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Critiques de Daniel Couvreur (37)
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Le faux soir

Daniel Couvreur a retrouvé dans les archives du journal le Soir, une sorte de journal tenu par Marc Aubrion mais aussi des écrits de René Noël. Deux des hommes à l'origine de ce canular journalistique. Bien que personne ne fut tué, qu'aucun bâtiment ne fut détruit et qu'aucune violence ne fut faite, cet acte de résistance parvint jusqu'à Hitler et Churchill et causa la mort de plusieurs hommes...

Le 10 septembre 1943, René Noël, dit « Jean », responsable du Front de l'Indépendance pour le Brabant et le Hainaut, rencontre chez son ami, le peintre Léon Navez, Marc Aubrion. Se sentant inutile avec ses petites actions sporadiques, ce dernier lui propose alors de devenir responsable de presse. Pour se faire, il devra quitter son emploi et sa famille, sans donner d'explication, se cacher dans une famille d'accueil, et porter le sobriquet d' »Yvon ». Son rôle : concevoir et écrire un journal d'informations, dans une imprimerie clandestine. Un soir, en cherchant l'inspiration, il songe à un article pour tourner les Allemands en ridicule...



Daniel Couvreur, journaliste du Soir, est à l'origine de cet album après avoir découvert des articles de Aubrion et Noël. Après l'invasion allemande, le Soir appartient dorénavant à l'ennemi et devient le « Soir volé », le Soir emboché comme il fut appelé. En 1943, quelques résistants décident, à la barbe des Allemands, de publier un numéro contestataire, appelé Le Faux Soir, au cœur duquel ils se moquent des ennemis et leurs alliés, les ridiculisent et tournent en dérision certains faits, d'armes notamment. Daniel Couvreur et Denis Lapière dépeignent, dans cet album, les conditions dans lesquelles tout cela a pu être possible, les barrières rencontrées, les contretemps mais aussi les soutiens, l'accueil du public (hilare !) et les conséquences, pour certaines dramatiques, qui en découlèrent. Passionnant, immersif, cet album rend un honorable hommage à tous les hommes à l'origine de ce projet pour le moins « gonflé » et dangereux, dans une atmosphère que l'on sent tendue, et montre l'importance (et le poids) des mots et la liberté d'expression. Graphiquement, Christian Durieux alterne judicieusement le noir et blanc pour les événements du passé et l'ocre pour le présent

En bonus, un fac-similé de ce fameux Faux Soir...
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Le faux soir

"Le faux soir" relate l'acte militant, résistant, imaginatif, percutant et non violent qui a eu lieu le 9 novembre 1943 à Bruxelles.

On ne peut qu'être admiratif devant le courage de tous les protagonistes que sont les journalistes qui ont écrit, dessiné, pastiché, les imprimeurs, les buralistes qui ont stocké les journaux dans l'attente de leur distribution, les livreurs...

Ce groupe de résistants va réussir un canular sans doute le plus fabuleux de tous les temps. Cette bande dessinée retrace bien les interrogations, les risques et donc la prudence dont il a fallu user pour mener à bien cet acte résistant qui a permis à plus de 50000 belges et à quelques milliers de personnes des pays voisins de rire.

Se moquer, caricaturer, les nazis et collabos a été un souffle d'espoir. Quelle réussite, quelle fierté de voir tout cet investissement, toute cette organisation aboutir. Encore une fois, tout cela entraîne une admiration sans faille.

Ce fut une réussite inespérée et les auteurs de cet album arrivent à merveille à transmettre les angoisses les interrogations, l'émulation, le travail intense, la prudence mais aussi la satisfaction de voir les retombées heureuses auprès des lecteurs de ce faux soir.

Mais voilà, cet album retrace un événement réel de l'histoire et l'humiliation que les Allemands ont ressentie a été telle, qu'ils se sont donnés tous les moyens pour se venger et punir cet acte. Ils ont malheureusement réussi puisque plusieurs seront arrêtés torturés et envoyer en camp certains reviendront d'autres non.

Cet album devrait être lu par le plus grand nombre pour bien sûr rendre hommage à ces hommes mais aussi pour rappeler l'importance de résister et combien il est nécessaire de garder une presse libre.

Un grand bravo à Denis Lapière, Daniel Couvreur et Christian Durieux pour leur merveilleux travail.
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Hergé

Disparu en 1983, Hergé, le père belge de Tintin, demeure l'un des hommes les plus connus au monde mais aussi l'un des plus mystérieux.



Le Musée du Grand Palais à Paris tente de résoudre ce mystère en consacrant à ce génie de l'illustration une rétrospective (jusqu'au 15 janvier) afin de montrer le processus créatif du dessinateur.



Une exposition qui confirme si besoin était le génie du dessinateur, avec notamment des oeuvres de Fontana, Lichtenstein ou Warhol, Hergé étant un collectionneur de peinture moderne et beaucoup de planches originales pour voir le” work in progress”....



Lundi dernier- jour de mon anniversaire, on le rappelle pour ceux qui auraient oublié, c'est Michel, tintophile depuis sa prime jeunesse, qui est allé faire ce cadeau et faire la visite presse que le Grand Palais proposé...



Et plutôt que de raconter l’exposition dans le détail, il a choisi pour nous parler de cette exposition l’angle du Tintinophile, plus ludique, et si vous voulez jouer avec lui pour reconnaitre les oeuvres auxquels il fait allusion n'hésitez pas un seul instant en cette fin de semaine, c'est cadeau...



Chic, l’automne à Paris sera Tintinophile ! Le Grand-Palais ouvre ses portes à l’immense Hergé, père de Tintin et avec lui de la bande-dessinée européenne.



Mais au fait, c’est quoi la Tintinophilie ? La Tintinophilie est une joyeuse maladie apparue en Belgique en 1929.



Un Tintinophile s’émeut dès qu’il voit un damier rouge et blanc et il vérifie, les soirs d’été, si il n’y a pas une étoile de plus dans la grande Ourse.



Pour un Tintinophile, « ornithorynque » est une insulte. Un Tintinophile connait par cœur les 22 albums de Tintin, ordre croissant et décroissant et Il y a les trois versions de « L’ile noire » dans sa bibliothèque.



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Un Tintinophile sait exactement quand et où apparaissent : les Dupondt (1), Haddock (2), Rastapopoulos (3), le professeur Tournesol (4)…



Un Tintinophile connait le nom des membres de l’expédition Sanders-Hardmuth (5). Un Tintinophile connait la nationalité du pilote d’avion Piotr Szut (6).



Un Tintinophile connait sa géographie sur le bout des doigts : la Syldavie et la Bordurie sont des pays frontaliers d’Europe de l’Est et le San-Théodoro, petite république d’Amérique latine, a une politique intérieure très instable.



Un Tintinophile ne peut écouter : « La Gazza Ladra » l’opéra de Rossini sans penser à Moulinsart et Cheverny, évidemment, restera à jamais son château de la Loire préféré.



L’œuvre d’Hergé est un formidable portrait politique, technologique et philosophique du monde au XXe siècle, le



Tintinophile, cet Automne, se rendra donc au Grand-Palais, tout Hergé est là. Pour rien au monde un Tintinophile ne raterait un rendez-vous pareil.



A tous les autres : courrez-y, l’Expo Hergé est dense, instructive, didactique, gaie et colorée.



La Tintinophilie est une joyeuse maladie dont on ne guérit pas, je le sais, je l’ai contractée à l’âge de six ans.



Réponses :



(1)(3) 1932 les cigares du Pharaon, (2) 1940 le crabe aux pinces d’or, (4) 1944 le secret de la Licorne, (5) Bergamotte, Sanders, Charlet, Clairmont, Laubépin, Cantonneau, Hornet, « les 7 boules de cristal ». (6) Estonien, « Coke en stock "
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le faux soir

Le Faux Soir est une légende pour tout Belge qui se respecte. Il est le symbole de notre irréductible esprit de liberté et de fantaisie.

Chaque pays a ses petits moments de répit face à l'abrutissante dictature des armes et de l'information.

Je me souviens de ces vieilles dames dans les années 1980 au delà du rideau de fer qui applaudissaient à chaque fois que des affiches de propagande communiste étaient décrochées de leur panneau et jetées par terre pour être remplacées. Imaginez ces applaudissements fois 50 mille et vous comprendrez ce qu'a été la sortie du Faux Soir en 1943é Il est cet immense pied de nez des résistants belges face aux nazis qui s'étaient emparés du pays, de son économie, de sa population et ses moyens d'information.

Son histoire devrait faire partie du programme littéraire des écoles belges - que les enfants apprennent que la parodie et le rire sont parfois armes plus puissantes que la force et les balles.

Je salue le travail des auteurs et du dessinateur mêlant subtilement leur propre enquête à la vraie histoire et remercie l'éditeur pour le fac-simile tellement bien drôle qu'il faut le lire à tout prix !

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Le faux soir

Un récit de Denis Lapière et Daniel Couvreur

Dessin de Christian Durieux



Cette BD a été présentée par Anne, la bibliothécaire, lors du Comité de lecture de mercredi.

S'agissant d'un épisode de la guerre 39/40 en Belgique, cette histoire a immédiatement gagné mon cabas.

Pour ne pas s'y perdre, le présent est en couleur et le passé en noir et blanc.

On voit donc à le fois le travail actuel et le travail dans l'ombre. C'est très réussi.

"Le Soir volé", "Le Soir emboché" va devenir, en une seule et unique occasion "Le Faux Soir", un pied de nez à l'envahisseur.

« Car il s'agit bien de cela, n'est-ce pas ? Caricaturer le style des collabos et ridiculiser les Boches ! » P 32

La sortie avait été prévue le 11 novembre 1943, une date symbolique. Mais pour des questions de logistique cela n'a pas pu se faire et le journal parait le 9 novembre.

Il a été très difficile à la Gestapo de retrouver les instigateurs de ce pastiche. Mais, hélas pour eux, ils ont fini par être démasqués et déportés alors qu'ils n'avaient tué personne.

Cette BD démontre la puissance des mots. Et un fac-similé du journal complète à merveille le récit.

Bonne lecture.
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Archibald Haddock : Les mémoires de mille sab..

Tel רבי יהודה ליווא בן בצלאל (Rabbi Yehouda Levaï ben Betzalel) alias "Le Grand Rabbi Loew de Prague" qui créa son fameux Golem fait de "nephesh" (âme insufflée) et d'argile selon les Légendes Talmudiques... en l'An de Grâce 1941 (et sous sinistre occupation germanophone de son pas si Plat Pays), le Grand "HERGE" [Georges REMI, 1907-1983] à son tour osa créer de toutes pièces — et, n'en doutons pas, sous influence éthanolique probable de liqueurs présumées fortes — "son" cher Capitaine Haddock pour animer la matière trop zygomatiquement inerte, sérieuse et un rien infantile de son "Tintin et Milou" dans le fameux album "Le Crabe aux Pinces d'Or" de notre belle enfance...



Bref, voici la réédition en format poche et à moindre coût pour vous (accessible pour la modique somme de 3 € supplémentaire à l'achat de la revue trimestrielle tintinophile "TINTIN C'EST L'AVENTURE", n°8, juin-août 2021) d'un épatant petit livre illustré conçu par le tintinophile Daniel COUVREUR en 2011.



Evidemment, plein de morceaux de bravoure (et quel registre d'insultes colorées et créatives : pas moins de de deux-cent entrées !), de morceaux de la Vraie Croix (celle de l'évangéliste St-Jean, dûment accompagné de son Aigle) qui vous ramènera tout son monde à Moulinsart... et plein d'extraits rigolards des "strips" des héros de Hergé... Avec bien sûr, et en Première Mondiale, Mesdames & Messieurs, son Capitaine vedette, dont ce fourbe d'Allan au nez cassé (son Second du satané rafiot "Karaboudjan") avait bien tort de sous-estimer les capacités, en le considérant juste comme un poivrot "has been" qu'il fallait se contenter d'arroser de Whisky (de marque "Loc'h Lomond" ou sortant d'une épicerie "discount", peu importe !) de temps à autre, pour avoir un peu la paix avec la cargaison d'opium planquée en soute — le tout à l'insu de la présumée "éponge" à chandail bleu marine ornée d'une ancre, censée diriger le cargo (du moins pour la galerie)... Tu parles !



Quand je pense que ce garnement (pardon ! "chérubin", nous suggère son Pôpa) d'عبدالله / Abdallah (textuellement "Serviteur de Dieu"... Tu parles !), ce prototype du gosse mal élevé (disons : fils-de-Bédouin-enrichi ET mal élevé, donc bien digne Fils-Universel-de-Gros-Richousse) OSE surnommer le brave Archibald "Mille Sabords" et jouer impunément avec sa casquette de la Marine Marchande... « Encore, Mille Sabords, encore ! » [Grrrrr....]



Mais tenez vous bien ! Voici ici ENFIN dévoilé pour vous... "Le Plan" (comme disent nos pas-z'amis-les-c...plotistes) :



Chapitre 1 : UN GARS DE LA MARINE

Chapitre 2 : LE TONNERRE GRONDANT [ou quasi un nouveau personnage pour la mythologie de Lovecraft...]

Chapitre 3 : LE BOUGRE D'ARCHETYPE

Chapitre 4 : LE BOIT-SANS-SOIF

Chapitre 5 : L'INCA DE CARNAVAL

Chapitre 6 : QUAND YETI FACHE

Chapitre 7 : LE BACHI-BOUZOUK DE MOULINSART

Chapitre 8 : L'AMIRAL DE BATEAU-LAVOIR

Chapitre 9 : GALOPIN, TIGRESSE ET ZOUAVE

Chapitre 10 : DE l'ALPH-ART A l'OP-ART



Bon... il faut y aller direct, vous allez vous régaler.
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Tintin au Congo de Papa

Tintin, un monument, fut surtout l'une de mes premières lectures. Alors quoi de plus plaisant que de lire ce complément avec un essai documenté et si bien illustré pour comprendre l'affaire Tintin.

Après les accusations de racisme, d'anglosaxons et d'associations francophones, qui pendaient au fameux album "Tintin au Congo", il fallait bien un droit de réponse, celui du journaliste tintinologue Daniel Couvreur.



L'objet de la polémique est la représentation des populations noires tant du point de vue graphique que du point de vue de leurs expressions verbales. Cela tient de la caricature.



Pour comprendre ce point de vue, il faut évidemment se remettre dans le contexte de l'époque. En 1930, Hergé a 23 ans quand cette commande lui revient de représenter la "providence coloniale dans le Congo belge". Avec le bon missionnaire qui éduque les populations "peu civilisés" ou singeant la mode européenne avec haut de forme et redingote. Hergé considèrera plus tard cet album comme une erreur de jeunesse et le réécrira en partie en 1946.



Ce lissage lui servira à mettre plus de cohérence du point de vue graphique avec les albums suivants . Il ajoute donc des couleurs mais sans effacer tous les passages qui dérangent aujourd'hui, comme le Milou moralisateur qui traite de paresseux les passagers du train déraillé qui rechignent à le redresser ou Tintin qui apprend 2+2 à de grands élèves.



Cela fait que l'album a connu une forme de censure dans de nombreux pays, sauf en Belgique et en France, ou du moins des obstacles, pour éviter qu'il arrive trop facilement entre les mains de la jeunesse.



Racisme non, paternalisme oui. Le chef de file de la BD congolaise, Barly Baruti, ne dit pas autre chose de cet album qui est devenu le symbole d'une page d'histoire parfois tragique mais commune entre les deux pays. Il ne faut donc surtout pas le brûler mais le garder tel qu'il est présenté aujourd'hui. Selon lui, cet album n'est pas un sujet de conversation dans son pays tout juste un prétexte à se moquer de la représentation européenne de leur pays voire de leur continent.



Tintin au Congo n'a pas fait de ses lecteurs des monstres et est donc à lire comme un témoignage d'une époque révolue.
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Le faux soir

Denis Lapière, Daniel Couvreur et le dessinateur Christian Durieux rendent hommage dans ce récit , à huit résistants Belges en 1943 qui n'ont utilisé aucune arme,aucune violence mais sont parvenus à la seule force de leur courage à redonner le moral et faire rire 50 000 belges en un seul soir en tournant en ridicule " les collabos et les boches". Cette aventure extraordinaire est celle d'un canular qui coûta cependant la vie à cinq d'entre eux après que tous les huit aient été déportés en1944 !

A l'origine de cette immense aventure ,Marc Aubrion. Cet homme a l'idée lumineuse d'utiliser le journal " Le soir" qui a été réquisitionné par les Allemands à fin de propagande,pour y glisser un article subversif à l'occasion des 25 ans du 11 novembre. Finalement c'est un groupe de huit personnes qui se crée avec l'ambition encore plus grande, d'écrire en entier un " faux soir" ! Ils n'ont que quinze jours pour réaliser ce projet incroyable : trouver les journalistes pour écrire les articles caricaturaux,dénonciateurs et humoristiques, trouver un imprimeur,du papier,de l'argent,des distributeurs,des lieux de stockage,mais aussi le moyen de neutraliser suffisamment longtemps la distribution du "soir boché" pour que le leur passé en premier...

Ce magnifique souffle de liberté méritait d'être connu de nous tous. Cette BD remplit à merveille ce devoir de mémoire et d'une pierre deux coups,nous rappelle à quel point la liberté de la presse est une nécessité absolue pour la démocratie !
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Le faux soir

Cette BD évoque un moment particulier de la résistance en Belgique lors de la seconde guerre mondiale : la publication au nez et à la barbe de l’occupant nazi d’un journal parodique imitant en tout points le quotidien Le Soir, qui participait activement à la propagande pro-allemande.

En novembre 1943, quelques courageux résistants se sont engagés autour d’une idée folle qui visait à discréditer le journal porte-voie du fascisme et à redonner de l’espoir à la population. Pour cela, il a fallu trouver des textes, imiter un style, en reprendre la pagination, trouver du papier et une imprimerie, acheminer les journaux, les faire distribuer par le vrai réseau de marchands de journaux du Soir. Un ensemble d’obstacles à surmonter ; ce que le petit groupe bruxellois a réussi à faire. Leur résultat – dont un fac similé accompagne la BD – est un petit moment de bravoure et d’humour.



La BD décrit la succession des événements et leur redécouverte dans les archives. Les dessins de Christian Durieux ne sont là que pour faire passer le récit : ce qui compte, c’est ce moment de résistance.
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Le faux soir

Le « Faux Soir » est un acte de la Seconde guerre. Par son côté typiquement belge, il mérite que sa mémoire soit entretenue. Une bande dessinée, réussie, me semble un format adéquat pour attirer un large lectorat. De plus, un sac-similé de ce journal de légende est annexé au livre.



Comment ai-je appris l’existence de l’épisode du « Faux Soir » ? Je ne m’en souviens plus… Peut-être était-ce en visionnant « Un soir de joie », le joyeux film que lui avait consacré Gaston Schoukens en 1955 (je n’étais pas né, mais la télévision belge le diffuse de temps en temps et il est disponible dans les collections de nos « Points Culture »).



Les faits datent de 1943. Un groupe de résistants décident de faire un pied de nez à l’occupant en publiant une version pirate satirique du journal « Le Soir », dont les allemands avaient pris le contrôle, pour en faire un outil de propagande; c’est l’époque du « Soir volé ». Les résistants se sont donc mis en quête d’une imprimerie, de papier, de rédacteurs et ont organisé l’impression et la diffusion dans les kiosques, où le « Faux Soir » devait arriver avant l’édition officielle.



Un fac-similé est joint à la bande dessinée. Je reconnais que je n’ai pas saisi toutes les allusions, ne connaissant pas les personnages politiques et militaires de l’époque. Mais j’imagine très bien combien la population aura pu se divertir en lisant ces moqueries envers les Allemands et leurs sympathisants belges.



Il s’agissait d’un bol d’air frais, il s’agissait de remonter le moral des Belges en les faisant rire. Pas de slogan mobilisateur, pas d’appel à la lutte, juste de la dérision. Une attitude dont l’esprit est typiquement belge ! Mais l’acte n’était pas complètement gratuit: j’ai appris dans cette BD que la vente de ce journal avait permis de récolter une somme rondelette distribuée à des mouvements de résistants.



Le livre explique également comment ce groupe d’espiègles résistants s’est finalement fait démasquer, malgré toutes leurs précautions. Certains l’ont payé de leur vie…



La bande dessinée ne se limite plus à des petits Mickeys pour divertir les enfants. Les romans graphiques se font leur place et peuvent aborder des thèmes graves. Néanmoins, pour beaucoup, elle garde cette image divertissante qui pourra attirer toute une population de gens qui « n’aiment pas lire ». Je ne peux donc que saluer l’initiative de perpétuer la mémoire du « Faux Soir » en lui consacrant une bande dessinée. Et bien entendu, ceux qui « aiment lire » et les grands amateurs de bandes dessinées ne seront pas déçus d’ouvrir cet album.



Les dessins sont épurés, d’une belle lisibilité. Les auteurs ont fait le choix d’entremêler le récit des faits historiques, en noir et blanc, et un récit actuel, en couleur, de journalistes qui s’y intéressent et partent découvrir les lieux où ils se sont déroulés. Le livre m’a tenu en haleine, m’offrant un agréable moment de lecture; quelques pages de texte et de photographie complètent la bande dessinée.



J’ai également porté un regard amusé sur le lac-similé joint au livre, d’une part en voyant le genre de textes qui avaient fait rire les gens de l’époque, et qui semblent maintenant d’une autre époque, et d’autre part en me disant que la typographie serrée de l’époque rebuterait la plupart des lecteurs des quotidiens d’aujourd’hui !



Mon seul regret est que ce bel ouvrage n’ait pas été édité par une maison belge. Mais bon, rien n’est parfait et cela ne m’empêchera pas de vous recommander très chaudement de le lire au plus vite, que vous soyez belge ou pas ! Et si vous avez l’occasion de voir le film de Schoukens, ne vous en privez pas ! C’est aussi divertissant que « Bossemans et Coppenolle » ou « Le mariage de Mademoiselle Beulemans » !
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Le faux soir

Une bande dessinée instructive qui nous apprend une des manière dont nos voisins belges ont résisté à l'occupation de l'Allemagne nazie... par l 'humour et la dérision : en effet des résistants ont détourné le journal Le soir pour en sortir un pastiche se moquant des nazis...malheureusement, les auteurs connurent un sort bien malheureux car arrêtés par l' occupant.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Tintin chez les Belges

Non, ce n'est pas un nouvel album de Tintin mais un livre abondamment illustré qui montre toute une série de personnages, de lieux et d'objets des albums de Tintin, dessinés d'après nature, car Hergé était très attentif à dessiner fidèlement d'après modèle, notamment les modèle de voiture, la malle Ostende-Douvres, le train Londres-Bruxelles-Cologne, le bateau Thysville (Tintin au Congo) torpillé plus tard par les Allemands, ou les avions de la Sabena. Les plus petits objets comme le signal d'alarme sont conforme à l'original. Dans Le Sceptre d'Ottokar, le palais royal copie celui de Bruxelles, et on y trouve aussi l'os de diplodocus du Musée d'Histoire naturelle et la moto FN de Tintin. Le fétiche arumbaya de L'Oreille cassée et la momie d'Oscar Kapak sont au musée du Cinquantenaire. La pirogue et les masques africains (Tintin au Congo) sont copiés d'après le Musée d'Afrique centrale. On trouve l'ancienne Gare du Nord dans Tintin au pays des soviets, l'Observatoire d'Uccle dans L'Etoile mystérieuse, le journal Le Soir dans Vol 714 pour Sydney et les trams de Bruxelles dans Les Sept boules de cristal. La villa du professeur Bergamotte est la copie d'une villa située au 6 avenue Delleur. On retrouve les chapeaux à plume des gilles de Binche dans Tintin et les picaros, le cheval-jupon de la ducasse d'Ath dans Objectif Lune, le Vieux Marché, les anciens uniformes des gendarmes et des facteurs,... La galerie Foucart est la galerie Carrefour. La rue du Labrador ou habite Tintin est en réalité la rue Terre-Neuve, et il existe aujourd'hui une rue du Labrador à Angoulême, capitale de la bande dessinée, et à Louvain-le-Neuve, près du Musée Hergé. Les expressions en bruxellois abondent avec les personnages Boustringovitch, Kapouth, Ezdanitoff, Bohlwinkel, Bab Et Ehr, Endadine Akass,... Au Tibet, ce sont Wei-Piong (Wépion , capitale de la fraise) et Khor-Bijong (Corbiau, village natal de Sébastien Pistolet, inventeur de l'arme du même nom, concurrent du Nagant qui est devenu en russe le nom commun de cet autre arme belge). La petite voiture d'Abdallah est le dessin d'une petite voiture du roi Baudouin enfant,... On trouve aussi une satire de la presse française à scandale avec Paris Flash qui place Ghand (sic) au cœur des Ardennes et en fait la capitale de la tulipe. Moulinsart provient de Sart Moulin. Les vols à la tire du Secret de la licorne étaient fréquents lors de la parution de l'album, et 1942. Le sinistre Musstler, dans Le Sceptre d'Ottokar, est une contraction de Mussolini et Hitler. Et il y en a plein d'autres. Une ide cadeau pour les fêtes, avec des reprises des dessins d'Hergé.
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Le faux soir

Ma maman m'avait souvent conté l'histoire du Faux Soir (du moins ce qu'elle en connaissait). J'ai donc été ravie de recevoir cette BD qui retrace cet épisode de résistance pacifique à l'occupation allemande. J'en recommande vivement la lecture. La charte de couleurs des cases nous indique clairement quels sont les épisodes historiques et quels sont les épisodes d'aujourd'hui. Une seule petite critique, le manque de lisibilité de la police de caractères des épisodes contemporains.
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Le faux soir

Devine qui a zwanzé Le Soir … Faire sourire, provoquer l'hilarité de leurs compatriotes au détriment de l'occupant, des rexistes et autres collabos, l'humour, telle est l'arme utilisée par une poignée de résistants bruxellois en cet automne 43. Comment ? Ni plus ni moins qu'en éditant et diffusant un faux exemplaire du Soir, un des plus célèbres quotidiens de l'époque pour célébrer le 11 novembre en pastichant l'original et maniant avec dextérité la zwanze, cet humour typiquement bruxellois afin de tourner en dérision occupants et autres consorts. C'est cet exploit entré dans la légende outre-Quiévrain mais peu voire pas connu chez nous qui est relaté dans l'album au titre évocateur le Faux soir paru - fort judicieusement - en novembre dernier chez Futuropolis. Denis Lapière et Daniel Couvreur sont au scénario, Christian Durieux au dessin et Sébastien Gnaedig à l'édition.



Du Soir volé au faux Soir

Bruxelles, 9 novembre 1943. Mais qu'est-ce qui fait sourire et rend si joyeux les Bruxellois plongés dans la lecture du journal Le Soir qu'ils viennent d'acquérir à l'aubette du coin ? Le Soir, c'est ce grand quotidien qui tirait à plus de 250 000 exemplaires, que les Allemands se sont empressés de mettre sous leur coupe dès 1940, entraînant la démission et le passage dans la clandestinité de son propriétaire la famille Rossel ainsi que des plumes de la rédaction qui, refusant de travailler pour l'occupant, seront remplacées par d'autres plus accommodantes … le journal sera dès lors qualifié par la population de Soir « volé » ou encore Soir « emboché », épithète on ne peut plus évocateur.

Cette date du 9 novembre n'a pas été choisie par hasard : Il s'agissait, suivant les préconisations du F.I (Front de l'Indépendance, mouvement de résistance belge), de mener une action afin de commémorer le 25ème anniversaire de l'armistice, symbole de la défaite allemande. Pourquoi le 9 et pas le 11, me direz-vous ? Affaire résolue dans l'album ! Et qui a eu cette idée folle ? C'est Marc Aubrion, alias Yvon, responsable de la presse clandestine « un grand échalas nerveux et enthousiaste » dixit Jean (René Noël de son vrai nom), le responsable du F.I pour le Brabant et le Hainaut. le projet validé par Jean, d'autres vont rejoindre cette aventure hors du commun. Alors bien sûr, cela va demander une sacrée organisation. Il va falloir trouver en moins de 20 jours un imprimeur, du papier, un moyen de distribuer le journal et bien évidemment de l'argent. Ce 9 novembre donc, mission accomplie ! Les Allemands, à la recherche des coupables, vont pendant longtemps faire chou blanc jusqu'à ce qu'un jour ... un petit détail …



Lapière, Couvreur, Durieux, Gnaedig, les mousquetaires de l'investigation

La couverture est l'illustration parfaite de la structure du récit. Tout au long de l'album, 2 fils narratifs, vont s'entrelacer pour non seulement nous raconter l'histoire de ce fameux faux Soir mais également nous faire partager les recherches des quatre hommes à l'origine de l'ouvrage. Tagada, tagada, les voilà en haut de la couverture devant l'immeuble du journal. Prenons-les dans l'ordre: Denis Lapière, le scénariste avec lequel le dessinateur avait déjà collaboré lors de son incursion dans l'univers jeunesse avec la série Oscar, le journaliste Daniel Couvreur, chef du service culture du quotidien Le Soir, le dessinateur Christian Durieux et enfin Sébastien Gnaedig, l'éditeur de Futuropolis. Nous allons donc assister à leurs réunions de travail enthousiastes et les retrouver dans divers épisodes au Musée de la Résistance, à la rédaction du journal Le Soir, devant les locaux de l'imprimerie aujourd'hui disparue, sur l'emblématique place de la Bourse … Ce procédé d'inclusion du présent dans le récit historique rompant la distanciation qu'on pourrait avoir avec une approche purement documentaire, rend le récit plus vivant, introduit du suspense et fait jaillir l'émotion. Un autre élément vient renforcer ce choix scénaristique : le traitement graphique.



Christian Durieux, le troisième homme

Rappelons tout d'abord que Christian Durieux, Bruxellois installé dans le Bordelais depuis 2008 est un véritable caméléon de l'illustration qui a toujours eu à coeur d'adapter son style à son propos. le ton où plus exactement les tons sont donnés dès la couverture qui prend en compte les 2 temporalités de l'album et le traitement graphique dédié à chacun. le dessinateur a fait le choix de la couleur, de bichromies pour être exacte, et d'un trait simplifié pour illustrer les différents épisodes des recherches menées par nos quatre enquêteurs. Quant à la partie relatant l'épopée du faux soir, elle est réalisée dans un somptueux noir et blanc qui rappelle la technique utilisée dans le magnifique dyptique « Geisha ou le jeu du shamisen » scénarisé par Christian Perrissin, technique que le dessinateur affectionne particulièrement et dans laquelle il excelle à mettre en valeur les ambiances nocturnes notamment grâce au réalisme des décors, l'accentuation de l'effet des ombres et de la lumière et un aspect charbonneux qui font ressortir la tension et retranscrivent parfaitement l'atmosphère oppressante de l'époque. Il y a quelque chose de Carol Reed dans Christian Durieux d'autant plus que le découpage cinémascope en trois bandes confère au récit une fluidité et une continuité spatio-temporelle très 7ème art.



Zwanze contre les loups

Le fac-similé de cette édition mythique joint à l'album est non seulement une façon de renforcer l'hommage rendu aux auteurs de ce canular héroïque mais nous permet également de découvrir et savourer la zwanze ainsi que les qualités littéraires des rubriques truffées d'allusions non voilées à d'anciens membres du gouvernement belge et collaborateurs connus. Je ne peux résister à l'envie de vous en citer deux : « Le mystère de la chambre brune », feuilleton de G. Stapo dans lequel on apprend que le code du coffre d'Hitler qui contient ses plans d'attaque secrets n'est autre que Z.O.O.T (qui signifie fou en Bruxellois) et une petite annonce : « PEAU DE L'U.R.S.S, vendue trop tôt , toujours disponible chez A. Hitler, Blietzkriegsallee, Berchtesgaden ». Parcourir ce feuillet légendaire à la suite de l'album est un véritable régal !



Bravo à Yvon, Jean, Charles et les autres pour leur courage et leur détermination ! L'humour comme arme de résistance, quelle merveilleuse idée ! Malheureusement, la facture fut lourde et les conséquences terribles car ceux d'en face ne l'avaient pas, eux, le sens de l'humour. Merci à Denis, Daniel, Christian et Sébastien d'avoir conjugué leurs talents afin de diffuser leur histoire, leur donnant ainsi une seconde vie et la place qu'ils méritent dans nos mémoires.
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Hergé

Catalogue de la très belle exposition Hergé au Grand Palais, cet ouvrage constitue un repère dans la bibliothèque d'un tintinophile.

Très bien réalisé, il renferme des textes très intéressants servis par des éléments biographiques précis.

Il complète, notamment par sa richesse iconographique, les nombreuses biographies d'Hergé existantes, en particulier celle de Benoît Peeters, Hergé fils de Tintin.

On y trouve en particulier une partie dédiée à la carrière de publiciste de Georges Rémi qui montre la richesse de ses réalisations et qui met en lumière l’œuvre d'Hergé au-delà du seul corpus des albums de Tintin.

La dernière partie, destinée "aux lecteurs de 7 à 77 ans", est ludique et bien présentée.

Un ouvrage intéressant et bien documenté.
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Le faux soir

Une histoire épatante que ce canular en grand mais qui eut malhereusement de terribles conséquences pour quelques uns des participants. Ulcéré que le journal Le Soir soit totalement infédodé aux allemands, quelques résistants décident de faire paraitre un Soir avec de vrais articles et beaucoup d'humour. Ils vont tout prévoir de la conception à la livraison, et surtout à la substitution du vrai journal. Et cela va fonctionner...terriblement puisque sous le manteau, le journal se vendra pendant des jours après la première distribution.

Hélas un petit détail permettra aux allemands après des semaines d'enquêtes de remonter les courageux résistants. C'est un récit classique et atypique, intéressant akternant des séquences d'époque et actuelles. Bien fait. A lire.
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Le faux soir

J’ai découvert Christian Durieux par hasard avec la série Les gens Honnêtes, que j’ai adoré. L’année dernière j’ai donc profité du salon Livres dans la boucle pour aller rencontrer l’auteur et je me suis offert cette BD.



L’histoire est fascinante !

Pendant l’occupation, alors que les autorités allemandes détiennent le pouvoir sur les médias et donc le journal, une équipe va monter un coup génial, en prenant tous les risques.



L’idée ? Faire paraître un faux journal, identique à l’officiel mais qui dénoncerait l’occupant et le tournerait en dérision.

Ce faux Soir aura tout du vrai.



Le travail de recherche et de reconstitution des auteurs pour nous rapporter ce fait de guerre est formidable !

J’ai aussi beaucoup aimé échanger avec l’auteur pendant la dédicace et avoir son retour et ses anecdotes sur la création de cette BD.



Je vous recommande absolument ce très beau récit !
Lien : https://www.instagram.com/da..
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Le faux soir

Septembre 1940, la Belgique capitule. Le journal Le Soir est passé aux mains des Allemands. Ces derniers utilisent majoritairement le journal pour lutter contre le sentiment anti-allemand. La plupart du personnel technique est resté pour veiller sur la bonne conservation du matériel, par contre aucun membre de la rédaction n'est resté. Ce récit propose de suivre la résistance de quelques-uns de ces derniers. En effet, ils décidèrent de résister par l'humour en diffusant le Faux Soir, un modèle de résistance pacifique à l'oppression. Pacifique mais non sans danger car tourner l'occupant en ridicule aura un prix douloureux… 



Cet album réalisé par Denis Lapière, Daniel Couvreur et Christian Durieux illustre à quel point il est important et indispensable d'encore à ce jour, de défendre la liberté de la presse.



Lu et commenté sur izneo
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Tintin chez les Belges

Les albums de Tintin sont truffés d'allusions à notre petite Belgique. Ce livre nous aide à les découvrir et à les savourer. Les auteurs nous relatent toutes ces allusions avec humour et philosophie...



Une seule envie une fois le livre refermé, se replonger dans les albums de Tintin et pourquois pas, tant que l'on y est, dans ceux de Quick et Flupke.
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Le faux soir

Quelle belle idée que de mettre cette "incroyable histoire du jounal qui défia l'Allemagne nazie" en 1943 à disposition de la jeunesse !!!

Je salue cette initiative, d'autant que la bande dessinée contient un fac-similé de cette page historique du Soir !!!

L'humour comme arme, durant la guerre en Belgique...

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