Coralie Delaume

L’analyse du fonctionnement de l’Union Européenne est précise et de fait l’autrice démontre la désunion réelle de cette prétendue union mais il manque une analyse de la prétendue "démocratie européenne" pour que l’analyse soit complète : c’est l’angle mort de ce livre de la regrettée Laura Blanc alias Coralie Delaume. Dès l’introduction, l’autrice parle de démocratie sans en définir le mot. Or l’U.E. est composée de Royaumes et de Républiques parlementaires à une ou plusieurs chambres qui n’ont en commun que le système électif mais dont le fonctionnement n’est même pas uniforme (majoritaire à un ou plusieurs tours, proportionnel, etc). Bref, loin de la démocratie athénienne ou d’une démocratie moderne fondée sur le tirage au sort mais je m’égare.

Les biais de l’Union Européenne n’ont finalement qu’un seul but éloigner le «peuple» des affaires politiques c’est à dire de la gestion de la cité, et favoriser une classe sociale européenne privilégiée et «raisonnable» qui profite de la mondialisation pour s’enrichir.

Coralie plaidait pour la «souveraineté» mais redevenir souverain au niveau national ne changerait que peu les travers de cette situation qui est selon moi avant tout un problème démocratique de fond. Nos régimes parlementaires électifs favorisent le mensonge et la corruption des politiciens et le pouvoir des détenteurs de capitaux… La souveraineté pourrait être européenne mais pour cela il nous faudrait a minima un parlement souverain c’est à dire contrôlant la monnaie et le budget !

Caricature sans nuances mais bien écrit et très documenté, ce pamphlet électoral ne s'adresse qu'à des râleurs déjà convaincus.

Il manque tout simplement une seconde partie pour en faire un livre sérieux : l'analyse des voies proposées, dont certaines déjà en chantier, qui permettront à notre vieille Europe d'affronter solidement la mondialisation, en expliquant qu'un replis sur de vieilles structures ne peut mener qu'à la décrépitude.



La caricature est tellement énooorme que je suis persuadé que les auteurs auraient pu tout aussi bien défendre la position inverse.

A ne lire que si on a en main un livre "pour".