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Citations de Claudine Dumont (34)


Le respect que je lui porte n'est pas réel, il ne vient pas naturellement, il est mis en scène. (p63)
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J'ai simplement accepté qui j'étais, et comment j'étais une autre version de ma mère, d'une certaine façon.
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Ce n'est pas la domination physique qui fait que Lucie est plus forte que toi, c'est parce qu'elle se nourrit de ta peur. Si tu ne lui donnes pas ça, elle n'est pas plus grande, pas plus forte que toi.
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Je ne suis pas assez solide pour la vie. Pour ma vie. (p.9)
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Nous sommes parties un vendredi, elle portait son tricot jaune. Le vendredi, elle porte du jaune. Je portais mon t-shirt jaune pour lui faire plaisir. Pour la rassurer. Elle n’est pas si compliquée, il faut juste la connaître, la comprendre. Faire un effort pour penser comme elle. Elle s’efforce bien de penser comme nous, je ne vois pas pourquoi on ne lui retournerait pas la pareille de temps en temps. Mais il m’est arrivé de me demander ce que cela dit de moi, de mon organisation mentale, de la comprendre avec autant de facilité.
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Je vois qu’il y a une femme et un homme, mais je n’arrive pas à comprendre s’ils sont dans une étreinte amoureuse ou en conflit. Les mouvements ne sont pas harmonieux, il ne s’agit pas de caresses. Il y a quelque chose d’agressif dans ce qui se déroule en apesanteur, mais il est impossible de dire avec précision ce qui est violent. Plus le couple bouge et plus les membres se fondent les uns dans les autres, se forment et se reforment dans une danse qui n’a rien à voir avec l’anatomie d’un corps normal. Il est maintenant impossible de savoir où l’un finit et où l’autre commence. Ce n’est pas de la complétude. C’est presque une forme étrange de cannibalisme. C’est étouffant. C’est un désir oppressant, parce que pour une raison que je ne peux préciser, je suis maintenant convaincue que j’assiste à un échange sexuel. Même s’il n’y a rien d’habituel dans ce qui se déroule sur l’écran, dans ce qui pénètre et ce qui est pénétré, il n’y a aucun doute. C’est érotique.
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Depuis bientôt deux mois, je ne dors presque plus. Des journées entières sans une seconde de sommeil et quelque chose en moi est sur le point de se briser. Je regarde le psychiatre devant moi. Regarder me fait mal. Je dois insister pour que le focus se fasse, sinon tout est un peu embrouillé. J’ai mal aux yeux. J’ai mal en dessous des yeux. J’ai mal partout. Lui, il ne regarde pas ma souffrance. Derrière le bouclier de son bureau, ses yeux passent du cadre avec les trois vases de verre vert à ma gauche aux rideaux beiges à rayures beiges à ma droite. C’est de la lâcheté. Il n’est pas capable d’admettre qu’il échoue. Il n’a pas le courage d’affronter mon visage ravagé par les preuves de son incompétence.
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Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. Je viens de voir un rêve qui n’est pas le mien. Un rêve intime, personnel. Dérangeant. Un désir secret, privé, qui semble aboutir sur une explosion de tension, peut-être un orgasme. Je viens de voir un putain de rêve enregistré dans la tête de quelqu’un. Pas un film. Pas un montage. Un rêve.
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Si l’inconscient fait son boulot, il protège des choses que l’on préfère ignorer. Personne ne se raconte tout, Camille, surtout les désirs réprimés, ceux que l’on ne veut pas admettre, peut-être même que l’on ne réalise pas avoir. Ce qui amène les gens à mentir lorsqu’ils racontent leurs rêves, à oublier ou à omettre intentionnellement des détails, par gêne, par refus d’y faire face.
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Les rêves révèlent beaucoup de qui nous sommes. À mon avis, c’est la façon dont notre inconscient se raconte le mieux, mais on les oublie ou on les raconte mal, on les déforme dès le réveil, pour les ordonner, leur donner plus de sens.
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Je dois réfléchir, me souvenir, ce qui déclenche un autre élancement douloureux dans ma tête, comme une fine épée que l’on pousserait doucement à la base de ma nuque pour transpercer mon cerveau, trancher mes pensées, sectionner mes sensations. Est-ce que je lui parle de Jeanne? Non. Je regarde Gabriel. Il ne bouge pas. Il est trop immobile. Je ne vois même pas son torse se soulever au rythme de sa respiration.
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Il y a un demi-sourire qui apparaît sur ses lèvres. Ce n’est pas un sourire, c’est une expression qui me donne envie de me cacher quelque part, juste pour ne pas être ici, coincée dans une robe de chambre qui me rappelle trop une camisole de force. Je ne peux pas bouger mon bras gauche, et l’immobilité me fait mal. Je regarde le plafond bourgogne qui ne reflète aucune lumière. Ça donne l’impression que les murs sont trop près. C’est oppressant.
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Je déteste cette sensation d’incapacité. Il expire pour me faire entendre son irritation devant ce qu’il semble interpréter comme un caprice, puis m’aide à enfiler mon bras libre. Il fait passer le vêtement dans mon dos et s’approche au point de m’enlacer, mais il recule et boucle la ceinture, trop serré pour mon bras blessé. Ses cheveux sentent la pluie et le bois, peut-être du cèdre? La robe de chambre est trop longue, elle traîne par terre.
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Je sais qu’il faut un peu de courage, mais ça peut faire du bien de les raconter. Tu vas pouvoir réaliser que ce ne sont que des images qui ne riment à rien dans la réalité. Raconter ses cauchemars les rend inoffensifs. Tu comprends?
Je ne suis pas d’accord, mais cela importe peu. Je sais ce que je dois répondre.
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Je voudrais lui dire que mon cœur a cessé de fonctionner, que mon bras vient de se casser ou que mon cerveau vient de s’arrêter, mais j’ai juste fait un cauchemar. Un cauchemar épouvantable où un monstre me coupait le ventre avec un couteau de cuisine bien affilé, ouvrait mes chairs, puis mangeait mes intestins avec une fourchette et du sel pendant que je le regardais faire, trempant chaque bouchée dans mon sang comme si c’était de la sauce, mais juste un cauchemar quand même. J’ai presque neuf ans, je ne devrais plus me laisser terroriser par des cauchemars.
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J’ai de la difficulté à respirer, puis je réalise que c’est moi qui hurle et que je n’ai plus de souffle. Je m’arrête. J’entends maman courir dans le corridor, j’entends les planches craquer sous ses pas, je sais qu’elle vient. Mes larmes coulent sur mes joues, et j’essaie de les sécher avant qu’elle n’allume la lumière.
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Il ne hurle pas, sa voix est un grognement beaucoup plus dérangeant que n’importe quel cri. Je n’entends pas ce que Mathilde lui répond, mais j’ai envie de l’avertir que la colère dans le visage de son frère ne devrait pas être prise à la légère. Cet homme est dangereux. Il met fin à l’appel sans formule de politesse, puis détache enfin son regard du mien pour envoyer son cellulaire exploser contre le tronc de l’érable le plus près.
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Il m’écoute sans donner de poids à ce que je dis. Il pense à autre chose, il regarde ailleurs, comme si ce que je lui explique n’était pas important, comme si je n’étais pas importante. Je veux encore le frapper. Pas une gifle, un coup de pied. Fort. Pour lui faire mal. Pour qu’il comprenne la douleur, celle que je ressens, et celle qui vient avec le fait que toute ma vie n’existe qu’en morceaux épars qui ne servent plus à rien. Il se lève.
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Le psychiatre et ses pilules ne m’ont pas aidée. Le psychothérapeute que j’ai vu avant lui non plus. Ni le docteur avant lui. Rien ne m’aide. Je ne peux plus dormir. Je n’arrive plus à fonctionner.
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Mes pensées sont un peu plus claires, un peu plus précises, un peu. Je me demande combien de temps j’ai perdu conscience. Je veux poser la question, j’ouvre la bouche, mais il saisit ma mâchoire dans sa main gauche et relève ma tête. Il s’approche trop. Pendant moins d’une seconde, ça semble être le prélude à un baiser. Ce n’est pas ça. Il prend ma lèvre inférieure entre son pouce et son index et observe ma plaie. Il ne tient pas compte de mon espace personnel, il m’envahit. Son nez touche presque le mien. J’ai une vague impression de ne pas être tout à fait humaine, comme un objet.
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