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Critiques de Constance de Théis (53)
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Quel délicieux roman que celui-ci et quelle belle idée les éditions Libretto ont eu là de redonner ses lettres de noblesse à ce charmant petit ouvrage largement méconnu, écrit en 1824 par la comtesse Constance de Salm (1767-1845) !



« Chacun brille un instant, nul ne brille toujours », disait résignée, celle qui fut pourtant en son temps une célèbre femme de lettres dont les salons réputés accueillaient la fine fleur de l’intelligentsia parisienne. Après avoir brillée de mille feux au sein de l’élite culturelle française du début du XIXème siècle, la comtesse de Salm avait peu ou prou sombrée dans les oubliettes de la littérature. Qu’il est bon pourtant de découvrir l’unique, le seul roman de cette femme moderne, féministe avant l’heure, laquelle n’a cessé tout au long de sa vie de défendre le droit des femmes et prôner leur égalité dans le domaine des Arts en un siècle encore bien frileux en matière de parité artistique entre homme et femme !

Elle n’avait jusqu’alors qu’écrit des ouvrages dits « sérieux » (poèmes, épîtres, tragédies) ; certains lui en faisant reproche, elle répondit par ce court roman épistolaire révélant toute la sensibilité de son caractère et sa grande connaissance des sentiments et des mouvements de l’âme propres à son sexe.



L’exaltation, la ferveur, l’idéalisme qui distinguent communément la première moitié du XIXème siècle, si passionnément romantique, si lyriquement inspiré, nous incitent à célébrer ce roman avec la plus vive ardeur et le plus grand enthousiasme, tant le charme délicieusement suranné de cette œuvre exquise nous à transportée et conquise !

Constance de Salm y dépeint de façon admirable, avec autant de justesse que de raffinement, les épanchements du sexe féminin lorsque l’Amour a pénétré les cœurs et avec lui la cohorte de sentiments enflammés qui égarent bien souvent les esprits de la plus cruelle des manières si l’on ne leur impose pas un tant soit peu de raison.

Mais la raison est-elle seulement possible lorsqu’on est à ce point épris que mille petits tourments viennent aiguillonner le bonheur d’aimer et d’être aimé et «qu’une secrète anxiété se mêle à l’enchantement de la passion » ?



« L'amour est la chose la plus douce et la plus amère "… L’héroïne de « 24 heures d’une femme sensible » va éprouver en l’espace d’une nuit et d’une journée, tout ce que recèle d’âpre et de sucré, d’amer et de doux, ce proverbe d'Euripide, et tout ce que l’amour peut inspirer de fièvre, d’ardeur, de crainte, de fougue, d’incertitude et de tourment lorsque le poison de la jalousie vient infecter la plus petite parcelle de l’esprit.



Au terme d’une soirée au concert, l’amant de la dame est parti en calèche avec une autre, la belle et coquette Mme de B. ! « Et seuls, seuls dans une voiture ; les vêtements se touchent, les mains se rencontrent, on respire le même air ; on est homme, on est femme…Ah !... »

Dès lors, éperdue d’amour et de doute, cette femme sensible et passionnée, imagine le pire, et ne sachant que faire pour apaiser ses inquiétudes, se met à écrire à l’amant peut-être perdu.

44 lettres rédigées le long de ces 24 heures entachées de désespoir, d’attente, d’espérance, dans lesquelles elle livre tout de ses émotions, de ses pensées, de ses faiblesses.



Tout le registre de la passion amoureuse s’exprime dans ces lettres, les atermoiements du cœur, les errements de l’âme, les questionnements, les supplications…Les moments d’abattement alternent avec l’emballement des sens, la révolte de l’orgueil outragé succède à la résignation du cœur meurtri, le désir de pardon et d’oubli vient ponctuer le sentiment de l’honneur bafoué…et les tentatives de raison garder sont vaines car la jalousie, mauvaise conseillère, pare chaque agissement de l’être aimé des couleurs blafardes de la trahison et de l’infidélité.

C’est la leçon morale que Constance de Salm tente de transmettre au fil de son ouvrage, montrant dans cette représentation excessive des transports amoureux, jusqu’à quelles extrémités peuvent conduire les égarements de la passion et les conséquences plus ou moins graves qui peuvent en résulter.



Le ton vif, lyrique, emporté, les sentiments exacerbés, poussés à leur paroxysme, offrent un vrai bonheur de lecture, enivrant, tonique, vivifiant.

Certes, un lecteur de notre époque, si désespérément tiède dans la formulation et l’expression des sentiments, pourrait être un brin décontenancé face aux débordements excessifs de ce personnage féminin qui se pâme, pleure, rie, tremble, gémit, se meurt, se languit et passe par toute la palette des sensations les plus vives.

Mais c’est justement là, dans cette démesure, cette emphase, cette souveraineté du cœur sur l’esprit et la raison, que réside l’effet proprement exaltant et enthousiasmant de ce petit roman. Ce caractère insensé que l’amour inflige à ceux qui en sont atteints. Car qui n’a jamais vécu ces moments de crises, ces instants de doute et d’incertitude où tout ce qui lie deux êtres épris l’un de l’autre semble irrémédiablement compromis ? La passion n’a pas d’âge, quelle que soit l’époque elle conserve toujours la couleur rouge du feu qui la consume. Constance de Salm, en femme avertie, l’a remarquablement saisi.

« 24 heures d’une femme sensible » est une peinture du cœur féminin qui, par la pétulance et l’aisance d’un style plein de ferveur, réussit à ravir follement les esprits.

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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Voici un roman épistolaire publié en 1824.

Au cours d'une nuit d'insomnie et d'une journée perdue à guetter un signe de cet amant- qui semble t-il- vient de la trahir, l'héroïne trouve une consolation en lui écrivant quarante - quatre lettres rédigées durant vingt- quatre heures entachées de doute, de fièvre, de désespoir, d'orgueil blessé, de déshonneur, d'infortune...d'attente, d'amour éperdu ...

Ce que je retiens surtout, c'est la saveur de la Langue ( en équation avec la société du XVIII° et du XIX ° siècle qui inspira Stefan Zweig ) , le bel usage du passé simple , le raffinement pour traduire ce chant et ces cris de douleur infinie, de passion effrénée, de désespoir intime, d'émotions intenses, de sensations mêlées exacerbées , un portrait saisissant et des plus justes des affres du sentiment amoureux à son paroxysme .



Une peinture exaltée et raffinée, subtile et touchante des épanchements féminins , l'excès de tendresse , de jalousie, jetés sur le papier dans la crise, l'exaltation, le désordre !!" Moi, trahie, abandonnée, perdue, moi, je n'emporte au moins que la douleur d'avoir été trompée !....."

" le coeur humain est inexplicable...."

" le feu des arts ressemble à celui de l'amour: il enivre, il absorbe, il isole de l'univers et de soi - même ..."Adieu, lâche et indigne amant !"





Au final, des lettres au style et à l'écriture magnifiques enflammées, passionnées, rageuses, désespérées, un cri d'amour qui revisite la passion amoureuse ! Une femme qui se meurt d'amour !

Une plume superbe,savoureuse , un bijou dont nous aurions envie de citer nombre d'extraits , dont la fin est surprenante !

Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !

L'unique roman de cet auteur !
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Constance de Salm était une intellectuelle et une féministe, elle tenait chez elle un salon littéraire fréquenté par A. Dumas, Stendhal et bien d’autres. Elle a longtemps hésité a publier ce roman craignant un jugement sévère sur sa trop grande sensibilité, « un des plus beaux apanages » du sexe féminin écrit-elle. Ainsi elle s’explique et se défend dans sa préface : « … c’est mon opinion que la vraie sensibilité est une qualité trop belle et trop forte pour n’agir que sur les affections de l’âme ! que c’est elle aussi qui éclaire et agrandit l’esprit ! ; qu’elle n’est pas moins le foyer des idées élevées et philosophiques que des idées douces et tendres, et qu’elle en est même une condition plus nécessaire ».

Ce court roman épistolaire de 44 lettres d’une amante passionnée à son amant est « une étude du cœur d’une femme » dévorée par l’amour et la jalousie. Après la vision de son amant en compagnie d’une autre se déchaine en elle, doute, questionnements, tempête d’émotions qui bascule toutes ses pensées vers une jalousie destructive faisant vaciller son âme et son corps. Les lettres écrites en 24 h vont décortiquer avec une grande finesse les sensations et les sentiments qui se bousculent en elle, en un mot les affres de l’amour ... Le registre de ces émotions semble infini sous la plume de Constance de Salm. Elle décrit ce… je t’aime à la folie, à en perdre la raison !



Belle et étonnante découverte ce roman épistolaire qui a inspiré Stéphane Zweig pour vingt quatre de la vie d’une femme.

Une lecture édifiante tout en finesse, poésie et sensualité, où le lecteur rentre dans les vertiges d’un amour absolu, « une fusion de l’âme et du corps »



Je termine enfin par cette citation, à méditer…

"L'amour !... Qu'est-ce que l'amour ? ... Un caprice, une fantaisie, une surprise du coeur, peut-être des sens; un charme que se répand sur les yeux, qui les fascine, qui s'attache aux traits, aux formes, aux vêtements même d'un être que le hasard seul nous fait rencontrer. Ne le rencontrons-nous pas ? rien ne nous en avertit, ne nous trouble...nous continuons de vivre, d'exister, de chercher des plaisirs, d'en trouver, de poursuivre notre carrière comme si rien ne nous manquait!... L'amour n'est donc pas une condition inévitable de la vie, il n'en est qu'une circonstance, un désordre, une époque... que dis-je ? Un malheur ! Une crise… Une crise terrible… elle passe et voilà tout. "

Lu dans le cadre de la dernière « Masse critique » merci à Babelio et aux éditions « Librio - Oeuvre du Matrimoine » pour cette très belle découverte.











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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Ce livre est un vrai petit bijou ! Dans ce roman, nous suivons le désespoir d'une jeune femme en l'espace de vingt-quatre heures à travers quarante-quatre lettres qu'elle écrit à son mari. Ce dernier a disparu la veille au soir en rentrant dans la calèche d'une autre femme, une certaine Mlle de B***. L'héroïne nous livre ainsi sa tristesse, son incertitude, son passé comme son avenir...Cette demoiselle est touchante, et je dois dire que la fin m'a réjouie !



Ce livre m'a vraiment marquée car le style de l'auteure est tout à fait charmant..Pour conclure, je conseille ce livre (qui a inspiré Stefan Zweig entre autres) à tous les amateurs des romans épistolaires, à ceux qui sont intéressés par la société des XVIIIème et XIXème siècles ainsi que à tous ceux qui veulent vivre une magnifique expèrience littéraire !!! MERVEILLEUX.
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Je suis conquise par ce petit bijoux que j'ai dévoré du début a la fin sans m’arrêter.



Ce roman épistolaire brosse le portrait d'une femme dévorée par l'amour et la passion. Elle a vu l'homme qu'elle aime partir avec une autre femme et fébrile, se croyant trahie, elle lui écrit plusieurs lettres pendant 24h. Les sentiments de cette jeune femme sont décrit à la perfection, elle passe par le doute, le désespoir, l'excitation... Le lecteur suit ses souffrance et revit le temps de quelques passages leur histoire d'amour.



Le style et l'écriture sont magnifiques et nous font voyager au XIXème siècle.

La fin m'a surprise, je m'attendais absolument pas a cette chute mais l'on ne peut que s'en réjouir!
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Court roman épistolaire écrit par une femme de lettres française, spécimen suffisamment rare pour qu'on y prête attention.



Une quarantaine de lettres - la plupart fébrilement écrites par une amoureuse passionnée qui se croit trahie - nous dévoile une belle plume pleine de sensibilité - quoique parfois trop emphatique - ainsi qu'une connaissance approfondie de la nature humaine, et plus particulièrement du sentiment amoureux.



Cette peinture de la jalousie et de la passion que nous offre la princesse Constance de Salm a vraiment de quoi interpeller le lecteur, par sa force et son intensité mais aussi par son indéniable poésie.



Malgré tous ses atouts, ce récit ne m'aura touchée que très superficiellement. J'ai été dérangée par les emportements fougueux - parfois fantasques - de cette femme jalouse jusqu'à l'excès et qui, oubliant son éducation et son rang, perd totalement le contrôle de sa raison, de ses sentiments et de ses actes. La fièvre qu'elle met dans toutes ses pensées et dans toutes ses actions, en cette fatale journée où elle est sans nouvelle de l'être aimé, m'a semblé découler d'un esprit quelque peu instable, en tout cas fragilisé. Or j'ai eu du mal à concevoir que cette fragilité venait uniquement d'une méprise, du simple fait d'avoir vu son amant raccompagner une autre femme chez elle. Ce manque de confiance en l'amant, n'est-il pas en fin de compte un manque de confiance blâmable en la nature du sentiment que les lie ? A plusieurs reprises, cette jeune et jolie veuve fortunée, qui a vraiment tout pour être sûre d'elle, va chercher à se raccrocher au bon sens et à la justesse de sa raison mais sans pouvoir s'éviter la noyade dans le pathos ni la chute dans le ridicule. A mes yeux, la violence de sa passion est à rapprocher de l'hystérie ; j'ai souvent eu l'impression d'être en pleine tragédie racinienne sauf que, transposée dans un salon parisien du début du XIXème siècle, le tout a sonné assez faux à mes oreilles, et avant même de connaître le fin mot de l'histoire, j'en étais déjà à excuser l'amant et à lui trouver de réelles circonstances atténuantes dans le cas où son infidélité aurait été avérée.



***ALERTE SPOILER***

Enfin, un tel déploiement de passion, un romantisme si exacerbé, des sentiments si vifs et un désespoir si profond qu'il place sa victime au bord du tombeau, auraient bien mérité un autre sort qu'une happy end vivement tirée du chapeau.



Le mieux est encore de vous faire votre propre idée ; la lecture de ce roman vous prendra à peine deux heures.





Challenge de lecture 2015 - Un livre dont le titre contient un nombre

Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 215

Challenge 19ème siècle 2015
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Ce petit roman épistolaire autobiographique aux accents poétiques nous venant du XVIII ème siècle, a semble-t-il inspiré Stefan Zweig pour l'écriture des 24 heures de la vie d'une femme. C'est le seul roman de Constance de Théis, qui tenait des salons littéraires et écrivait des poésies – pour ne reprendre que ce qui nous intéresse.



Elle écrit ces lettres dans un moment de soudaine jalousie où, suite à la vue de son amant s'éloignant avec une autre femme, elle se met à gaspiller son temps au travers de mille divagations sur les raisons de ce rapprochement. Les lettres parlent de cet épisode anxieux, de cette triste passion et cette douleur exprimant tout à la fois romantisme et sensibilité féminine.



Je trouve que ce livre est un beau témoignage, car il semble un peu ridicule mais en même temps il a tout de vrai des moments de faiblesses humaines. Il décrit très bien le sentiment. de ce point de vue, c'est un texte d'une grande richesse. Je ne suis pas étonnée qu'il ait inspiré Stefan Zweig. A vous de voir. A découvrir ou à relire.

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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Belle découverte!!! Entre l'amoureuse et la sensible, en vingt et quatre heures, il y a lieu de se demander comment ça se passe de l'autre côté avec la sensible de Constance de Théis, si on a déjà lu l'amoureuse avec Zweig, et surtout si on a été remué par le style de l'auteur. Source de ma curiosité avec ce livre. Une écriture assez troublante, c'est le remuement d'un cœur en désespoir, ou simplement en proie à une extrêmejalousie. Ca la ronge, ça la dépouille de toute forme de contenance, elle s'étouffe, elle suffoque, notre narratrice crie sa rage de femme ''supposée'' tromper. Elle n'arrête pas de déclamer ses douleurs, ses tourments à travers des petites lettres, parfois même très courtes. Une belle plume, sur un fond de féminisme, la formule ''des hommes sont ou ne sont pas'' se reprend sur presque toutes les lettres comme si l'auteure en avait beaucoup à dire contre le privilège, le pouvoir que les hommes pouvaient exercer sur la femme à cette époque. Quand bien même à la fin, cette empoisonneuse jalousie s'est avérée absurde, du moment où Madame de B n'a jamais été la maitresse de l'amant dont notre narratrice reproche l'infidélité...
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

C'est un bien joli roman épistolaire qu'il m'a été donné de lire.

J'ai donc pu faire la connaissance d'une femme du XVIIIe siècle, que je ne connaissais pas et qui a eu une vie intéressante et riche à plus d'un titre.

Une postface de Claude Schopp nous la fait découvrir, vive, entière et engagée dans son temps avec intelligence et passion.

Cette femme fut élevée suivant les principes de Rousseau, par des parents attentifs et lettrés, dont le père, à la fin de sa vie, écrivit une "encyclopédie morale".

Elle débute dans une carrière littéraire à succès avec une tragédie lyrique intitulée "Sapho".

Sa renommée lui permettra d'être acceptée et appréciée par un milieu littéraire très masculin, au sein duquel elle ne cessera de défendre la cause des femmes, revendiquant pour elles un même accès à la culture et à l'enseignement, ainsi qu'à l'expression culturelle et politique. Elle défend leurs droits et lutte contre des lois iniques comme l'article 324 du code civil spécifiant "que le meurtre commis par l'époux sur l'épouse, ainsi que sur son complice, à l'instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale, est excusable".

Elle deviendra pour ses contemporains soit un "bas bleu" qui tient salon, soit "la Muse de la raison" ou "Le Boileau des femmes"...

Ce texte m'a donné envie de connaître mieux cette femme d'exception un peu tombée aux oubliettes

Mais revenons en au texte que propose le livre, une production atypique et singulière dans l'œuvre du personnage...

C'est un petit roman respectant unité de lieu et de temps et qui présente avec constance et détermination tous les états par lesquels une femme de son siècle passe, alors qu'elle se laisse submerger par ses émotions.

Femme très amoureuse, elle voit son amant partir aux bras d'une autre à la sortie de l'opéra. Sans signe de lui, ne recevant d'explications d'aucune sorte, la voilà en prise aux pires douleurs de la jalousie.

Elle écrit à son amant absent pas moins de 46 lettres décrivant par le menu ce qui se passe dans sa tête et qui lui traverse le corps.

S'imaginant les pires scénarios possibles, la voilà au bord du suicide...

Ce "petit bijou" très agréable à lire est un portrait saisissant du sentiment amoureux et de ses affres, mais n'oublions pas que c'est aussi une leçon...

Constance de Salm a tenu à le rappeler dans une introduction à ses œuvres complètes, inquiète que le grand succès populaire de son texte n'en ai fait ignorer le véritable dessin .

des liens et des images sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Lettre dernière

*



A mes amies et amis babeliotes.



Il aurait été très dommage que je sois passé à côté d’un aussi joli texte.

Et je remercie les Éditions « Les Plumées » - Talents hauts, pour avoir réimprimer ce roman superbement bien écrit par Constance de Salm, une poétesse et écrivaine qui m’était inconnue.

*



Ce récit écrit en début du 19e siècle, a une grande résonance avec le très bon roman « Mon mari » de Maud Ventura, qui m’avait beaucoup plu.

La jeune auteure y traitait avec adresse et originalité, de l’amour irrationnel d’une femme qui aimait son mari à la folie. Et ce sentiment démesuré et incontrôlable l’avait conduite à de profondes névroses et à des grandes souffrances.



Il était logique pour moi, que les Éditions « Les Plumées » aient confié la préface à Maud Ventura.

*



L’excellent roman de Constance de Salm est très bien écrit, d’une plume alerte, enlevée et très élégante. Le récit est un peu différent, puisqu’il parle non seulement de la souffrance, de la colère, du doute, mais surtout de la jalousie d’une femme dans tous ses excès.



Cette dernière a vu son amant, à la sortie d’un concert, s’éclipser au bras de la belle et coquette Madame B.

Commence alors pour cette amante, le personnage central du roman, un véritable chemin de croix, avec une terrible et longue attente, avec une désastreuse nuit d’insomnie.

Cette femme est rongée par l’angoisse, par le désespoir, par cette jalousie qui ne la quitte pas et qui l’étouffe parfois.



C’est par des lettres, des dizaines de lettres qu’elle va écrire en une seule journée, voulant ainsi partager, sa grande souffrance, ses émotions et sa détresse.

C’est une véritable fièvre qui s’empare alors de cette femme, qui lui fera parfois perdre la raison. Où elle sera sujette à des sautes d’humeur, en se brisant dans l’excessif ou en sombrant dans le désarroi.

Une humeur qui fera rosir ses joues d’exaltation, et qui dans heure d’après assombrira son cœur à la pensée d’avoir définitivement perdu son amant.



Une femme bouleversée et bouleversante, à l’âme assaillie de mille sentiments de confusion, d’indignation, d’incompréhension, de chagrin, de rage, de non-pardon.

Une amante taraudée par le sentiment d’avoir été trahie, bafouée, abandonnée.

*



Avec grande verve, Constance de Salm a écrit un récit très captivant, enflammé, fiévreux.

Elle a su faire tourbillonner son héroïne dans un ouragan intemporel d’amours romantiques et de folles passions.

Des folles passions amoureuses, celles qui existent pour être vécues un jour

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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

"Petit bijou", quel autre terme choisir pour ce court roman épistolaire ? Ciselé, sensible, acéré parfois au scalpel de la jalousie, furieusement dépassé et pourtant quel plaisir de le découvrir !

Se pâmer d'amour, s'évanouir pour une inquiétude, une contrariété, serait-ce encore possible aujourd'hui ? N'oublions cependant pas que la respiration était alors entravée par un corset.

Des mots, une avalanche de mots soigneusement choisis, des mots d'amour, des mots pour douter, espérer, se consoler, justifier, des subjonctifs oubliés qui confèrent à ce roman l'impression d'être projeté(e) dans un temps perdu. Ah ! Les hommes à genoux pour déclarer leur passion, comme si celle-ci les terrassait, comme si l'amour devenait maître de leur coeur ! Les yeux se cherchent, la passion est chuchotée d'une âme à l'autre... La midinette en moi a souri.



L'héroïne a vu partir l'homme aimé dans la calèche d'une autre ! Pourquoi ? Pourquoi n'écrit-il pas alors qu'ils échangent chaque jour ? Heure après heure, les tourments du doute et de la jalousie sont soigneusement décrits : réactions émotionnelles et physiques, espoirs, désespoirs allant jusqu'au désir de mourir (aujourd'hui sans doute moins fréquent, mais un premier amour peut déclencher une telle passion et nous rappeler les émotions ressenties alors), volonté de comprendre, de s'endurcir jusqu'au moment final où la vérité éclate ! Prévisible certes, mais entraînés par l'avalanche de sentiments amoureux, nous en sortons furieusement romantiques.
Lien : http://apprendreavecbonheur...
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Ce roman épistolaire, (c'est une première pour moi) a été choisi suite à un coup de coeur d'une blogueuse.

N'étant pas du tout du genre à lire les "classiques" de la littérature, je me suis plongé dans ce livre avec beaucoup de préjugés.

Mais ceux ci se sont très vite envolés ! On a droit ici à la souffrance d'une femme, qui fait partager cette souffrance à cet homme qu'elle convoitise.

Et bien ca n'est pas un coup de coeur pour moi, mais j'ai vraiment beaucoup aimé, l'auteure à une écriture magnifique, ses émotions sont partagés, on s'en imprègne, on finit par comprendre et partager la souffrance de cette femme.

L'amour est un sujet universel, on arrive donc rapidement à comprendre ce que peut ressentir ce personnage.

Je ne sais que dire de cet ouvrage, apart qu'il est divin, et qu'il faut absolument le lire, car l'écriture est tout simplement magnifique !
Lien : http://coupdecoeur-morgane.o..
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Après avoir vu son amant disparaître dans la calèche d'une autre femme, l'héroïne, vivement troublée, écrit une série de lettres qui témoigne de son affection passionnée et de sa jalousie brûlante. Elle cherche à se rassurer, revoit la soirée à l'opéra, revit les premiers moments de leur amour. Elle envoie ses serviteurs quérir des informations au domicile de l'amant trompeur. Pour s'assurer de son malheur, elle quitte toute discrétion et met son honneur en péril, révélant à la société son amour clandestin. Désespérée, sur le point de mourir d'amour, elle se laisse presque charmer par les déclarations d'un jeune homme éperdu d'amour et qui lui offre son soutien.



Le charme désuet des romans épistolaires opère toujours avec moi. De La nouvelle Héloïse aux Liaisons dangereuses, en passant par tout ce que le 18° siècle a fait de romans par lettres, je suis séduite! Il faut croire qu'il n'y a que ce siècle lumineux pour produire des sentiments aussi sublimes et grandiloquents! Et pourtant j'y crois! Cette femme sur le point de mourir d'amour (je demande le contre-avis d'un médecin!) est convaincante! Le ton des lettres est parfait, on évolue sur toute la palette des sentiments que cette femme délaissée subit.
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Dans ce roman épistolaire, Constance de Salm parvient à retranscrire les épanchements d'une femme, sa jalousie et tout l'amour qu'elle porte à l'homme qu'elle aime. Au fil des lettres, l'héroïne passe par toutes les émotions imaginables, résultats de son amour dévoué et de la souffrance brutalement arrivée. La demoiselle est extrêmement touchante, en tant que lecteurs, nous devenons tout de suite empathiques. Les pages se suivent et ne se ressemblent. La fin est réjouissante. Continuons de découvrir et de redonner ces lettres de noblesse à ces oeuvres méconnues.
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Jouir plus que lui

Dans ce petit recueil, Constance de Salm témoigne de certaines inégalités entre les femmes et les hommes : l'inégal accès à l'éducation, mais aussi celle aux arts et aux belles-lettres, à l'injustice suite à un adultère, à l'importance pour une femme de faire un bon mariage. Un vent de féminisme commençait à souffler à son époque. Elle prend la défense de son sexe grâce à l'arme qui lui est la plus familière, c'est-à-dire sa plume prenante, envoûtante et limpide. Les pages défilent encore et encore, on arrive très vite à la fin de ses textes et on en redemande encore.


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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Reçu dans le cadre de la masse critique, je remercie les éditions librio ainsi que Babelio pour votre confiance.



En 1824, Constance de Salm publié ce court roman épistolaire.

Une femme malade de jalousie adresse 46 lettres à son amant qu'elle a vu disparaître avec une autre à la sortie de l'Opéra.



Au fur et à mesure des missives, la jalousie s'intensifie et lui fait perdre pied.



A la manière d'un journal intime, elle se confie à son amant, couchant ses doutes et son mal être, ses questions sans réponses.

Plus les heures s'égrènent, plus elle dépérit.



Ce très vieux roman est finalement assez contemporain tant le questionnement amoureux est le même qu'aujourd'hui, mettant en avant que finalement, l'amour et ses affres sont intemporels.



Elle décrit avec simplicité les grands tourments du sentiment amoureux.

L'attente est insupportable, propice aux divagations allant parfois jusqu'à la folie.



Si la date du texte vous fait peur en terme d'écriture que l'on pourrait imaginer pompeuse, il n'en est rien. Le langage est très accessible et assez moderne pour l'époque.



"N'as tu donc jamais éprouvé que le dernier mot que l'on se dit en se quittant laisse dans l'âme une impression qui dure jusqu'à ce que l'on se revoie?".



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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Je termine "Vingt-quatre heures d'une femme sensible".

Il est de ces auteurs qui conservent l'élégance de la langue dans toutes les circonstances d'un sentiment destructeur.

Constance de Salm traite de la jalousie comme d'un sentiment puissant qui fait passer l'âme du désordre à l'impuissance, de l'abandon au déchirement, de la vengeance au désespoir tout en conservant la beauté de la raison, de l'intelligence et l'attrait d'une écriture sensible.

Une oeuvre plaisante à lire, une sorte de féminisme avant l'heure dans un siècle qui vit naître tant de bouleversement.

Alors, certes, il est nécessaire si ce n'est utile de lire ces pages et de s'inspirer de sa morale.
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

C'est en parlant de romans épistolaires avec ma fille (BAC de français à la fin de l'année oblige) que je me suis rappelé avoir adoré ce roman. Source d'inspiration pour Stefan Zweig tout de même !

Au 18ème siècle, à travers les lettres de cette femme très amoureuse, nous partageons toutes ses émotions. Les affres de la jalousie l'enlisent dans des pensées contradictoires et la rongent, à tel point qu'elle rédigera une quarantaine de lettres à son amant.

L'écriture est belle, la femme attachante. C'est une lecture dont on se souvient.
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Lettre I



Mes chères et douces amies,

Comme je vous l'ai promis lors de notre récent et dernier échange épistolaire, je vous fais parvenir très prochainement une appréciation de ce nouveau roman de la Princesse de Salm, que vous avez eu la délicatesse de me faire livrer par porteur, il y a quelques jours.



Lettre II



Me souvenant du texte sensible et délicat de mon amie Louisette

http://www.senscritique.com/livre/Vingt_quatre_heures_d_une_femme_sensible/critique/40041674, j'ai voulu lire avec lenteur et dans un cadre propice à la montée de sentiments suaves, cet exercice de style.

Par sa tournure et la description à la fois terrible et subtile des pensées, affres et tortures d'une femme jalouse, j'ai, je dois vous l'avouer avec une certaine confusion, eue une étrange pensée:

n'ai-je pas moi-même eu le déplaisir de passer quelques fois par ces moments terribles qui semblent être l'apanage de notre sexe ?



Lettre III



Mes amies,

Ne vous semble t-il pas étrange que ce merveilleux texte nous touche autant, nous femmes ô combien modernes ?

Notre liberté, revendiquée avec tant de force, ne serait-elle que mirage et poudre aux yeux ?

Serions- nous toujours et à jamais esclave de nos sentiments envers le sexe fort ?

Ecoutez plutôt:

"Vous m'abandonnez et je vous pleure; vous m'outragez, et je veux mourir.

Déchue des grandeurs de l'amour, je suis aussi déchue de moi ; je rentre dans la route commune de la vie, je ne suis plus qu'une femme ordinaire".



Lettre IV



Chères âmes,

Une pensée soudaine agite mon cœur malmené, un SMS envoyé dans la soirée à cet amour adoré, n'aurait-il pas résolu cette affaire si délicate ?

Hélas, le saurons nous jamais ?

Dans cette perspective, nous n'aurions jamais eu l'incomparable plaisir de lire ce merveilleux roman, qui nous crie la passion comme aucun autre.

A vous revoir, mes chères et tendres amies.

Vôtre

Kali

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Vingt-quatre heures d'une femme sensible

Dans ce court récit épistolaire intimiste, l’autrice décrit avec virtuosité les affres de la passion et du sentiment amoureux à grands renfort d’envolée lyrique.



L’occasion pour l’autrice de donner à entendre le cœur d’une femme, aussi impudique qu’il peut être au bord de l’abandon, aussi inconstant qu’il peut être troublé de mille doutes.



L’écriture de Constance de Salm est poétique et élégante et elle nous présente avec brio la multitude de sentiments qui peuvent animer la passion d’une femme. Le sentiment amoureux est bien retranscrit par l’autrice à travers les quarante-six lettres de son héroïne à destination de son amant.



Au tourbillon d’émotions généré par la peur de l’abandon s’ajoutent les contraintes qui sont imposées aux femmes par la bienséance de la société de l’époque et l’importance qui est portée à la réputation des femmes. Au fil de la lecture, on découvre une héroïne très attachante malgré ses divagations et ses emportements mélodramatiques.



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