Retournement
Mouvement de la Voie
Faiblesse
Son usage
Les Dix mille êtres du monde
Sont le produit de ce qui a
Mais ce qui a
Est produit de ce qui n’a pas
Connaître autrui est un savoir-faire
Se connaître soi c’est l’illumination
L’emporter sur autrui est la force
L’emporter sur soi c’est la puissance
Se contenter de peu c’est la richesse
Agir puissamment c’est s’accomplir
Conserver ses moyens est durer
Mourir sans périr c’est la Longévité
Pour qui se suffit de ce qui suffit, il y aura toujours assez.
C’est en son cœur, et non pas à l’extérieur,
Que l’on trouve la vraie connaissance.
Engageons-nous donc sur la Voie du non savoir.
Souriant, demeurons accueillant à tout ce qui est
Et suspendons l’usage de nos sens.
Méfions-nous, non de la vie, mais de l’avidité.
Laissons être. Aider et présider à la vie,
Là est l’essentiel.
Regardons pour être illuminé, aimons ce qui est faible.
Que de malheurs s’épargnerait-on
Par une vraie connaissance de la vie.
Approfondissant la Vertu en soi-même, on élargit sa puissance,
Car l’Empire se régit comme on règle son cœur.
Il n'y a pire malheur que l'insatiabilité
Pire malédiction que le désir de posséder
Je désirais l’enseigner, espérant qu’il deviendrait un saint ; je pensais qu’en tout cas il serait facile de communiquer le principe à qui en possédait déjà les dispositions. L’ayant pris à part, je lui donnais des explications et le surveillais. Au bout de trois jours, il put évacuer (??) le monde (??) de sa conscience (1) : je continuais à le surveiller ; au bout de sept jours, il put en évacuer (??) les choses (?) proches (2) ; je continuais à le surveiller : au bout de neuf jours, il put évacuer (??) sa propre existence (?) (3), il vit une aurore l’illuminer (??) (4). Quand il fut illuminé par l’aurore, il eut la vision unitive (?) (5) ; après avoir eu la vision unitive, il n’eut plus ni passé ni présent ; quand il n’eut plus ni passé ni présent, il entra dans le domaine où il n’y a ni vie ni mort.
On regarde mais sans voir on l’appelle Invisible
On écoute sans entendre on l’appelle Inaudible
On cherche à le toucher on l’appelle Impalpable
Voilà trois choses ineffables
Qui confondues font l’Unité
Connaitre autrui est un savoir faire
Se connaitre soi c'est l'illumination
L'emporter sur autrui est la force
L'emporter sur soi c'est la puissance
Musique et mets choisis
Arrêtent en chemin un quelconque passant
Mais la Voie qui sort d’une bouche humaine
Comme elle paraît fade et sans goût
On a beau regarder elle n’offre pas à voir
On a beau écouter elle n’offre pas à entendre
Oui mais à qui en use elle s’offre inépuisable
Se laisser conduire par sa nature propre,
C'est cela le Tao ;
Et assumer pleinement cette nature reçue du Ciel,
C'est cela la Vertu.
Quand cette nature fut perdue,
On donna de la valeur à l'Humanité
Et quand le Tao fut perdu, au Respect des devoirs.
Hunanité et Devoirs une fois établis,
Ni le Tao ni sa Vertu ne se retrouvent plus.
Rites et Musique n'étant plus que parade,
La Pureté et le Brut disparaissent.
On détermine le vrai et le faux
Et les Cent familles s'y perdent.
Le grand cas que l'on fait des perles et du jade
Dresse les uns contre les autres les êtres sous le Ciel.
Voilà en quatre points
Ce que produit un siècle de décadence,
Les pratiques d'un monde sur son déclin.
Tu as entendu dire que l’on pouvait voler avec des ailes, mais non que l’on puisse voler sans ailes. Tu as entendu dire que l’on peut savoir avec l’intelligence (?), mais non que l’on puisse savoir sans l’intelligence (?).