Je pense aux « Si ». À tous les petits choix que l'on fait en cours de route. Chaque choix menant à un autre. Tous aboutissant à une fin. (…)
Il y a une multitude de « Si » auxquels je m'autorise à penser. Il y a des moments dont on a la nostalgie, qu'on veut revivre encore et encore, ne jamais quitter. D'autres qu'on regrette. On voudrait avoir une seconde chance. Je m'efforce de me les rappeler. C'est très séduisant, cette lente danse avec le destin. Une douce torture. Je n'oublie pas. Je n'oublierai jamais.
Mais il y a d'autres choix aussi.
Certains « Si » veulent qu'on en paie le prix. On ne danse pas facilement avec. On les traîne comme des boulets. On les porte sur son dos.
(…) Certains « Si » vous fauchent les jambes.
Parfois, quand on lit quelque chose, le monde entier devient très simple. On sort de son propre corps, et on voit la vérité clairement. Et on se dit : quel ramassis de conneries.
Ce que vous mettez dans votre cœur vous fera mal. Mais ce sera la douleur la plus spectaculaire qui soit. Elle vous illuminera, elle vous brûlera. Elle vous terrassera. Elle vous détruira.
Et elle vous transformera.
Parfois, on se rend compte que ce qu'on pensait savoir sur le monde est peut-être un mensonge. On s'arrête pour regarder autour de nous, et tout est embrouillé ; alors on comprend que tout n'est que chaos. Absolument tout.
Les gens vous diront que le diable est un menteur ? Qu'il l'était dès le début. Le père du mensonge, et tout ça. Mais je n'y crois pas. Non : il dit la vérité. On ne penserait pas être pouvoir trompé par la vérité. Et pourtant c'est la cas.
Vivre avec le diable...
Ce n'est pas une chose facile.
Il te fera souffrir, lui avais-je dit. Il prendra ce à quoi tu tiens le plus. Il le fera avec un sourire, et puis il fumera une cigarette.
"Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Noires comme un puits où l'on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu'ils soient,
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances,
Je n'ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence ,
Je suis debout bien que blessé .
En ce lieu de colère et de pleurs ,
Se profile l'ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort ,
Mais je suis et je resterai sans peur .
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin ,
Je suis le capitaine de mon âme."
Invictus William Ernest Henley pg 225
"Qui t'as fait? Comment as-tu été formé ? D'où sont venues tes strates, tes courbes et tes aspérités ? Tes endroits doux et sauvages? La lumière et l'obscurité profonde et sacrée. Les vallées et les falaises de ton âme. Le fracas et le silence."
Parfois, on refoule ce qui nous fait mal. On se ment en prétendant que ce n’est pas là, même si on sait bien que c’est faux. C’est comme si on avait avalé un bout de métal : il nous gêne, mais on s’y est habitué, d’une certaine façon. A cette chose en nous. Cela fait des années qu’on la ravale.
"La plupart des gens croient à l'existence du bien et du mal, du bon et du mauvais - du moins sous une certaine forme. Je l'ai déjà dit une fois. Je ne sais pas si c'est vrai. J'aimerais le savoir. Mais pour lui, il n'y a ni bien ni mal dans ce monde, et c'est ce que j'essaie d'expliquer. Ses yeux ne sont pas comme les vôtres. Il ne voit pas ce que vous voyez. On ne peut rien comprendre en les regardant. Je crois que j'ai envie de comprendre, parfois, mais la plupart du temps, non. Je suis incapable de le percer un jour. C'est un fait. Et si vous essayiez, je crois que vous risqueriez d'y perdre votre âme. Je n'essaie pas. Je n'essaierai jamais." pg 83