Constantin Alexandrovitch Bodisco

C'est avec une extrême hésitation que j'écris ces mots. Je ne puis m'expliquer pourquoi ce bonheur m'arrive, mais je crois pouvoir dire n'avoir jamais, dans ce tourbillon de la vie mondaine que je mène et que j'aime, sciemment, ni en pensée, ni en action, fait de mal à personne. Grâce aux consolations que le spiritisme accorde, et à la conviction qu'on peut réellement être en communication avec un monde meilleur que le nôtre, tout cela absorbe mes soucis et me donne le sentiment du bonheur de vivre.

Si l'on avait dit à un savant du XVIIIe siècle qu'un homme avait trouvé lo moyen de faire entendre la parole humaine à 300 kilomètres, qu'un autre avait trouvé le procédé permettant d'enfermer celte parole humaine dans un rouleau de cire et de la transporter dans une boite, le savant du XVIIIe siècle se fût récrié : « Vous êtes fou, cela est impossible. »
Il en est de même pour ce genre de phénomènes. Il s'est pourtant trouvé des savants qui ont tenu le raisonnement suivant : Une foule d'individus prétendent avoir vu ces faits étranges : la seule objection qu'on peut leur faire est d'avoir vu des choses qui n'existent pas objectivement, d'avoir été hallucinés.

La légende populaire raconte que le poète Longfellow disait que, quand il se sentait inspiré, deux êtres évaporés apparaissaient dans sa chambre pour lui dicter ses poésies.

En admettant la réalité des faits divulgués dans les séances démonstratives spiritualistes, cette réalité devient par cela même la preuve évidente et indiscutable de la continuation de notre existence personnelle après la mort.