Il est clair que si la joie et la paix se développent chez une personne, celle-ci, lorsque viendra une période difficile, aura davantage de ressources pour surmonter l'épreuve. Elle aura tendance à moins dramatiser. Qui sait dédramatiser les choses, s'allège. La joie, l'enthousiasme, ainsi que l'humour et l'autodérision rendent léger et aident à supporter les peines et les soucis de la vie. Il est très important de le savoir.
Le souffle d'élévation est donc associé à l'élévation spirituelle, avec tous ces risques d'excès qui peuvent conduire à la folie mystique. Il a le pouvoir de rendre aérien, léger dans tous les sens du terme.
On maîtrise bien mieux l'asana à soixante-dix ans, après quarante-cinq années de pratique, qu'à trente ans, après quelques années de pratique. Il importe de le savoir car bien des personnes se disent : "Je n'ai plus beaucoup de souplesse, à quoi bon pratiquer encore les asanas ?" C'est parce qu'elles ne voient que la technique aboutie, extérieure : faire parfaitement la pince, l'arc, la charrue, etc. Mais ce n'est pas cela qui est utile dans la discipline corporelle, c'est la conscience que l'on a des mouvements, des sensations fines, des relations très subtiles entre les espaces du corps.