Télégrammes de désir à Sanaâ
Onzième :
Nous nous sommes rapprochés, nous nous sommes éloignés
Nous nous sommes éloignés, nous nous sommes rapprochés
et depuis que notre proximité est devenue distance
et notre distance proximité
et depuis que notre sang ne supporte pas la séparation
et que mon cœur n’accepte pas d’être loin de toi
je me suis consumé...
// Abd al -ʿAziz al -Maqālih (1939 -)
Télégrammes de désir à Sanaâ
Premier :
Chaque jour, lorsque je donne loisir à mon esprit
de déposer ses soucis,
quand je m’embarque sur les vaisseaux des souvenirs,
je te vois montante, tel le sang dans mes veines,
telle un arbre dans mon sang...
et je vois les murailles des remparts qui nous séparaient
s’effriter
nos bras se rencontrer
et nos corps se jeter dans l’étreinte.
*
// Abd al -ʿAziz al -Maqālih (1939 -)
Télégrammes de désir à Sanaâ
Deuxième :
Chaque soir, au moment où la nuit ramène
le corps de mes désirs
de mon corps s’échappe l’oiseau du désir
il vole solitaire vers Sanaâ
et revient peu à peu avant le matin.
Sur ses yeux, de la terre de la séparation, une blessure
et dans le cœur un visage ensanglanté
la frange des plumes humides de larmes
et saupoudrée de la cendre de l’amour.
*
// Abd al -ʿAziz al -Maqālih (1939 -)