La vérité, c’est qu’aussi bien couché qu’assis, la méditation m’emmerde prodigieusement ! Pire que ça, elle agit sur moi comme un instrument de torture.
Observer sans agir est un concept hors de ma portée. À force de disséquer mes respirations avec l’inflexibilité du contremaître, un véritable despote de la pensée s’érige dans mon cerveau. Et plus je cherche à dominer mon attention, plus le tyran domestique enfle. Il redouble d’effort pour réfréner, refouler et anéantir toutes ces vétilles qui surviennent continuellement. Sa tâche est cependant vouée à l’échec. Car, plus il entend contrôler, contraindre et régenter le flux de ma conscience, plus les pensées malicieuses et importunes se jouent de lui dans une forme de sabbat diabolique et pervers.