AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de LydiaB


LydiaB
01 septembre 2013
Maintenant, quand l'homme grimpe sur moi, je ne prie plus. Je pense à la révolte qui se prépare. Mais j'ai beau lutter, le corps a la mémoire tenace. Je me souviens de ces mains qui écartent mes jambes et de cette intense brûlure. Les effluves poivrés de ce produit qu'on m'a obligée à boire. J'ai tout vomi. Je revois le visage crispé de ma mère penché sur moi. Elle vient tous les jours. Elle amène des couvertures cousues devant le feu. Je la regarde bouger dans la chambre. Elle ajuste le drap sur mes jambes trop maigres, comme elle dit, ou tresse mes cheveux. J'ai des nouvelles de l'évêque, de l'archidiacre, du pape. Ma mère frétille : dans la bataille qui oppose le haut clergé de Huy et celui de Liège, c'est celui de Huy qui sort vainqueur. La chaire épiscopale devrait bientôt accueillir « un des nôtres ». Puis elle ajoute que l’Église a décidé « d'en finir avec la contestation ». Elle me regarde du coin de L'œil.
« Des enquêtes épiscopales sont lancées dans les paroisses. Heureusement que nous t'avons mariée, toi et ta tête pleine de désordres ! Tu me remercieras. Le pape a derrière lui le peuple. Sais-tu que depuis le concile, une remise des pénitences est promise aux fidèles qui prennent les armes contre les dissidents ?... »
Je n'aime pas ses mains, qui ont toujours voulu ma mort.
Commenter  J’apprécie          312





Ont apprécié cette citation (24)voir plus




{* *}