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Citation de Polomarco


Au fond de ce paysage de sons, de couleurs, d'odeurs, dans une déchirure de la forêt, on voyait l'éclair d'on ne savait quoi de terne, d'on ne savait quoi de luisant comme le tremblotement d'une mer irréelle : le Ladoga, l'immense étendue gelée du Ladoga.
Enfin, nous sortîmes du bois sur la rive du lac, et nous apercûmes les chevaux.
(...)
Le troisième jour, un immense incendie flamba dans la forêt de Raikkola. Enfermés dans un cercle de feu, les hommes, les chevaux, les arbres poussaient des cris terribles (...). Fous de terreur, les chevaux de l'artillerie soviétique -ils étaient presque mille- se lancèrent dans la fournaise, brisèrent l'assaut du feu et des mitrailleuses. Beaucoup périrent dans les flammes; mais une grande partie atteignit la rive du lac et se jeta à l'eau (...).
Pendant la nuit, ce fut le vent du nord (...). Le froid devint terrible. Tout à coup, avec un son vibrant de verre qu'on frappe, l'eau gela (...).
Le jour suivant, quand les premières patrouilles de sissit, aux cheveux roussis, au visage noir de fumée, s'avançant précautionneusement sur la cendre encore chaude à travers le bois carbonisé, arrivèrent au bord du lac, un effroyable et merveilleux spectacle s'offrit à leurs yeux. Le lac était comme une immense plaque de marbre blanc sur laquelle étaient posées des centaines et des centaines de têtes de chevaux. Les têtes semblaient coupées net au couperet. Seules elles émergeaient de la croûte de glace. Toutes les têtes étaient tournées vers le rivage. Dans les yeux dilatés, on voyait encore briller la terreur comme une flamme blanche. Près du rivage, un enchevêtrement de chevaux férocement cabrés émergeait de la prison de glace.
(chapitre III).
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