Désert
Dans le vent de sable sous nos pas
la dune vit glisse plisse se ride s’éclipse
en place restent quelques granions de fer une ampoule de silicea
une dose d’aurum metallicum 30 ch
peu d’eau dans ma gourde de chèvre
dois-je boire maintenant ? (ou encore attendre)
au bord d’un torrent de pierres sèches
court la rare eau potabile de la seghiame
protégeant sous ma gandoura en cheveux de chameau
derrière un muret de terre couché
parmi les roses de sable où la géode étincelle
parfois ton œil coule un peu
l’homme qui tant aime montagne et désert
ne peut être absolument mauvais
(cependant tout être en impuissance devenir meurtrier peut)
le chemin que tu suis tu ne le connais pas
(d’ailleurs pourquoi le suivre autrement ?)
à la tombée de la nuit sur les Aurès près de l’oued sauvage
un vol de vingt cigognes s’abat
un jour tu écriras sur la neige des vers qui ne connaîtront pas
d’autre page
d’ici là ton doigt avec facilité gravera puis effacera le sable
// revue Secousses, N°19, Juin 2016.