le couple de personnes âgées qui vient d emménager en face de leur appartement : Guy et Suzette. En cachette, la mère et son enfant passent les fins d après midi chez eux après l école, pour construire des maquettes, manger des gourmandises, et échanger. Suzette n est pas dupe et comprend assez rapidement le calvaire de Valentine. Mais que faire ? Comment aider une personne qui a éteint en elle tout espoir de partir, et qui se laisse mourir à petit feu ?



Ce roman soulève bien des choses concernant la violence conjugale. En premier lieu, l impact que cela a sur les enfants. Il est rare que ce thème soit abordé en littérature, et il est intelligent de mettre en exergue la douleur de l être qui est là, n a rien demandé à personne, et souffre. Il est grand temps que les choses évoluent au niveau de la justice, que cette dernière finisse par entendre que souvent, ces mamans restent pour leur enfant. Parce qu il est clair et évident que le mari de vengera. Et si ce n est pas en cherchant à dénigrer son ex auprès de l enfant qui sera entre deux chaises une semaine sur deux, cela sera en la traquant, quoi qu il se passe et en l empêchant de se reconstruire. Combien de témoignages de femmes qui ont déposé plainte ou main courante pour finalement que rien ne se passe et que cela soit classé sans suite ? Et si cet homme violent, n ayant plus la maman comme punching ball, détournait sa violence sur l'enfant et que personne ne soit là pour intervenir ? Qu est ce que le cœur d une maman peut bien ressentir à l idée que son bourreau fasse de même avec la chair de sa chair, quand son corps à elle a enregistré chaque coup, et son cerveau chaque insulte, chaque rabaissement, chaque humiliation ? Alors, elles restent. Parce qu il n y a pas d autre choix plausible. Parce qu entre la peste et le choléra, c est impossible de trancher.



Et puis, il y a la peur des représailles. Comme l antilope qui n arrive plus à esquisser le moindre mouvement lorsqu elle évalue ses chances de s en sortir face à un lion. Son corps s anesthésie déjà pour ne pas ressentir la morsure fatale qui l immobilisera à jamais. La femme non plus, ne cherche plus à s en sortir. Alors, elle puise en elle le courage nécessaire pour poursuivre le quotidien de façon normale, pour sauver les apparences. Elle endort ses rêves, étouffe son instinct de fuite et attend que cela passe.



L auteure soulève la question de l entourage qui ne comprend pas. Elle explique qu il y a deux mondes, celui des femmes qui vivent sans se poser de question sur leur couple, et celles qui vivent de la violence conjugale. Et effectivement, tant qu on ne l a pas pleinement vécu, on peut difficilement comprendre ce qui pousse des femmes douées de raison, d intelligence, d'éducation, à rester avec quelqu'un capable de vous envoyer un coup de poing pour une futilité, quelqu un qui vous insulte, vous domine et fait de vous sa prisonnière. Il existe une sorte de sororité entre les victimes, ou celles qui sont passées par là il y a longtemps et s en sont sorties. Une compréhension de l indicible, une complicité dans le malheur qui aide à balayer les nombreux "Si elles restent, c'est qu elles aiment ça" (phrase que j'ai moi même entendue il y a des années de cela, par le père d une amie de l époque qui visiblement n avait rien compris au sujet délicat qu il abordait en plein repas, portant des bouchées à ses lèvres en s erigeant en gourou qui avait compris l éternel problème de ces femmes, qui évidemment ne pouvaient qu aimer cela pour rester). Et malheureusement ces discours perdurent.



On entend aussi l impuissance du couple avec leur ado d en bas, qui entend mais n intervient pas, n esquisse même pas la démarche de venir sonner, d'appeler la police ou d aider. C est pareil avec l institutrice d école au départ qui a des doutes et ne peut rien faire. Et c est une réalité. Les choses n étant pas toujours limpides dans le cœur de ces femmes flouées, bafouées, détruites, intervenir est parfois délicat. La peur et l amour qu elles imaginent avoir pour ces hommes détestables les fait parfois les protéger. Ainsi que la peur des représailles en allant à la police, car évidemment, après la plainte, il faut rentrer chez soi.



J ai beaucoup aimé le personnage de Suzette, même si le dénouement la concernant m a semblé un peu trop facile.



Certaines scènes m ont dégoutée dans ce livre, mais après tout, pourquoi censurer ? Il faut arrêter de cacher ces réalités qui sont parfois bien pires que celles décrites dans le livre, et faire bouger les choses, en dénonçant véritablement ce qu il se passe dans ces foyer. Oui, c est horrible, oui c est insoutenable et abject, et si cette femme reste, c est qu'il y a une bonne raison. Si elle se permet au départ de laisser son fils qu elle aime plus que tout être témoin de scène qui le hanteront toute sa vie, qui transformeront l homme qu il est en devenir c est parce qu elle ne peut faire autrement. Tant que la justice n ira pas plus vite dans certains cas, tant que l on scandera qu un mauvais mari n est pas un mauvais père (alors que si tu es capable de violer te femme devant ton fils, ou de lui envoyer des coups de poings devant lui ou que tu hurles en permanence à la moindre frustration, pardon mais si, c'est être un mauvais père !). Un bon papa protège ses enfants de la violence, et notamment de la sienne, et s il sait qu il a un souci à la gérer, il existe plein de formations et thérapies qui aident à se remettre en question et à revenir sur la voie de la raison et du dialogue.



La fin du livre m a beaucoup plu. Elle n est pas la réalité de la majorité des victimes, mais son optimisme et sa beauté m ont fait du bien. Après ces passages en apnée, il est bon de respirer et de voir que les choses peuvent s arranger. J'ai vraiment apprécié cette touche de couleur en fin de roman, ce bonheur de voir un horizon se dessiner, sachant que même si certaines cicatrices ne s effacent pas, et que les fantômes du passé re surgiront certainement parfois, la vie n est pas terminée après ça. Mieux, elle recommence la où on l avait laissée.



Désolée pour cette longue critique enflammée mais le thème me tient à cœur, l histoire m a touchée, elle m attendait depuis des mois sur le table de chevet, et je préfère rédiger une critique à chaud pour qu'elle soit plus vraie.



Je recommande de livre !
Commenter  J’apprécie          685
Le sens de nos pas

Pour la troisième fois ce mois-ci, j'ai été privilégiée. Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une MC « privilégiée », c'est le terme qui convient.

Philomène, 15 ans, a perdu sa mère dans un accident de voiture et craint que ce soit un suicide, Auguste, 85 ans, vient d'apprendre que son cancer va le tuer à courte échéance et que sa belle-fille avec le consentement muet de son fils veut l'exiler dans une maison de retraite. Tous deux n'ont qu'une solution : partir. Philomène veut se rendre sur les lieux de l'accident, Auguste retrouver un ami perdu de vue et revoir le lieu de sa demande en mariage. A la suite d'un malentendu, Philomène rejoint Auguste qui n'a pas le choix : il l'accompagne pour la protéger.

Un roman à la lecture un peu paradoxale pour moi : un scénario de départ que je trouve un peu bancal, quelques hasards quasiment miraculeux, des situations parfois un peu extrêmes. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai aimé vivre ces quelques jours au coté d'Auguste (mon préféré) de Philomène (son phénomène) et aussi d'Aurore et de Benoit. J'ai aimé découvrir ces personnages, pour qui la vie n'a pas été tendre dernièrement, et qui vont peu à peu s'apprivoiser, se consoler, s'aimer. Les rencontres sont ce qu'il y a de plus précieux dans la vie et ces quelques jours vont permettre à Auguste de se sentir utile pour la dernière fois, à Philomène et Benoit son père de comprendre les circonstances de l'accident et ainsi de pouvoir mieux faire leur deuil, et à Aurore de …. Je n'en dis pas plus, ici : à vous de le découvrir.

L'auteure tisse tout doucement la relation qui se nous entre Auguste, superbe vieillard et Philomène adolescente à l'aube de sa vie. Malgré la différence de générations, ces deux-là vont petit à petit de découvrir et nouer un lien très fort. Beaucoup de pudeur, de retenue dans ce roman à l'écriture tendre et complice.

Un très bon moment pour un livre finalement plein d'espoir, même si la mort en fait partie.

Commenter  J’apprécie          6213
Ces petits riens qui nous animent...

Alors que ma médiathèque affichait qu'un livre était disponible, alors qu'il ne l'était pas, une jeune bibliothécaire voyant que j'étais fort dépitée, se mit en quatre pour me venir en aide...

Et celui- là, vous l'avez lu ? ( Euh , oui...) et celui- là ? ( Euh, j'aime pas les romances )...

Bref, lorsqu' enfin elle me tendit ce roman, je m'empressais d'avoir l'air enchantée, histoire de ne pas rajouter de la mauvaise humeur à une période ( Attentat/Covid) bien déprimante, et puis , Claire Norton , ça sonne anglais, et j'adore les romancières anglaises.

Sauf que , c'est français, même que ça se passe à Paris...

Face à une adolescente prête à se jeter dans le vide au parc des Buttes Chaumont, les promeneurs, trois au total, parlementent avec elle et de fil en aiguille , décideront de la sauver, et de s'impliquer dans sa vie. de là , naîtra une belle amitié, à la vie , à la mort entre ces quatre personnes qui n'ont rien en commun.

Parce que , c'est bien connu, les promeneurs ne bossent pas, n'ont pas d'impératifs familiaux, laissent tout tomber pour venir en aide à une inconnue, ne se méfient pas d'un "étranger"...

A ce stade- là de votre lecture, soit vous choisissez de plonger les pieds dans ce roman, sans trop vous poser de questions sur le réalisme d'une telle histoire, soit, comme moi, vous lèverez souvent les yeux au ciel , devant les invraisemblances, les clichés, et le côté "tout est bien qui finit bien", et qui s'emboîte bien...

Surtout ne pas soupirer devant les métier des adultes dans ce roman , qui font un peu rêver dans les chaumières .... On a un pilote de Formule 1, un type qui bosse dans le cinéma (et qui entre deux tournages sauve la demoiselle en détresse ), et une architecte , qui non seulement se fringue très mal, (alors qu'elle fait un métier artistique.. ), mais se permet de ne pas foutre un pied à son cabinet, alors qu'elle y est associée, sans que ça pose problème...

Beaucoup de lourdeurs dans les dialogues... Tous ces gens ne parlent pas normalement ...

Beaucoup de clichés sur le personnage homosexuel masculin, qui forcément est maniéré , et qui, forcément a le gêne du shopping dans le sang et qui va relooker la pauvre quarantenaire trompée par son mari dans le lit conjugal, au look de bonne soeur...

Si Christina était là, elle dirait à Claire Norton, que le col Claudine, c'est "Magnifik", que ça dépend uniquement de ton physique et de ce avec quoi tu l"'accessoirises, "oh, là, là, ma chérie " .

Enfin voilà ! Rassurez vous, à la fin, tout le monde sera heureux, leurs problèmes envolés...

Alors je sais que la période est morose, mais bon, en matière de légèreté, on peut faire mieux, plus subtil, plus fin, drôle...

Mais , bon, ce roman est dynamique, bienveillant et en cette période tristounette , ça peut faire du bien. A vous de voir...
Commenter  J’apprécie          6113
En ton âme et conscience...

À douze ans, Evan a assisté à l'enlèvement de sa petite sœur Kelsie et ne s'en est jamais totalement remis.

Vingt-cinq ans plus tard, Evan est devenu chirurgien urgentiste. Il est contacté par un jeune garçon qui prétend être la réincarnation d'un homme dans le coma et lui propose de retrouver Kelsie. Mais il y a une condition : Evan devra convaincre Lena de débrancher et laisser mourir son frère Luca, dans le coma depuis des années.



La trame de l'intrigue est originale, bien qu'assez simple.. L'autrice l'a pimentée d'un zeste de paranormal et enrichie de nombreuses histoires annexes qui pourraient égarer certains lecteurs. L'ensemble trouve sa cohérence à l'approche du dénouement.

Les personnages sont complexes. Ils se définissent essentiellement par leurs contradictions, leurs questionnements et les tragédies qui marquent leur existence. Le lecteur s'attache à eux sans toujours croire en leur crédibilité.

L'écriture est plutôt riche, plus que dans la plupart des thrillers. L'attention est retenue par de nombreux changements de points de vue et de contextes et une succession de faits nouveaux. L'intrigue se révèle astucieuse. Dommage que le dénouement soit un peu trop mélodramatique à mon goût...

Un thriller qui sort des sentiers battus.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
Commenter  J’apprécie          600
Ces petits riens qui nous animent...

Au parc des Buttes-Chaumont, quatre personnes se rencontrent. Chacun est venu chercher un peu de paix dans ses tourments.

Aude vient de surprendre son mari en pleine infidélité chez eux.

Alexandre n'arrive pas à avouer son homosexualité à ses parents et va peut-être perdre son amoureux.

Nicolas se demande pourquoi son frère n'est pas venu à son rendez-vous.

Le clou de l'histoire, c'est Charlène, une adolescente de 17 ans, qui menace de se lancer du haut du pont du Belvédère.

A partir de cet évènement, va naître une grande amitié pour aider Charlène à retrouver sa mère partie juste après sa naissance.

Même Charlène ne jouera pas le rôle de l'adolescente repliée sur elle-même. Ils s'entraident et c'est là un des plus beaux points d'intérêt du livre avec le suspense qui consiste à retrouver la mère de Charlène et les tourments qu'a dû vivre son père Jérôme.

Ils sont complètement branchés "réseaux sociaux" les membres de cette petite bande et cela va les faire avancer dans leurs recherches. En cela, le roman s'inscrit tout à fait dans son époque.

Un beau roman même s'il est écrit d'une plume très légère sans effet de style.

Paru chez Robert Laffont en mai 2020, la couverture est magnifique.
Commenter  J’apprécie          603
Malgré nous

Le roman s'ouvre sur un scène dramatique et déjà je me demande si je vais abandonner ce roman ou pas. Beaucoup de fautes dans mon édition, et un style que je trouve maladroit...



Trois enfants ( 13 ans ) dans un centre de vacances échappent à un incendie, l'un des trois ( Théo) sauvant les deux autres . S'en suivra une très belle amitié, du genre à la vie, à la mort... et quelques années plus tard, deux sont mariés , dont Théo. C' est le seul à avoir un enfant.

Pour l'heure , Théo est en facheuse posture, en plein burn-out, il s'enfonce tous les jours un peu plus, et sa femme et ses amis ne savent plus quoi faire, quand survient LE drame : sa femme, en voyage professionnel au Brésil ne reviendra jamais, elle est décédée dans le vol Rio-Paris.

A moins que ce ne soit plus compliqué que cela, Marine pourrait bien ne jamais avoir pris le vol Rio-Paris....



Mon avis est assez mitigé pour ce roman.

D'un côté , je salue la performance, l'originalité du scénario, le suspens, car il est sûr que l' on veut savoir ce qui est arrivé à Marine.

Et d'un autre, j'ai trouvé ce roman très lourd, très maladroit dans l'écriture.

Je n'y ai pas cru .

Je n'ai pas cru à ce que ces "amis" font par amitié, je n'ai pas cru aux réactions des personnages.

Ayant eu dans ma belle-famille, une personne qui a péri dans un crash d'avion, je peux vous assurer qu'ils veulent être sûrs. Et je peux vous assurer que les enquêteurs de la compagnie aérienne ne les ont pas épargnés, et leur ont présenté des "objets" en leur demandant d'identifier ou pas ce qu'il reste...

Ayant eu la voisine d'une tante, qui a disparu un beau matin, en allant faire ses courses je peux vous assurer , que le mari a moult fois consulté la police, ne serait-ce que pour ses enfants...

Ayant eu dans mon entourage, des personnes qui faisaient des dépressions ou des burn-out, je n'ai pas cru à Théo qui refuse d'aller voir un médecin, alors qu'il a une femme et une petite fille dont il doit s'occuper. Quand le malade est à deux doigts de se suicider, l'entourage prend peur et fait interner la personne pour son bien .

Je n'ai donc, pas cru aux réactions invraisemblables des personnages, je pense que l'auteure s'est attelée à un projet qui nécessitait plus de "bouteille", plus de vécu. A la fin, d'un roman anglophone, l'auteur remercierait tout un paquet de spécialistes qu'elle aurait interrogé par souci de documentation, afin d'éviter des erreurs de jeune Padawan. Il n'en est rien pour Claire Norton, et c'est dommage. Ça fait amateur...

Mais ce n'est que mon avis, d'autres ont aimé,
Commenter  J’apprécie          586
Le sens de nos pas

Auguste, 85 ans, a vécu un grand amour avec son épouse Jeanne. À présent, il est veuf, désemparé par le deuil, l'absence. Son fis, sa bru et son petit-fils âgé de 18 ans viennent s'installer avec lui dans sa maison spacieuse avec un grand espace vert. Sa bru est tellement indélicate qu'il l'appelle ironiquement , Cruella. Elle arrive en terrain conquis et le pousse de côté. Simon, son fils se montre lâche, obéit aveuglément à cette femme. Le vieil homme reçoit une mauvaise nouvelle concernant sa santé mais il n'en parle pas à ses proches.

Auguste va souvent s'asseoir sur un banc au parc municipal. Là, il a fait apposer une plaque au nom de Jeanne car c'est là qu'ils allaient souvent se poser à deux.

Par le plus grand des hasards, il y rencontre Philomène, la fille de la jeune dame accidentée et décédée du début du récit. Je ne spolie rien. Ce drame nous est révélé dans les premières pages de façon très intense.

Petit à petit, une complicité naît entre Philomène, surnommée Phénomène et Auguste.

Cette jeune fille de 15 ans qui a perdu sa mère dans un accident va permettre à Auguste de vivre une belle action, celle d'enquêter avec la jeune fille sur les circonstances et les mystères qui entourent ce malheureux drame.

C'est une belle histoire d'entraide qu'ils vont vivre .

Auguste va aider Philomène à démêler les fils des derniers jours de sa mère et Philomène, ainsi que son père, Benoît, vont aider Auguste à réaliser ses dernières volontés. Lui qui se sentait si seul dans sa famille.

Le roman se termine par une merveilleuse lettre signée de la main d'Auguste. Philomène la lit à l 'âge de 20 ans.

C'est une lettre de transmission sur le sens de la vie, le besoin de la vivre intensément.

Le récit est marqué par le confinement auquel il est fait allusion.

La pandémie aura laissé bien des traces et des réflexions sur le sens profond de la vie et de son respect...enfin chez certaines personnes qui sont assez profondes et sensibles pour cela.

Un livre magnifique que j'ai reçu des éditions Robert Laffont en épreuve finale avant parution début avril et grâce à une Masse Critique privilégiée. Je les remercie très sincèrement car j'avais déjà pu lire des livres de Claire Norton qui écrit des romans aux thèmes très différents.

Commenter  J’apprécie          587
Celle que je suis

"Celle que je suis" est l'histoire bouleversante de Valentine et de son petit bonhomme Nathan de 6 ans. Tous deux vivent dans la crainte constante car Daniel le mari de Valentine et père de Nathan est un homme violent qui sème la terreur des qu'une petite contrariété intervient.

Claire Norton décrit très bien la tension qui monte et l'escalade de la violence. C'est un roman sur le combat de cette femme qui tente de mener à bien sa vie en protégeant son fils. L'arrivée de Suzette et Guy, nouveaux voisins va bouleverser leur quotidien. Claire Norton décrit avec beaucoup de justesse et sensibilité cette violence conjugale et nous entraîne dans cette tension qui ne fait que monter au fil des pages. Notre sympathie pour Valentine et Nathan est immédiate. On craint, on tremble, on espère pour eux jusqu'au moment où je me suis surprise à sauter quelques lignes pour connaître le dénouement, la tension était trop forte.

Le thème de l'emprise et de la résilience sont bien traités. Il s'agit certes d'un roman mais il me semble que ce livre peut-être source d'espoir et d'optimisme. L'auteur montre combien la rencontre avec certaines personnes peut-être d'une aide salutaire et que tout n'est pas joué d'avance, l'engrenage peut s'enrayer et alors permettre un nouveau départ.
Commenter  J’apprécie          551
En ton âme et conscience...

Un roman émouvant et troublant, que je vous recommande. Des personnages touchants, un traumatisme impossible à oublier, des rencontres étonnantes, du suspense … A lire
Commenter  J’apprécie          531
Celle que je suis



Sous la surface limpide des apparences, toucher le fond de la piscine, comme dans la chanson de Gainsbourg…



Valentine, déjà abîmée par la vie, survit, plus qu’elle ne vit, pour son fils, Nathan. A l’ombre de ce mari, de ce père, de ce monstre effroyable, elle tente de passer entre les gouttes, entre les coups. Pour un rien, pour une broutille, c’est la tempête, chaque jour, derrière la porte close de leur appartement.



Il y a beaucoup d’amour, dans ce roman, beaucoup d’humanité malgré les monstres qui rodent. Ceux qui ne se dissimulent pas sous le lit mais marchent, tête haute, en plein jour. Ces hommes qui n’en sont pas vraiment et qui cognent comme d’autres enlacent.



On ne peut lire ce roman à la légère, il prend aux tripes, n’épargne pas le lecteur. Claire Norton ne fait pas de concession et s’en explique brillamment, à la fin de l’ouvrage. Il s’agit surtout de ne pas minimiser l’horreur, de ne pas édulcorer l’insupportable. Alors, évidemment, on en tremble de ce roman, on se raccroche à nos humanité, pour ne pas sombrer.



On tremble, on espère, on serre les poings. On se prend à réfléchir. Qu’aurions nous fait, nous ? Tendre la main, se boucher les oreilles ? Réagir, passer à autre chose ?



J’ai lu ce roman d’une traite, comme on boit la tasse, et j’ai découvert une plume vibrante, captivante et tellement poignante.



Je découvre enfin Claire Norton et je vais m’empresser de continuer la découverte de ses ouvrages. Je sais déjà que l’émotion sera au rendez-vous.






Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          500
Celle que je suis

"Je voudrais votre roman qui se passe à Verdun”, ai-je dit à Claire Norton en séance de dédicace à la librairie Entrée Livres, que vous retrouverez d’ailleurs dans le roman.

Le contact fut agréable et sympathique et nous avons parlé de Babelio.

Ayant dit que j’étais un chroniqueur régulier, j’ai aujourd’hui la pression… que je vais essayer d’alléger en m'adressant directement à vous, l’auteure…



Vous avez fait naître Valentine le 21 février à 7h15 : “J'ai donc poussé mon premier cri précisément soixante-dix ans après le début de la bataille de Verdun, qui allait faire plus de 300 000 morts et 700 000 blessés. Comment ne pas voir dans cette concordance de dates un mauvais présage ?”



Valentine tient le journal de sa vie sans révolte, comme une abnégation, brisée par cet enjôleur “engeôleur” de mari.



Vous décrivez parfaitement le phénomène de l’emprise et de l'habituation progressive de l’inacceptable, comme dans la parabole de la grenouille illustrant le cheminement de la femme battue : “Une grenouille vivante est plongée dans une marmite d’eau froide. Elle s’y sent bien. puis on allume le feu et l’eau se met à chauffer doucement. D’abord tiède ; la grenouille y est toujours bien. la température continue de grimper. Puis chaude ; la grenouille se fatigue mais elle ne bouge pas. Puis brûlante ; la grenouille est alors trop affaiblie pour réagir. Et lorsque l’eau se met à bouillir, la grenouille va mourir sans avoir à aucun moment tenté de sauter hors de la marmite.”



Vous montrez parfaitement les corollaires de l’emprise faite du dénigrement permanent, de l’isolation sociale de l’autre.



C’est un thème difficile qui est au cœur de votre roman et vous mettez des coups dans les poings de D. pour bien appuyer les violences conjugales.

A ce propos, dans une note finale, vous répondez à une remarque que je voulais vous faire ; en effet, j’ai été surpris de l’irruption de scènes très violentes et décrites sans ellipse qui contrastent avec le quotidien difficile mais feutré et discret d’une Valentine si attachante. Et vous nous dites : “De fait, vous aurez peut-être trouvé certains des passages très durs. Croyez bien que j’en ai allégé bon nombre, pourtant inspirés de scènes réelles. Mais il n’était pas possible d'édulcorer la réalité de ce que ces femmes vivent".

Vous nous livrez avoir fait une rencontre parmi les 220 000 victimes de violence en France.

Vous avez voulu ainsi nous interpeller dans un roman sur la méconnaissance du phénomène des violences intra-conjugales. “elles ne se complaisent pas dans la victimisation”.

Et en cela je vous comprends mieux par cette note. D’ailleurs, je vais recommander votre livre à une personne adepte des témoignages “vrais”.



Mais permettez-moi, chère Claire (maintenant que l'on se connaît !) , de vous dire que j’aurais aimé mieux comprendre D..

Au-delà de la jalousie, quel est son fonctionnement, les motifs de ses agissements ? Je dis sciemment “comprendre” car en France la réponse de notre société aux comportements violents est principalement répressive, alors que d’autres pays proposent en complément une approche thérapeutique. Mais peut-être qu’approfondir le personnage masculin aurait brouillé le message que vous vouliez faire passer.



Mais je ne voudrais pas faire croire que votre livre est un essai, non, c’est un roman qui se lit en nous déterminant à vouloir “aider” Valentine.

C’est un roman sensible dans lequel on partage les tensions et les émotions dont vous avez su mener les ressorts dramatiques, jusqu’à me tirer des larmes.



Pour cette dernière raison et d’autres qui tiennent à votre façon de raconter, je vous attribue mes cinq étoiles alors que la concurrence était rude puisque je lisais en parallèle “Voyage au bout de la nuit ”: “on passe son temps à tuer ou à adorer en ce monde et cela tout ensemble.”





Commenter  J’apprécie          483
Ces petits riens qui nous animent...

Quand trop de clichés...



Au départ je pensais parler de ce livre dans un article spécial flops du mois.

Seulement voilà, Ces petits riens qui nous animent ne m'a pas simplement déplu, il m'a énervée. Il a fait hérisser tous mes poils de féministe.



Je me suis posée la question. Est-ce que j'en parle ? Est-ce que j'envoie un message à l'attachée de presse pour lui dire que je zapperai ce livre ? Est-ce que je vais "faire de la peine" à l'autrice ? Me montrer irrespectueuse ? Me faire sauter à la gorge par les fans ?

Et puis je me suis rappelée que je déteste l'uniformité des réseaux sociaux.

Si ne parlent que ceux qui aiment, il n'y a pas contre-point de vue, il n'y a pas débat.

Pour que les choses avancent il doit y avoir confrontation, avis divergents et débats...



La cocue, le gay et l'hypocondriaque...

Ça commence presque comme une blague sauf que ça ne m'a pas fait rire du tout !



Aude vient de découvrir que son mari la trompe.

Alexandre doit choisir entre son amour et sa famille.

Nicolas erre en se demandant pourquoi son frère a loupé leur rendez-vous.

Les trois protagonistes se croisent dans un parc où une jeune fille est prête à se jeter dans le vide.

Pour qu'elle accepte de revenir du bon côté de la barrière, ils lui promettent de l'aider à retrouver sa mère.



Nous avons donc Alexandre. Gay. Petite chose sautillante, toujours de bonne humeur, pro du relooking. Parce que forcément le gay est la bonne copine qui t'aide à faire ton shopping.

Premier cliché vu et re-revu.



Le second cliché ? le père de Charlène. le mec bourru, celui que l'on ne doit pas aimer au début et qui se révèle au fil des pages. Je te laisse deviner la suite. Sûre que tu la tiens...



Ensuite nous avons Aude.

Son mari la trompe. On lui répond donc qu'il est temps qu'elle se reprenne en mains. Revenge body.

Ouep, quand tu es cocue c'est un petit peu de ta faute, tu te laisses aller ma grande alors tu files t'acheter des fringues et faire du sport.

Parce qu'une femme DOIT avoir un homme dans sa vie. Et pour attirer le mâle, elle DOIT être "bien" fringuée et avoir la fesse ferme.

Ton assurance, ta confiance en toi, que dis-je, ton bonheur passe par Zara...

Oui Zara est cité. Tu sais, cette chaîne qui vole les idées des petites créatrices et dont les vêtements font le tour de la planète avant d'arriver sur ton dos...



Ajoute à ça qu'après à peine 5 pages - la présentation des personnages - tu sais déjà qui va finir dans le lit de qui.

Le livre à peine entamé tu devines le grand final. Sans surprise.



Je sais bien que l'autrice a voulu d'abord prôner de belles valeurs : entraide, solidarité, amitié, bienveillance...

Mais les ficelles ne sont pas grosses, elles sont énormes.

Je n'ai cru à rien dans ce livre.

Des inconnus qui arrêtent tout dans leur vie pour aider une adolescente de 17 ans ?



Les dialogues sonnent faux également.

Jamais une jeune fille de 17 ans ne parlerait comme Charlène.

Qui enverrait ce genre de texto à son mari qui vient de la tromper "Je crois que tu ne comprends pas combien je souffre. Je me sens souillée en tant qu'épouse, trahie en tant qu'amie, et dépouillée en tant que femme. [...] Je crois nécessaire de faire un bout de chemin seuls, de poser nos valises respectives et d'en inspecter soigneusement le contenu."

Même après un litre de mojitos, personne n'envoie ce genre de messages...

Ou alors je vis dans un autre monde, moins rose bonbon... Quand je suis fâchée et déçue je ne "pose pas mes bagages", je les lui lance à la tronche. Chacun voit midi à sa porte ^^



J'ai toujours détesté le feel-good, la chick lit', les romances mielleuses.

La plupart de ces romans, non qu'ils prônent le sexisme, mais contribuent à normaliser une vision de la femme totalement dépassée.

Je sais que ce n'est pas intentionnel. de la même façon, certains auteurs jeunesse s'évertuent à mettre maman à la cuisine et papa sur le fauteuil du salon avec son journal. Ils ne pensent pas à mal. Mais ils perpétuent une culture du sexisme.

Faire du gay un cliché qui aime les fringues, de la cocue la chose fragile qui doit se reprendre en mains pour finalement tomber dans les bras du premier mec qu'elle a croisé c'est normaliser l'anti-féminisme et les préjugés.

Quand la première réponse faite à une femme dont le mari la trompe avec une minette sexy est "relooke-toi et fais du sport", c'est cautionner l'image de la femme-objet.

Aucune femme ne devrait faire ça aux autres femmes.



Bref, je n'ai pas aimé ce livre. du tout !

Mais la couverture est belle.



Et ce n'est que mon avis. Qui vaut ce qu'il vaut.

Les autres lectrices d'IG et Babelio, bien plus habituées à ce genre, ont quant à elles adoré ce roman.

Peut-être ai-je mal saisi le message. Peut-être me suis-je focalisée sur ce que les autres n'ont vu que comme des détails.

Ou peut-être que nous sommes une génération à qui on a trop raconté l'histoire du prince charmant et de son baiser qui réveille...

Il serait temps que la princesse fasse ce qu'elle souhaite, que son accomplissement soit ailleurs que dans le couple et qu'elle n'ait plus besoin de la robe de bal de marraine la fée et d'une paire de pompes pour se faire remarquer...



Romantisme ou sexisme ? A chaque lecteur sa réponse...
Lien : https://demoisellesdechatill..
Commenter  J’apprécie          485
Malgré nous

Nous sommes dans les années 80. Théo, Maxime et Julien sont en colonie de vacances.



Le bâtiment s'embrase et les enfants sont piégés dans cette torche humaine.



Théo n'est pas en reste, il ne peut laisser ses amis dans de ce brasier, il va se battre contre le feu, la fumée, la peur pour s'assurer qu'il n'y a plus personne à l'étage.



De cet épisode va naitre une amitié très forte avec des liens indéfectibles.



Arrivés à l'âge adulte, ils n'ont pas perdu le contact et forment un groupe de bons amis sur qui compter.



Cela me fait penser à mon ainé (30 ans) avec ses amis de toujours qui sont comme des frères.

Chacun a trouvé son autre, Théo est marié à Marine et de leur union est née Julie 4 ans. Il y aussi Maxime et Aurélie, puis Julien célibataire.

Théo est fatigué, il ne cesse de travailler plongé dans le burn-out. Chacun ne cesse de le raisonner pour se reposer et prendre du recul, mais rien y fait. Marine qui travaille sans relâche aussi doit partir pour le Brésil quelques jours afin d'assurer le bon avancement de son contrat.

Pas facile de se libérer pour Théo, mais tout le monde est soudé et chacun s'occupe de Julie comme de leur propre fille.

Le drame va surgir quand l'avion Rio-Paris s'écrase. Personne ne se fait d'illusion Marine était dans ce vol et les nouvelles ne sont pas bonnes. La réalité est difficile à accepter et Théo va s'enfoncer dans la dépression, il la voit partout, il ne peut croire à cette réalité. Marine était-elle en vie, comment aurait-elle pu conspirer un tel drame pour que Théo remonte à la surface ?



Que vont faire ses amis pour alléger leur souffrance ?



La lecture est addictive et on n'imagine pas jusqu'où l'auteur nous emmène dans un excellent page turner. J'ai failli m'y perdre, mais j'ai poursuivi jusqu'au bout pour connaitre la finalité de cette histoire.



J'ai bien aimé ce roman qui montre combien l'amitié, la vraie est rare. Elle est là quand tout le monde est parti. Pour ce trio infernal, rien ne pourra les arrêter pour redonner vie à leur ami.



C'est aussi un message en toile de fond sur la deuil, la reconstruction, un livre d'une grande habileté.

Commenter  J’apprécie          460




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claire Norton Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Clark Gable

D'après le roman Night Bus de Samuel Hopkins Adams, Gable triomphe dans l'un des premières comédies loufoques (screwball comedy) du cinéma. Ce film américain réalisé par Frank Capra en 1934 avec Claudette Colbert s'intitule:

Paris Roubaix
New-York Miami
Los Angeles San Francisco

8 questions
4 lecteurs ont répondu
Thèmes : acteur , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}