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Critiques de Clément Pansaers (3)
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Le Pan-Pan au Cul du Nu Nègre

Le Pan Pan au cul du nu nègre fut salué à sa parution par Aragon et Breton qui trouva dans ce livre «un écho de la voix de Jacques Vaché». Le titre même annonce la couleur : on y retrouve le goût de Pansaers pour la provocation et sa virtuosité langagière qui masque toujours une signification plus profonde. Le Pan Pan est tout à la fois le coup de feu mortel de l’assassinat de Rosa Luxembourg, une critique évidente du colonialisme et une allusion moderniste à la négritude. De tous les membres du mouvement dada, c’est de Picabia dont Pansaers fut, jusqu’à la fin de ses jours, le plus proche. Le Pan Pan est naturellement à placer à côté de Jésus-Christ Rastaquouère. Il en a la fulgurance, traversée d’aphorismes définitifs : «Vivre est une maladie imaginaire».



www.livre.fnac.com
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Bar Nicanor : Avec portrait de crotte de bi..

Oeuvre dadaiste de Clément Pansaers parue en 1921, "avec un portrait de crotte de bique et de couillandouille par eux même" suite lyrique où l'écriture automatique atteint un délire verbal bien supérieure à l'automatisme, curieusement asexué, des Surréalistes.



Au Bar Nicanor, les alcools se servent avec un langage ivre, on se saoule de mots qui passent avec des couleurs rutilantes aux teintes d'urine. La série des alcools, méthodiquement traités -- brandy, kummel, vodka, absinthe, grappa -- abordent le consommateur dans le chaos de leurs imageries publicitaires puis se transmutent, par l'effet d'une alchimie critique, en éléments vivants, en dynamisme sexuel qui balaie tout sur son passage.



Dés le début, Pansaers prend soin de préciser la raison qui guide sa démarche "Les insexués du toujours plus haut ne se doutent guère que la beauté est descendue jusqu'au pare-boue de la motocyclette". Une fois décrété "Nous sommes les 20 culs", il est permis de "sucer la Californie à la paille", autant dire de californiquer.



Erotisme et scatologie donnent leurs lettres de noblesse à des mots qui ne sont plus que les imbéciles productions de l'esprit répétitif, de l'esprit publicitaire, en quelque sorte. A la "Grappa alcool mâle à anatomie femelle sauce poivrade le bide grassouillet flaque d'huile genre baie de Naples" sccèdent les autres boissons enivrantes "Dacapo jusqu'à la gueule de bois/ des crottes en corinthe/ débidoche la bique/ à l'Aube/ on ferme/ fol amant/ vestiaire". "Couillandoulle soufflant scato..scato..crénom jusqu'au W.C de son appartement" rend, avec le crénom de Baudelaire devenu gâteux, les mots à leur destination première.



Il faut noter que le personnage de Couillandouille poursuivit sa carrière dans un texte inédit, qu'Aragon, qui était orfèvre à l'époque, trouva obscène.



Peu d'écrits dadaïste témoignent comme Bar Nicanor, d'un tel soucis de décortiquer, de mâcher le langage jusqu'à en tirer le vivant.et en jeter le reste qui est littérature



Lettres françaises de Belgique.
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L'Apologie de la paresse

1917. Début du dadaïsme, avec tout ce qu'il réservait alors de déconstructif. Cette œuvre qui inspira beaucoup Henri Michaux se compose de fragments de quelques lignes, souvent introduits par les points de suspension. Dans les premiers chapitres, j'ai essayé d'imaginer un monologue dans lequel la Paresse personnifiée s'adresserait à un personnage caractérisé : la petite prostituée (I), le philosophe (II), l'artiste (III), le mécène (IV)... Ensuite, je me suis rendu compte que je pouvais tout aussi bien renoncer à cette hypothèse...

Est-ce utile de préciser que la paresse n'est pas le thème unique ni même principal du texte ; éventuellement un refrain qui émerge inopinément.

Pourtant, c'était bien ce qui m'intéressait. Donc je prends ma revanche en ne piochant, pour mes citations, que dans ces mélodies-là...



... Je suis affamé de liberté.

Et me soûle à la paresse.

Déjà je te vois submergé

par l'innombrable des nuances,

bouilli sous les éboulements,

quand les pioches te déblaient.

(p. 36)



La pensée te domine -

la faim guide l'affamé.

Ici la paresse éblouit l'idée

domine la pensée et la guide.

Le merle, toujours, a chanté une valse lente.

A d'autres les trilles et les arpèges.

(p. 40)



... Tu t'obstines ?

La paresse est la grande volonté

qui tourne le ciel et la terre !

(p. 55)

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