Ronald Belford Scott, dit Bon Scott, fait partie des légendes. Chanteur hargneux d’AC/DC de 1974 à sa mort en 1980, il marque toute une génération de gamins par sa voix éraillée, sa conduite border-line, ses textes too much, et sa fin tragique, étouffé par son vomi, agonisant une journée entière dans une bagnole.
L’intérêt du bouquin de Clinton Walker ne réside pas dans les anecdotes biographiques d’un parcours Rock’n’roll somme toute « classique ». Bien sûr, à travers les souvenirs des compagnons de route de Bon ou ceux de ses (nombreuses) femmes, on découvre l’homme. Bon Scott n’était pas qu’un petit bonhomme très énervé, souvent bourré et bagarreur. Il était aussi un type drôle, sincère, charismatique et très seul. Mais à force d’insister sur ses qualités de bon copain, bon fils, bon mari, l’auteur finirait presque par ennuyer le monde. Parce que le Bon Scott qu’on aime, c’est justement le Bon Scott bête de scène et de sexe, le branque, le fou de vitesse, bref le Bon Scott public, et tant pis s’il était si sérieux et sage dans l’intimité.
Non, ce qui est intéressant dans son parcours, c’est qu’il se confond avec l’histoire de l’Australie. Dans les années 50-60, le continent est en plein essor et attire par milliers des citoyens de la vieille Europe qui rêvent d’une vie meilleure ; des familles écossaises notamment, des Scott (qui débarquent de leurs Highlands natales en 52, Bon a alors 6 ans), ou des Young (qui arrivent de Glasgow en 63 avec leurs 6 enfants). Le Rock est inexistant, les mentalités si conservatrices qu’AC/DC sera interdit de concerts et devra conquérir l’Europe et l’Amérique avant d’être sacré plus grand groupe australien, après la disparition de Bon. Déracinés deux fois, il faudra l’ambition démesurée des frères Young mêlée à l’acharnement obsessionnel de Bon à devenir célèbre pour que ces gamins d’immigrés deviennent aussi emblématiques de l’Australie que les kangourous.
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