Y a-t-il encore une diplomatie à la française ?
Cet été à Biarritz, lors du sommet du G7, l'audace et l'assurance diplomatique de Macron ont été saluées. Cependant, sa tentative de médiation entre l'Iran et les Etats-Unis n'as pas porté ses fruits. La diplomatie française est-elle efficace ? Comment évolue-t-elle ?
Pour en parler, Emmanuel Laurentin reçoit Claude Martin, (ancien Ambassadeur de France), Delphine Placidi-Frot, (professeure de Sciences politiques à Paris Sud) et Maxime Lefebvre (diplomate, professeur à ESP Europe).
Il y avait donc encore en Chine des gens qui ne se résignaient pas, qui ne laisseraient pas réduire leurs ambitions, leurs rêves, leur conception de l'homme, à la satisfaction de leurs besoins matériels. Il y avait encore en Chine des gens qui oseraient dire qu'ils n'étaient pas d'accord avec le pouvoir en place, au risque de lui déplaire, au risque de perdre leur vie. Il y avait encore en Chine des gens qui oseraient réclamer, jusqu'au bout, la liberté de penser, de croire, d'écrire, l'indépendance de la justice, la libération des prisonniers politiques, la fermeture des camps, et beaucoup d'autres choses qui se ramenaient finalement à une seule : le respect de la personne humaine.
Dans le couloir qui nous ramenait vers la salle des huissiers, elle chuchota : "Vous savez, je connais bien cette maison !". Elle poussa sur la gauche une porte, celle qui conduisait, par un escalier discret, aux appartements privés du ministre. "C'est par là qu'autrefois, je rejoignais Aristide Briand !". Elle eut un rire espiègle. Elle avait quatre-vingt-cinq ans.
Dans l'histoire des évènements dont j'ai entrepris ici le récit, 1978 marque un vrai tournant. C'est l'année où la Chine, après tant de secousses et de péripéties, choisit enfin, et définitivement, de s'ouvrir. C'est l'année où Deng Xiaoping, qui pilote cette ouverture, assoit définitivement son autorité sur le Parti et sur le pays, et leur impose, à l'un et à l'autre, d'audacieuses réformes et de profondes transformations. C'est l'année où l'Amérique, qui n'était encore qu'à demi engagée dans le dialogue avec Pékin, s'y investit totalement. Et c'est l'année où l'Europe rate sa chance.
Un homme montait les marches devant moi d'un pas lourd. Un rai de lumière venu d'une fenêtre me permit de reconnaître Henry Kissinger.
L'architecte de la grande diplomatie américaine des années soixante-dix, contre lequel Michel Jobert avait si souvent croisé le fer, dans sa tentative pour construire une diplomatie européenne indépendante. L'homme qui avait organisé la rencontre Nixon-Mao, mais aussi celui qui avait renversé Sihanouk et plongé le Cambodge dans la guerre.