Il me semblait que ce vieux mur était quelque chose de vivant, un mur de chair où apparaissaient toutes les aventures de la chair humaine, depuis la rose innocente de l’enfance jusqu’à la verte et jaune mélancolie de l’âge déclinant. Il me semblait que ce mur de chair se fanait peu à peu : et ces blancs affleuraient, ces verts, ces ivoires, ces jaunes blêmes de la chair humaine déjà fatiguée, déjà vieille, déjà sillonnée de rides, déjà tout près de la dernière et merveilleuse aventure de la décomposition. De grosses mouches erraient en bourdonnant sur ce mur de chair. Le fruit du jour devenait blet, pourrissait lentement, et dans l’air las déjà corrompu par les premières ombres du soir le ciel, ce cruel ciel de Naples, si pur, si tendre, jetait un soupçon, un regret, un bonheur triste et fugitif. Une fois de plus, le jour mourait.