Le sacrifié déglutit difficilement, sans doute pour la dernière fois de sa vie. François sortit de sa ceinture un couteau plutôt ancien, la lame brillait sous la petite lumière des bougies. Il le dirigea vers les poignets et les ouvrit, appuyant sur son bras pour que le sang coule plus vite dans la bouche de la femme. L’agresseur murmura une sorte de formule, mais c’était incompréhensible, comme s’il parlait une langue morte. Le visage de la défunte se reforma, il devint rose, ses yeux s’ouvrirent, ils étaient bleu océan. Le jeune homme eut une pensée qu’il ne put contrôler dans un moment pareil : comment pouvait-elle avoir les yeux bleus avec des origines antillaises ? Peu à peu, alors que la momie reprenait vie, la vue du jeune homme changea, devenant de plus en plus floue. Il eut l’impression que sa fin était proche, plus proche qu’il ne l’avait pensé. Dans quelques instants, il serait éliminé et personne ne pouvait l’en empêcher. Il résista pourtant autant qu’il le put à l’appel de la mort. Sa volonté de vivre se montrait plus forte que tout, même si la bataille était perdue d’avance. Pourtant, ses yeux se fermèrent tous seuls, il sombra dans un sommeil dont il ne se réveillerait jamais. Perdu. Tout était fini.
Ah ! Les criminels n’étaient plus à la mode de nos jours, alors place aux monstres surnaturels !